Burundi
Alternance politico-ethnique à défaut de paix civile
Les rebelles hutu tirent au canon sur Bujumbura où le président tutsi Pierre Buyoya doit céder son fauteuil le 30 avril à son vice-président hutu, Domitien Ndayizeye, lui même remplacé par un Tutsi, Alphonse-Marie Kadege. Il s’agit de la quatrième expérience d’une présidence hutu du Burundi indépendant, après la mort brutale des deux premiers chefs de l’Etat non tutsi et le renversement du troisième par le major Buyoya. Cette alternance hors les urnes s’inscrit dans un partage politico-ethnique du pouvoir, décidé en l’an 2000 à Arusha.
Le 1er mai, l’actuel vice-président hutu, Domitien Ndayizeye, va prendre le relais présidentiel du Tutsi Pierre Buyoya pour un mandat de 18 mois égal à celui de son prédécesseur. Cette alternance politico-ethnique constitue l’une des étapes critiques de l’accord de paix arraché par le «facilitateur» sud-africain, Nelson Mandela, à la classe politique burundaise, à Arusha, le 28 août 2000, au terme de deux ans de tumultueuses négociations. Celles-ci avaient été boycottées par les deux principaux mouvements armés, les Forces pour la défense de la démocratie du Conseil national pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD) de Pierre Nkurunziza et les Forces nationales de libération du Parti pour la libération du peuple hutu (Palipehutu-FNL) d’Agathon Rwasa.
Les FDD et le FNL sont montés en force dans le pays depuis l’assassinat du premier président hutu du pays, Melchior Ndadaye, en octobre 1993, cinq mois après son élection. En leur absence, Arusha avait dû se contenter d’un accord de paix sans cessez-le-feu. Depuis, la guerre se poursuit malgré la signature en décembre 2002 d’un cessez-le-feu avec le CNDD-FDD qui attend toujours la conclusion du volet politique attaché à cet accord bilatéral. Ces dernières semaines, FDD et FNL ont resserré leur étau sur la capitale, Bujumbura. Pour eux, le président hutu Ndayizeye est davantage un concurrent qu’un interlocuteur. Et du côté de la communauté d’intérêts tutsi aussi, des turbulences politico-militaires s’amoncellent à l’horizon de cette deuxième partie de la transition qui doit conduire à des élections d’ici fin 2004.
«Ndayizeye ou Buyoya, c’est bonnet blanc et blanc bonnet», disent les FNL. Les combattants du Palipehutu considèrent comme des opportunistes voire comme des traîtres les militants du parti de Domitien Ndayizeye, le Front pour la démocratie au Burundi, le Frodebu, le parti du défunt président Ndadaye. Ce dernier avait été assassiné par des militaires tutsi qui avaient entrepris de décimer le Frodebu. La preuve selon les FNL que le terrain militaire est le seul qui vaille pour combattre l’armée burundaise, pilier du système de domination tutsi instauré dans le pays depuis l’indépendance, expliquent-ils. Pour eux, il n’est donc pas question de partage du pouvoir à la manière d’Arusha ou de tout autre façon. L’objectif est clairement de mettre à bas le système. Et au vu du passif historique récent, ils estiment que la seule application du principe «un homme une voix» ne suffit pas tant que la question de l’armée n’est pas résolue, de préférence par la dissolution, selon eux.
Nul étonnement donc à ce que les FNL n’aient encore jamais franchi le seuil des préalables aux négociations depuis le début de la transition fin 2001. De son côté, le major Buyoya n’a jamais donné suite à leur cahier de revendications sur la libération des prisonniers politiques, le démantèlement complet des camps de déplacés ou bien le cantonnement des forces régulières. Reste que les FNL, traditionnellement très actifs dans la région de Bujumbura, ont gonflé ces derniers mois avec le retour au Burundi de troupes bousculées par les déploiements onusiens dans l’Est du Congo-Kinshasa qui leur sert de base arrière. Aujourd’hui plus que jamais, les FNL mais aussi les FDD rêvent d’enlever Bujumbura.
