Liberia
Scission au sein des rebelles
La création d’une nouvelle faction rebelle à l’est du pays, n’est pas sans conséquence pour la principale rébellion libérienne. La division au sein du LURD est désormais ostensible avec la récente déclaration de Sekou Damateh Koneh, chef du principal mouvement rebelle.
De notre correspondant à Monrovia
Selon un communiqué officiel de la direction du LURD publié le 8 avril dernier par Sekou Koneh, M. Joe Wallace ne fait plus partie des instances du LURD, alors que jusqu’ici, il a été le porte-parole officiel de la rébellion libérienne. Originaire de la région de l’ancien président Samuel Doe, Joe Wallace est l’un des piliers du LURD. C’est d’ailleurs lui qui a représenté l’organisation aux deux réunions tenues jusqu’ici entre les rebelles et le gouvernement, en vue de trouver une issue à la crise dans le pays. Sekou Koneh dit qu’il ne fait plus confiance a M. Wallace qu’il a qualifié de malhonnête.
L’ancien porte-parole du LURD a réagi deux jours après : «Sekou Koneh n’est qu’un élément simple du LURD. On lui avait confie la direction du groupe. Mais il n’est pas capable de maintenir l’ordre et la discipline au sein du groupe.» Joe Wallace a indiqué que les sœurs catholiques qui avaient été prises en otage par le LURD l’année dernière ont été violées au quartier général de la rébellion sans que Sekou Koneh ne réagisse. «Ça en dit long sur l’incapacité de cet homme à maintenir l’ordre et la discipline au sein du groupe» a ajouté M.Wallace.
Pendant ce temps, le tout nouveau groupe continue de progresser au sud-est du pays. On connaît désormais le nom du groupe : MODEL (Mouvement pour la démocratie au Liberia). Il est dirigé par trois officiers de l’armée de l’ancien président libérien: Edward Slangar, Poulson Garteh et Charles Julu. Ce dernier occupait jusqu’ici un rôle très déterminant au sein du LURD. Il dirigeait la branche militaire de l’organisation. C’est lui qui avait la charge de recruter et de former les combattants du mouvement.
Les Libériens peu surpris par la scission
Sa présence à la tête du MODEL est pour les observateurs l’indication d’une division au sein du LURD, du moment où Sekou Koneh a déjà laisse entendre que son mouvement n’est ni de près, ni de loin attaché au MODEL. Les trois généraux du MODEL sont, tout comme Joe Wallace, originaires de la région de l’ancien président Samuel Doe. Edward Slangar et Poulson Garteh avaient le 18 septembre 1998, tenté un coup d’État contre Charles Taylor, à la suite de quoi, ils ont été emprisonnés. Relâchés le 24 Juillet 2002 après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle, les deux généraux sont clandestinement sortis du pays en novembre 2002.
On était depuis lors sans nouvelle d’eux. Selon des civils qui ont fui les combats entre le MODEL et les forces gouvernementales, les rebelles utilisent de nouveaux pick-up qu’ils ont reçus du gouvernement ivoirien. Ce sont ces mêmes éléments qui ont récemment lancé une large offensive à l’ouest de la Côte d’Ivoire contre le MPIGO, une offensive qui leur avait permis de prendre le contrôle de la ville Zouan-Hounien. Ils étaient soutenus selon les témoins, par les hélicoptères MI-24 du gouvernement ivoirien.
Cette scission au sein du LURD n’a aucunement surpris les Libériens. C’est le même scénario auquel on avait assisté en 1996. Pendant la guerre civile de 1989 à 1997, l’ULIMO était une faction composée de combattants Mandingos et Krahns. Après avoir longuement combattu le NPFL de Charles Taylor dans le maquis, l’ULIMO a éclaté en deux branches à Monrovia. La branche Mandingo appelée ULIMO-K dirigée par Alhadji Kromah, et la branche Krahn ULIMO-J dirigée par Roosevelt Johnson. Aujourd’hui, ceux qui composaient l’ULIMO-J se retrouvent au sein du MODEL et les éléments de l’ULIMO-K demeurent au LURD.
