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Reconstruction de l''Irak

Rumsfeld passe ses troupes en revue

Donald Rumsfeld, secrétaire d'état américain à la Défense entreprend une tournée dans le Golfe qui devrait le conduire en Irak, où les Américains tentent, à la fois, de remettre les services publics en état et de préparer l'avenir politique du pays après Saddam Hussein.
Les étapes de la tournée dans le Golfe de Donald Rumsfeld ont été tenues secrètes pour des raisons de sécurité. Le secrétaire d'Etat à la Défense s'est rendu dimanche à Abou Dhabi pour remercier les Emirats arabes unis de leur coopération pendant l'intervention armée américaine en Irak, puis au Qatar où est installé le commandement central américain. Ce périple devrait également le conduire en Irak, et, plus tard dans la semaine, en Afghanistan.

Dans l’avion qui l’emportait vers le Golfe Donald Rumsfeld a bien précisé qu’il ne s’agissait pas là d’une «tournée de la victoire» car, a-t-il ajouté, une lourde tâche reste à accomplir qui demandera «beaucoup de concentration, d’attention et d’efforts pendant un certain temps». De fait, l’administration américaine, civile et militaire, en Irak s’attache, non sans difficultés, à un double objectif. D’une part, la remise en état des services permettant un retour à la normale de la vie quotidienne des Irakiens, ce qui apparaît comme de plus en plus urgent devant les manifestations de mauvaise humeur de la population. D’autre part, la préparation d’un régime politique de transition alliant les représentants des opposants à Saddam Hussein de retour d’exil ou demeurés dans le pays.

Pour ce qui est du rétablissement des services, l’administration provisoire de Jay Garner a annoncé la mise en place prochaine d’une équipe d’experts irakiens dont beaucoup servaient déjà sous le régime de Saddam Hussein. Ils constitueront le groupe de gestion dont la ville à besoin. L’électricité et l’eau ont été partiellement rétablis, de manière intermittente, et la population se heurte à des difficultés d’évacuation des ordures. Des manifestations sporadiques viennent protester contre la lenteur et le manque d’initiative que la population attribue aux Américains.

Colère des Bagdadis

Samedi, les explosions en série d’un dépôt de munitions qui a fait un nombre indéterminé de morts et de blessés civils, mais au moins six morts, a déclenché la colère des habitants du quartier qui rendaient les Américains responsables de la négligence consistant à stocker des munitions au milieu d’habitations civiles. L’état-major américain repousse la responsabilité de l’explosion en affirmant que le dépôt à été l’objet d’une attaque et qu’un engin incendiaire a causé le drame. La réaction de la population est symptomatique, toutefois, de l’état d’esprit qui règne dans la capitale. Signe d’amélioration cependant avec la réouverture de l’université Babylone de Bagdad, l’un des établissements universitaires les plus importants de l’Irak.

Sur le versant politique de la normalisation en Irak, les Etats-Unis organisent, lundi, pour la première fois dans la capitale irakienne, une rencontre de 300 à 400 personnalités pour tenter de promouvoir une direction politique de transition. La réunion rassemblera des personnalités de retour d’exil comme des représentants politiques de l’intérieur. Là encore, l’affaire n’est pas simple et les susceptibilités multiples. On ne sait pas encore qui, du Conseil national irakien, du Parti démocratique du Kurdistan, de l’Union patriotique de Kurdistan, des mouvements chiites, participera ou non et à quel niveau de représentation à la rencontre.



par Francine  Quentin

Article publié le 27/04/2003