Entre fer hutu et enclume tutsi
Le CNDD-FDD est le fruit de scissions engagées en 1993 au sein du Frodebu entre tenants du combat politique et partisans de la lutte armée. L’avènement transitoire de Domitien Ndayizeye est donc au cœur d’un conflit en légitimité interne à la communauté hutu. A l’instar des FNL, les FDD ont refusé d’aller à Arusha, arguant de leur activisme militaire pour réclamer des négociations directes avec l’autre partie belligérante. Après Arusha, les FDD avaient concédé au Major Buyoya la qualité d’interlocuteur militaire. Plusieurs rounds de négociations avaient été organisés sous l’égide du président Bongo et de l’Afrique du Sud. Leur volet politique est resté en souffrance et l’on peut gager que la partie sera encore plus difficile pour Domitien Ndayizeye qui doit donc parvenir à un cessez-le-feu entre toutes les parties et commencer à cantonner les troupes avant de former une armée et une police nationales intégrant les forces belligérantes sur la base d’un dosage ethnique de 50-50.
A la différence du major Buyoya, Domitien Nzayizeye n’a nullement la main dans l’armée burundaise, très réticente à un quelconque abandon de ses pouvoirs sécuritaires. Sa démobilisation ne s’annonce pas plus facile que celle des rebelles plus que jamais sur le pied de guerre. L’Union africaine a confié cette mission délicate à une force de 3 500 soldats d’Afrique du Sud, d’Ethiopie et du Mozambique. Une centaine d’éléments sud-africains précurseurs sont arrivés à Bujumbura dimanche, le 27 avril. Reste que la force de l’UA est dotée d’un simple mandat de surveillance du cessez-le-feu. Or le cessez-le-feu partiel n’est pas même respecté. Mais, comme elle l’a fait à Arusha, à l’initiative de Nelson Mandela, l’Afrique du sud pousse l’attelage burundais à marche forcée.
A la veille de l’échéance du 1er mai, Pretoria a vivement incité le président Buyoya à ne pas s’incruster comme il avait semblé songer le faire en février dernier, en observant que le temps avait manqué à la première phase de la transition pour restaurer la paix. En août 2000, il avait déjà invoqué l’absence de cessez-le-feu pour contester l’accord d’Arusha, signé par les siens avec maintes réserves dûment notifiées. Pour le faire céder, Nelson Mandela lui avait confié le premier mandat de président de la transition en novembre 2001. Une manière de légitimité pour le major Buyoya revenu au pouvoir par la force en juillet 1996 et contraint de jouer le jeu d’Arusha par les représailles économiques régionales qui avaient suivi son coup d’Etat contre Sylvestre Ntinbantunganya. Ce dernier était le troisième chef d’Etat hutu du Burundi indépendant, après feu Melchior Nadaye et Cyprien Ntaryamira, mort dans l’attentat contre l’avion du Rwandais Juvenal Habyarimana en avril 1994.
En septembre 1994, le président Ntinbantunganya avait consenti une forme de partage du pouvoir dans une «Convention de gouvernement». Elle s’était ouverte à l’opposition tutsi dont les éléments radicaux s’étaient alors déchaînés contre deux chefs de gouvernement tutsi successifs dénoncés comme des collaborateurs du Frodebu. Une autre bataille visait parallèlement à empêcher le président du Frodebu, Jean Minani, d’accéder à la présidence de l’Assemblée nationale. Jean Minani l’a finalement obtenue dans le Parlement de transition formé en janvier 2002.
En 1996, d’opérations «coup de poing» dans les quartiers hutu de Bujumbura en opérations tutsi ville morte, le major Buyoya avait sifflé la fin de la partie politique avant d’instaurer lui aussi un «partenariat politique» associant les débris du Frodebu. Ces diverse expériences ratées de partage du pouvoir sont aujourd’hui dans toutes les mémoires burundaises. Dans le retour du major Buyoya, ses adversaires avaient d’ailleurs vu l’aboutissement du «coup d’Etat rampant» de 1993 où personne n’avait revendiqué le renversement du premier pouvoir Frodebu. A l’époque, le major Buyoya s’était officiellement incliné devant l’alternance démocratique tandis que ses partisans hurlaient au «coup d’Etat démographique». En 1998, pour faire accepter Arusha il avait même dû couper quelques tête, notamment dans son ancien parti unique, L’Union pour le progrès national, l’Uprona.