Selon un communiqué officiel de la direction du LURD publié le 8 avril dernier par Sekou Koneh, M. Joe Wallace ne fait plus partie des instances du LURD, alors que jusqu’ici, il a été le porte-parole officiel de la rébellion libérienne. Originaire de la région de l’ancien président Samuel Doe, Joe Wallace est l’un des piliers du LURD. C’est d’ailleurs lui qui a représenté l’organisation aux deux réunions tenues jusqu’ici entre les rebelles et le gouvernement, en vue de trouver une issue à la crise dans le pays. Sekou Koneh dit qu’il ne fait plus confiance a M. Wallace qu’il a qualifié de malhonnête.
L’ancien porte-parole du LURD a réagi deux jours après : «Sekou Koneh n’est qu’un élément simple du LURD. On lui avait confie la direction du groupe. Mais il n’est pas capable de maintenir l’ordre et la discipline au sein du groupe.» Joe Wallace a indiqué que les sœurs catholiques qui avaient été prises en otage par le LURD l’année dernière ont été violées au quartier général de la rébellion sans que Sekou Koneh ne réagisse. «Ça en dit long sur l’incapacité de cet homme à maintenir l’ordre et la discipline au sein du groupe» a ajouté M.Wallace.
Pendant ce temps, le tout nouveau groupe continue de progresser au sud-est du pays. On connaît désormais le nom du groupe : MODEL (Mouvement pour la démocratie au Liberia). Il est dirigé par trois officiers de l’armée de l’ancien président libérien: Edward Slangar, Poulson Garteh et Charles Julu. Ce dernier occupait jusqu’ici un rôle très déterminant au sein du LURD. Il dirigeait la branche militaire de l’organisation. C’est lui qui avait la charge de recruter et de former les combattants du mouvement.
Les Libériens peu surpris par la scission
Sa présence à la tête du MODEL est pour les observateurs l’indication d’une division au sein du LURD, du moment où Sekou Koneh a déjà laisse entendre que son mouvement n’est ni de près, ni de loin attaché au MODEL. Les trois généraux du MODEL sont, tout comme Joe Wallace, originaires de la région de l’ancien président Samuel Doe. Edward Slangar et Poulson Garteh avaient le 18 septembre 1998, tenté un coup d’État contre Charles Taylor, à la suite de quoi, ils ont été emprisonnés. Relâchés le 24 Juillet 2002 après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle, les deux généraux sont clandestinement sortis du pays en novembre 2002.
On était depuis lors sans nouvelle d’eux. Selon des civils qui ont fui les combats entre le MODEL et les forces gouvernementales, les rebelles utilisent de nouveaux pick-up qu’ils ont reçus du gouvernement ivoirien. Ce sont ces mêmes éléments qui ont récemment lancé une large offensive à l’ouest de la Côte d’Ivoire contre le MPIGO, une offensive qui leur avait permis de prendre le contrôle de la ville Zouan-Hounien. Ils étaient soutenus selon les témoins, par les hélicoptères MI-24 du gouvernement ivoirien.
Cette scission au sein du LURD n’a aucunement surpris les Libériens. C’est le même scénario auquel on avait assisté en 1996. Pendant la guerre civile de 1989 à 1997, l’ULIMO était une faction composée de combattants Mandingos et Krahns. Après avoir longuement combattu le NPFL de Charles Taylor dans le maquis, l’ULIMO a éclaté en deux branches à Monrovia. La branche Mandingo appelée ULIMO-K dirigée par Alhadji Kromah, et la branche Krahn ULIMO-J dirigée par Roosevelt Johnson. Aujourd’hui, ceux qui composaient l’ULIMO-J se retrouvent au sein du MODEL et les éléments de l’ULIMO-K demeurent au LURD.
Article publié le 17/04/2003
