Ciel africain
Les compagnies aériennes face à la crise irakienne
Le conseil permanent des transporteurs aériens de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui regroupe les compagnies de l’espace communautaire se prépare pour faire face aux conséquences de la guerre en Irak.
De notre correspondant au Burkina Faso
Le conseil permanent des transporteurs aériens (CPTA) de la zone Uemoa regroupe six compagnies aériennes : Air Burkina, Air Sénégal international, Air Ivoire, Trans african Airlines (Mali), Air inter/Aéro Bénin, et Air Inter Afrique. En dehors de cette dernière qui ne vole pas en ce moment, toutes ces compagnies craignent de graves répercussions de la guerre en Irak sur leur trafic.
Faisant face déjà à des augmentations des prix du kérosène, les compagnies régionales redoutent les conséquences d’une augmentation de leurs tarifs. Selon leurs estimations, la flambée des prix du carburant devrait entraîner une augmentation de 18% des prix du billet. «Toute hausse substantielle des tarifs se traduirait par une baisse du trafic déjà en chute libre depuis cinq ans dans la région passant de 500.000 passagers à 300.000», prévient Mamady Sanoh, président du conseil d’administration d’Air Burkina et qui dirige le CPTA.
«Pour éviter donc de pénaliser les passagers, les compagnies vont digérer 15% de l’augmentation sur les charges et plafonner les hausses de tarifs à 3%», annonce-t-il. Une nouvelle qui va rassurer l’usager moyen de cette région où selon l’UEMOA, les prix des billets d’avion «sont du même niveau que ceux pratiqués dans les autres pays africains, c’est-à-dire 20 à 30% plus chers qu’ailleurs dans le monde.» «Ces tarifs aériens, relève Moussa Touré, président de la commission de l’Union, ne sont évidemment pas en adéquation avec le pouvoir d’achat des populations…» A titre d’exemple, le prix moyen du billet d’avion aller/retour entre Ouagadougou et Abidjan (une heure de vol environ) est de 168.000 FCFA (260 euros), soit un peu plus du double du salaire moyen d’un fonctionnaire burkinabè. Mais les compagnies expliquent que leur marge bénéficiaire sur chaque billet excède à peine 10% du prix du billet vendu.
Les compagnies s’attaquent aux «faux frais»
Dans ces conditions, on peut se demander comment les compagnies ouest-africaines vont réellement résister à la conjoncture internationale si elles ne répercutent pas chez leurs clients les augmentations des prix du pétrole. Les membres du CPTA ont choisi de s’attaquer aux «faux frais» qu’elles supportent dans les aéroports. «Par exemple, dans chaque aéroport, nous payons la douane, la gendarmerie, la police… alors que ce sont des fonctionnaires», se plaint le président du CPTA. Les compagnies aériennes ont chargé la commission de l’UEMOA de convaincre les gouvernements des 8 Etats membres à supprimer tous ces frais qui pourraient compromettre leur viabilité.
Les autres frais que les compagnies aimeraient voir diminuer concernent les taxes perçues par l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique (Asecna). Il s’agit entre autres des taxes de balisage, des taxes d’atterrissage et de décollage, des taxes de survol. «L’Asecna constitue le poste le plus élevé dans les taxes qu’on paye», confie Mamady Sanoh. «Si on fait une comparaison avec les tarifs appliqués en Europe, on peut dire que l’Asecna est cher», ajoute-il. De ce fait, les patrons des compagnies de la zone Uemoa ont décidé de négocier une baisse des taxes de cette agence qui assure la sécurité aérienne dans la plupart des Etats francophones du continent. Ils ont déjà rendez-vous avec la direction de l’Asecna le 10 avril à Dakar pour discuter de la grille tarifaire de l’institution.
«Nous sortions à peine de la crise ivoirienne qui nous a amenés à nous recentrer que ce gros coup, qu’est la guerre en Irak, nous arrive. Il nous faut donc prendre les devants et compresser les coûts», explique le président du conseil des transporteurs aériens.
Reste à pouvoir faire face à la conséquence psychologique de la crise irakienne qui pourrait se traduire par une peur chez les usagers. Ce qui pourrait occasionner des annulations de réservations. Sans prétendre trouver une solution, les compagnies aériennes membres du CPTA ont décidé d’harmoniser leurs programmes et horaires de vol pour offrir de meilleures possibilités aux passagers des pays qu’elles desservent. «Il n’est pas rare de voir sur nos aéroports deux avions qui décollent avec un quart d’heure d’intervalle pour la même direction, constate le patron d’Air Burkina. Nous pensons qu’il est mieux qu’un avion décolle le matin et le second parte le soir. Ce qui va permettre à un opérateur économique de la zone d’aller le matin à Cotonou, Lomé ou Abidjan faire ses affaires et rentrer chez lui le soir.» Cette harmonisation s’accompagne d’accords de «code share» entre les transporteurs aériens de la zone Uemoa permettant ainsi à un passager détenteur d’un billet d’Air Ivoire de voyager sur Air Sénégal international ou sur toute autre compagnie membre.