Le 25 avril dernier, Pierre Buyoya a fait coopter l’un des siens à la vice-présidence de la transition, Alphonse-Marie Kadege, président de l’Uprona. Son prédécesseur et dirigeant historique de l’Uprona, un Hutu hostile à Arusha, Charles Mukasi est en état d’arrestation depuis janvier 2002. Pour sa part, le prédécesseur du major Buyoya, l’ancien président-général Jean-Baptiste Bagaza (renversé par Pierre Buyoya en 1987) est en résidence surveillée. Son Parti pour le redressement national, Parena, est interdit depuis novembre dernier pour «atteinte à la sûreté de l’Etat». Enfin toujours dans la mouvance tutsi, plusieurs micro partis sont revenus dans les circuits politiques par la porte d’Arusha et ont tenté d’imposer, contre Buyoya d’abord et récemment contre Kadege la candidature d’un ancien ministre de l’Intérieur, le colonel Epitace Bayaganakandi.
La communauté d’intérêt tutsi n’est pas plus homogène que son homologue hutu. La guerre civile a fait tomber les quelque 6,5 millions d’habitants du Burundi dans les bas-fonds du troisième pays le plus pauvre du monde. Experte en répression, l’armée burundaise s’est avérée bien faible face à une rébellion fortement militarisée. Certains en tirent la conclusion que le major Buyoya n’a pas été l’homme providentiel capable de ramener la sécurité et la prospérité. Mais s’ils ne regrettent pas le départ du pilote Buyoya, ce qu’ils veulent d’abord, c’est perpétuer le système qu’il incarne.
Arusha a voulu ménager les apparences d’un partage du pouvoir politico-ethnique dans un pays construit sur un véritable équilibre de la terreur, entre l’endiguement des Hutu et la hantise tutsi du génocide. Nelson Mandela l’avait dit à Arusha : la paix est impossible tant qu’il s’agit pour les uns d’éviter à tout prix l’alternance recherchée par les autres, tant que la sécurité de chacun ne passe pas par celle de tous. Le facilitateur avait finalement choisi de lancer la machine Arusha sur les rails en espérant qu’elle se construise d’elle-même en roulant. Le défi reste entier pour Domitien Ndayizeye et pour la transition.
Les FDD et le FNL sont montés en force dans le pays depuis l’assassinat du premier président hutu du pays, Melchior Ndadaye, en octobre 1993, cinq mois après son élection. En leur absence, Arusha avait dû se contenter d’un accord de paix sans cessez-le-feu. Depuis, la guerre se poursuit malgré la signature en décembre 2002 d’un cessez-le-feu avec le CNDD-FDD qui attend toujours la conclusion du volet politique attaché à cet accord bilatéral. Ces dernières semaines, FDD et FNL ont resserré leur étau sur la capitale, Bujumbura. Pour eux, le président hutu Ndayizeye est davantage un concurrent qu’un interlocuteur. Et du côté de la communauté d’intérêts tutsi aussi, des turbulences politico-militaires s’amoncellent à l’horizon de cette deuxième partie de la transition qui doit conduire à des élections d’ici fin 2004.
