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Congo démocratique

Des passagers d’un avion aspirés en plein vol

Des passagers d’un avion militaire, un Iliouchine 76, reliant Kinshasa à Lubumbashi ont-ils été aspirés dans le vide après la rupture de la porte ventrale de l’appareil ?. "Personne n'est mort", assure le propriétaire ukrainien de l'appareil. Mais le ministre congolais de la communication évoque lui un bilan provisoire de 7 morts contre 160 selon une source militaire anonyme.
On ne connait toujours pas le bilan de l'accident de l'avion Iliouchine 76 qui aurait précipité jeudi soir dans le vide une partie de ses passagers après la rupture de sa porte ventrale, une rampe d'accès de plus de deux mètres carrés. Le propriétaire ukrainien de l'avion, affrété par l'armée congolaise, assure que le pilote a ramené tous ses passagers vivants à Kinshasa. Le ministre congolais de la communication, Kikaya Bin Karubi avance lui le chiffre de 7 disparus dans ce vol Kinshasa-Lubumbashi qui transportait des hommes de la Police d'intervention rapide (PIR), une jeep, des munitions et des uniformes. Les autorités de Kinshasa se déclarent incapables de prononcer un bilan définitif faute, disent-elles, de connaître le nombre exact des passagers embarqués. Mais, à Kinshasa, une source militaire anonyme avance un bilan de 160 morts et d'une quarantaine de blessés.

Des passagers au milieu du frêt

Un rescapé de l'accident se rappelle que il y avait beaucoup plus de monde que prévu à bord, quand nous somme montés nous étions plus de 100 policiers avec, en plus des femmes et des enfants". Il explique que vu la rareté des moyens de transports dans le pays, de nombreux candidats au voyage s'étaient entassés dans l'appareil, "au mépris des règles de sécurité". "Personne n'est mort", déclare de son côté, le ministère de la Défense ukrainien, propriétaire de l'appareil affrété par l'armée congolaise. L'Iliouchine appartient en effet à la société d'Etat Ukraïnskaya Aviatransportnaya Kompaniya dont le directeur général aurait vérifié plutôt trois fois qu'une les déclarations du commandant des forces aériennes congolaises. Et il assure que "41 secondes après le décollage, le pilote a compris que son avion a été dépressurisé et par conséquent, il l'a fait atterrir avec 120 passagers à bord, sans faire de victimes". Reste que les 120 passagers en question correspondent peut-être aux seuls voyageurs enregistrés, d'autres ayant embarqué "clandestinement" selon divers témoignages qui recoupent les habitudes en la matière.

Selon les experts, une dépressurisation brutale n'est pas forcémment fatale. "Si vous êtes à plus de trois mètres de l'ouverture, vous ne risquez rien, même si vous n'êtes pas attachés", explique l'un d'entre eux. Mais l'Iliouchine est un cargo adapté au transport des marchandises et non des personnes et l'on imagine comment les passagers étaient installés aux côtés du frêt militaire. Plusieurs blessés ont d'ailleurs été hospitalisés à Kinshasa où l'appareil était revenu jeudi soir. Il avait en effet parcourru la moitié de son trajet vers Lubumbashi, au sud-est du pays et croisait à quelque 7 000 pieds (2 200 mètres) d’altitude, lorsque la porte s’est rompue. L'équipage ukrainien est parvenu à faire demi-tour et à se poser à Kinshasa. L’incident n’a pas été révélé avant la matinée de ce vendredi, une fois prévenues les familles des passagers disparus. Le président Kabila s'est rendu vendredi soir pour voir l'appareil à l'aéroport de Kinshasa-Ndjili où il a été ramené. Mais les autorités congolaises jouent les grandes muettes sur cette affaire.



Article publié le 10/05/2003