Le conseil permanent des transporteurs aériens (CPTA) de la zone Uemoa regroupe six compagnies aériennes : Air Burkina, Air Sénégal international, Air Ivoire, Trans african Airlines (Mali), Air inter/Aéro Bénin, et Air Inter Afrique. En dehors de cette dernière qui ne vole pas en ce moment, toutes ces compagnies craignent de graves répercussions de la guerre en Irak sur leur trafic.
Faisant face déjà à des augmentations des prix du kérosène, les compagnies régionales redoutent les conséquences d’une augmentation de leurs tarifs. Selon leurs estimations, la flambée des prix du carburant devrait entraîner une augmentation de 18% des prix du billet. «Toute hausse substantielle des tarifs se traduirait par une baisse du trafic déjà en chute libre depuis cinq ans dans la région passant de 500.000 passagers à 300.000», prévient Mamady Sanoh, président du conseil d’administration d’Air Burkina et qui dirige le CPTA.
«Pour éviter donc de pénaliser les passagers, les compagnies vont digérer 15% de l’augmentation sur les charges et plafonner les hausses de tarifs à 3%», annonce-t-il. Une nouvelle qui va rassurer l’usager moyen de cette région où selon l’UEMOA, les prix des billets d’avion «sont du même niveau que ceux pratiqués dans les autres pays africains, c’est-à-dire 20 à 30% plus chers qu’ailleurs dans le monde.» «Ces tarifs aériens, relève Moussa Touré, président de la commission de l’Union, ne sont évidemment pas en adéquation avec le pouvoir d’achat des populations…» A titre d’exemple, le prix moyen du billet d’avion aller/retour entre Ouagadougou et Abidjan (une heure de vol environ) est de 168.000 FCFA (260 euros), soit un peu plus du double du salaire moyen d’un fonctionnaire burkinabè. Mais les compagnies expliquent que leur marge bénéficiaire sur chaque billet excède à peine 10% du prix du billet vendu.
Les compagnies s’attaquent aux «faux frais»
Dans ces conditions, on peut se demander comment les compagnies ouest-africaines vont réellement résister à la conjoncture internationale si elles ne répercutent pas chez leurs clients les augmentations des prix du pétrole. Les membres du CPTA ont choisi de s’attaquer aux «faux frais» qu’elles supportent dans les aéroports. «Par exemple, dans chaque aéroport, nous payons la douane, la gendarmerie, la police… alors que ce sont des fonctionnaires», se plaint le président du CPTA. Les compagnies aériennes ont chargé la commission de l’UEMOA de convaincre les gouvernements des 8 Etats membres à supprimer tous ces frais qui pourraient compromettre leur viabilité.
Les autres frais que les compagnies aimeraient voir diminuer concernent les taxes perçues par l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique (Asecna). Il s’agit entre autres des taxes de balisage, des taxes d’atterrissage et de décollage, des taxes de survol. «L’Asecna constitue le poste le plus élevé dans les taxes qu’on paye», confie Mamady Sanoh. «Si on fait une comparaison avec les tarifs appliqués en Europe, on peut dire que l’Asecna est cher», ajoute-il. De ce fait, les patrons des compagnies de la zone Uemoa ont décidé de négocier une baisse des taxes de cette agence qui assure la sécurité aérienne dans la plupart des Etats francophones du continent. Ils ont déjà rendez-vous avec la direction de l’Asecna le 10 avril à Dakar pour discuter de la grille tarifaire de l’institution.
«Nous sortions à peine de la crise ivoirienne qui nous a amenés à nous recentrer que ce gros coup, qu’est la guerre en Irak, nous arrive. Il nous faut donc prendre les devants et compresser les coûts», explique le président du conseil des transporteurs aériens.
Reste à pouvoir faire face à la conséquence psychologique de la crise irakienne qui pourrait se traduire par une peur chez les usagers. Ce qui pourrait occasionner des annulations de réservations. Sans prétendre trouver une solution, les compagnies aériennes membres du CPTA ont décidé d’harmoniser leurs programmes et horaires de vol pour offrir de meilleures possibilités aux passagers des pays qu’elles desservent. «Il n’est pas rare de voir sur nos aéroports deux avions qui décollent avec un quart d’heure d’intervalle pour la même direction, constate le patron d’Air Burkina. Nous pensons qu’il est mieux qu’un avion décolle le matin et le second parte le soir. Ce qui va permettre à un opérateur économique de la zone d’aller le matin à Cotonou, Lomé ou Abidjan faire ses affaires et rentrer chez lui le soir.» Cette harmonisation s’accompagne d’accords de «code share» entre les transporteurs aériens de la zone Uemoa permettant ainsi à un passager détenteur d’un billet d’Air Ivoire de voyager sur Air Sénégal international ou sur toute autre compagnie membre.
par Alpha Barry
Article publié le 07/04/2003