«Ndayizeye ou Buyoya, c’est bonnet blanc et blanc bonnet», disent les FNL. Les combattants du Palipehutu considèrent comme des opportunistes voire comme des traîtres les militants du parti de Domitien Ndayizeye, le Front pour la démocratie au Burundi, le Frodebu, le parti du défunt président Ndadaye. Ce dernier avait été assassiné par des militaires tutsi qui avaient entrepris de décimer le Frodebu. La preuve selon les FNL que le terrain militaire est le seul qui vaille pour combattre l’armée burundaise, pilier du système de domination tutsi instauré dans le pays depuis l’indépendance, expliquent-ils. Pour eux, il n’est donc pas question de partage du pouvoir à la manière d’Arusha ou de tout autre façon. L’objectif est clairement de mettre à bas le système. Et au vu du passif historique récent, ils estiment que la seule application du principe «un homme une voix» ne suffit pas tant que la question de l’armée n’est pas résolue, de préférence par la dissolution, selon eux.
Nul étonnement donc à ce que les FNL n’aient encore jamais franchi le seuil des préalables aux négociations depuis le début de la transition fin 2001. De son côté, le major Buyoya n’a jamais donné suite à leur cahier de revendications sur la libération des prisonniers politiques, le démantèlement complet des camps de déplacés ou bien le cantonnement des forces régulières. Reste que les FNL, traditionnellement très actifs dans la région de Bujumbura, ont gonflé ces derniers mois avec le retour au Burundi de troupes bousculées par les déploiements onusiens dans l’Est du Congo-Kinshasa qui leur sert de base arrière. Aujourd’hui plus que jamais, les FNL mais aussi les FDD rêvent d’enlever Bujumbura.
Entre fer hutu et enclume tutsi
Le CNDD-FDD est le fruit de scissions engagées en 1993 au sein du Frodebu entre tenants du combat politique et partisans de la lutte armée. L’avènement transitoire de Domitien Ndayizeye est donc au cœur d’un conflit en légitimité interne à la communauté hutu. A l’instar des FNL, les FDD ont refusé d’aller à Arusha, arguant de leur activisme militaire pour réclamer des négociations directes avec l’autre partie belligérante. Après Arusha, les FDD avaient concédé au Major Buyoya la qualité d’interlocuteur militaire. Plusieurs rounds de négociations avaient été organisés sous l’égide du président Bongo et de l’Afrique du Sud. Leur volet politique est resté en souffrance et l’on peut gager que la partie sera encore plus difficile pour Domitien Ndayizeye qui doit donc parvenir à un cessez-le-feu entre toutes les parties et commencer à cantonner les troupes avant de former une armée et une police nationales intégrant les forces belligérantes sur la base d’un dosage ethnique de 50-50.
A la différence du major Buyoya, Domitien Nzayizeye n’a nullement la main dans l’armée burundaise, très réticente à un quelconque abandon de ses pouvoirs sécuritaires. Sa démobilisation ne s’annonce pas plus facile que celle des rebelles plus que jamais sur le pied de guerre. L’Union africaine a confié cette mission délicate à une force de 3 500 soldats d’Afrique du Sud, d’Ethiopie et du Mozambique. Une centaine d’éléments sud-africains précurseurs sont arrivés à Bujumbura dimanche, le 27 avril. Reste que la force de l’UA est dotée d’un simple mandat de surveillance du cessez-le-feu. Or le cessez-le-feu partiel n’est pas même respecté. Mais, comme elle l’a fait à Arusha, à l’initiative de Nelson Mandela, l’Afrique du sud pousse l’attelage burundais à marche forcée.
A la veille de l’échéance du 1er mai, Pretoria a vivement incité le président Buyoya à ne pas s’incruster comme il avait semblé songer le faire en février dernier, en observant que le temps avait manqué à la première phase de la transition pour restaurer la paix. En août 2000, il avait déjà invoqué l’absence de cessez-le-feu pour contester l’accord d’Arusha, signé par les siens avec maintes réserves dûment notifiées. Pour le faire céder, Nelson Mandela lui avait confié le premier mandat de président de la transition en novembre 2001. Une manière de légitimité pour le major Buyoya revenu au pouvoir par la force en juillet 1996 et contraint de jouer le jeu d’Arusha par les représailles économiques régionales qui avaient suivi son coup d’Etat contre Sylvestre Ntinbantunganya. Ce dernier était le troisième chef d’Etat hutu du Burundi indépendant, après feu Melchior Nadaye et Cyprien Ntaryamira, mort dans l’attentat contre l’avion du Rwandais Juvenal Habyarimana en avril 1994.
