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Epidémie

SRAS : la Chine passe la vitesse supérieure

Alors que le bilan de la pneumonie atypique continue de s’alourdir, la Chine semble enfin avoir pris la mesure du danger et commence à prendre des mesures appropriées, dont un plan en dix points pour enrayer l’épidémie. La vice-premier ministre Wu Yi prend la tête du ministère de la Santé.
L’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) s’installe chaque jour davantage en Chine. Le nombre de cas avérés s'élève à 2 914 celui des cas suspects à 1 921 et, le 27 avril, le nombre de décès a été porté à 131. Le gouvernement chinois semble enfin avoir pris la mesure du phénomène et, en 24 heures, a pris plus de décisions que durant les dernières semaines, depuis le début de l’épidémie de pneumonie atypique. Ainsi, la vice-premier ministre Wu Yi, présentée comme une femme à poigne et dont la compétence est reconnue, a pris en charge le portefeuille ministériel de la Santé, après le limogeage de son prédécesseur. Celui-ci avait largement minimisé l’ampleur de l’épidémie et interdit la publication d’indications chiffrées sur son développement.

Un Centre national de contrôle du SRAS a été créé et le Premier ministre Wen Jiabao en personne a annoncé un plan en dix points pour enrayer l’épidémie. Il s’agit notamment de l’instauration de quarantaines dans les ports, les gares ferroviaires et routières, de services médicaux gratuits pour les patients pauvres et une collecte efficace des informations concernant l’épidémie dans les zones rurales. A Pékin, 17 hôpitaux sont désormais habilités à recevoir les cas de pneumopathie atypique, soit une capacité de 1800 lits, afin de limiter la contagion par le regroupement des malades.

Sommet d'urgence en Asie du sud-est

La capitale chinoise semble en effet particulièrement touchée mais le SRAS progresse rapidement dans plusieurs provinces du nord de la Chine. Pour éviter que de nouvelles régions soient atteintes les autorités ont demandé aux étudiants et aux ouvriers migrants, venus des différentes provinces, de ne pas rentrer chez eux pour l’instant et de rester à Pékin. Sur les grands axes de sortie de la capitale les véhicules sont aspergés de désinfectant et les occupants doivent se soumettre à une prise de température. Une fièvre supérieure à 38,5°C est un des signes permettant de détecter la pneumonie atypique.

Des grandes villes, comme Shanghai la capitale économique encore peu touchée par l’épidémie, ont décidé de se protéger en opérant également des contrôles de température de toutes les personnes arrivant en ville.

Toutefois, au-delà de cette épidémie de SRAS, c’est l’incapacité du système de santé chinois a faire face à la crise qui a été révélée avec cruauté. Pour accomplir sa mission, la nouvelle ministre de la Santé a obtenu des moyens. Elle a pu annoncer, dès son entrée en fonction, 420 millions de dollars d’investissements pour améliorer le système d’urgence sanitaire particulièrement défaillant et négligé de longue date par les pouvoirs publics.

Les Pays d'Asie du sud-est, membres de l'ASEAN, auxquels se joindra la Chine, se réuniront mardi prochain à Bangkok pour un sommet exceptionnel destiné à prendre des mesures de nature à rassurer les touristes et les investisseurs qui fuient la région depuis le début de l'épidémie.



par Francine  Quentin

Article publié le 27/04/2003