En septembre 1994, le président Ntinbantunganya avait consenti une forme de partage du pouvoir dans une «Convention de gouvernement». Elle s’était ouverte à l’opposition tutsi dont les éléments radicaux s’étaient alors déchaînés contre deux chefs de gouvernement tutsi successifs dénoncés comme des collaborateurs du Frodebu. Une autre bataille visait parallèlement à empêcher le président du Frodebu, Jean Minani, d’accéder à la présidence de l’Assemblée nationale. Jean Minani l’a finalement obtenue dans le Parlement de transition formé en janvier 2002.
En 1996, d’opérations «coup de poing» dans les quartiers hutu de Bujumbura en opérations tutsi ville morte, le major Buyoya avait sifflé la fin de la partie politique avant d’instaurer lui aussi un «partenariat politique» associant les débris du Frodebu. Ces diverse expériences ratées de partage du pouvoir sont aujourd’hui dans toutes les mémoires burundaises. Dans le retour du major Buyoya, ses adversaires avaient d’ailleurs vu l’aboutissement du «coup d’Etat rampant» de 1993 où personne n’avait revendiqué le renversement du premier pouvoir Frodebu. A l’époque, le major Buyoya s’était officiellement incliné devant l’alternance démocratique tandis que ses partisans hurlaient au «coup d’Etat démographique». En 1998, pour faire accepter Arusha il avait même dû couper quelques tête, notamment dans son ancien parti unique, L’Union pour le progrès national, l’Uprona.
Le 25 avril dernier, Pierre Buyoya a fait coopter l’un des siens à la vice-présidence de la transition, Alphonse-Marie Kadege, président de l’Uprona. Son prédécesseur et dirigeant historique de l’Uprona, un Hutu hostile à Arusha, Charles Mukasi est en état d’arrestation depuis janvier 2002. Pour sa part, le prédécesseur du major Buyoya, l’ancien président-général Jean-Baptiste Bagaza (renversé par Pierre Buyoya en 1987) est en résidence surveillée. Son Parti pour le redressement national, Parena, est interdit depuis novembre dernier pour «atteinte à la sûreté de l’Etat». Enfin toujours dans la mouvance tutsi, plusieurs micro partis sont revenus dans les circuits politiques par la porte d’Arusha et ont tenté d’imposer, contre Buyoya d’abord et récemment contre Kadege la candidature d’un ancien ministre de l’Intérieur, le colonel Epitace Bayaganakandi.
La communauté d’intérêt tutsi n’est pas plus homogène que son homologue hutu. La guerre civile a fait tomber les quelque 6,5 millions d’habitants du Burundi dans les bas-fonds du troisième pays le plus pauvre du monde. Experte en répression, l’armée burundaise s’est avérée bien faible face à une rébellion fortement militarisée. Certains en tirent la conclusion que le major Buyoya n’a pas été l’homme providentiel capable de ramener la sécurité et la prospérité. Mais s’ils ne regrettent pas le départ du pilote Buyoya, ce qu’ils veulent d’abord, c’est perpétuer le système qu’il incarne.
Arusha a voulu ménager les apparences d’un partage du pouvoir politico-ethnique dans un pays construit sur un véritable équilibre de la terreur, entre l’endiguement des Hutu et la hantise tutsi du génocide. Nelson Mandela l’avait dit à Arusha : la paix est impossible tant qu’il s’agit pour les uns d’éviter à tout prix l’alternance recherchée par les autres, tant que la sécurité de chacun ne passe pas par celle de tous. Le facilitateur avait finalement choisi de lancer la machine Arusha sur les rails en espérant qu’elle se construise d’elle-même en roulant. Le défi reste entier pour Domitien Ndayizeye et pour la transition.
par Monique Mas
Article publié le 28/04/2003 Dernière mise à jour le 27/04/2003 à 22:00 TU