Maroc
Un héritier pour le royaume
L’Altesse royale Lalla Salma, épouse du roi Mohammed VI, a donné naissance jeudi matin à un petit garçon, désormais héritier du trône alaouite. Le petit prince a reçu le prénom de Moulay Hassan, en hommage à son grand-père Hassan II, qui a dirigé d’une main de fer le royaume pendant 38 ans. Il est appelé à devenir le 16ème souverain d’une dynastie installée au Maroc depuis le XVIIème siècle. La naissance de l’enfant, accueillie par des scènes de liesse populaire, décale d’un rang dans de l’ordre de succession royale, le prince Moulay Rachid, frère du roi, qui était jusqu’alors prince héritier.
Les Marocains ont appris la nouvelle au son du canon. Une salve de cent un coups a en effet été tirée jeudi matin à 7h45 pour saluer la naissance, une heure plus tôt, du premier enfant du roi Mohammed VI et de son épouse Lalla Salma. L’événement n’était pas vraiment une surprise. Depuis plusieurs semaines déjà le royaume bruissait de rumeurs largement encouragées par les préparatifs des festivités destinés à honorer comme il se doit la nouvelle. Les rues des principales villes du pays ont en effet été richement parées dès la fin du mois d’avril avec des drapeaux multicolores, des guirlandes lumineuses et des portraits géants du souverain. Les bâtiments publics ont également été rafraîchis et les trottoirs repeints. Aux alentours de la capitale, de grands espaces ont en outre été aménagées pour accueillir des fantasias, spectacles traditionnels en pareil occasion. Enfin dernier signe qui ne trompe pas, le Méchouar, l’esplanade qui jouxte le palais royal de Rabat, a été par avance richement décorée.
L’annonce officielle de l’événement a été faite à la télévision par le chef du protocole qui a précisé que «le nouveau-né et sa mère, Son altesse royale la princesse Lalla Salma, que Dieu les préserve, se portent bien et sont en parfaite santé». Un peu plus tard dans la matinée, le roi est apparu à la télévision portant dans ses bras le petit prince à qui il a choisi de donner le prénom de son père Hassan II, qui a dirigé d’une main de fer le pays jusqu’en 1999. La nouvelle a été accueillie avec des scènes de liesse populaire dans la capitale où des centaines de personnes se sont dirigées vers le Méchouar pour fêter l’événement au son des tambourins. Mohammed VI, revêtu de l’habit traditionnel, est même sorti du palais royal pour les saluer et les remercier de leur présence. Les deux chaînes de télévision publique ont passé en boucle les images de l’événement et ont modifié leur programme pour diffuser des chants et des danses populaires.
Une monarchie jamais contestée
Le royaume a désormais un nouveau prince héritier. L’article 20 de la constitution marocaine stipule en effet que «la couronne du Maroc et ses droits constitutionnels sont héréditaires et se transmettent de père en fils aux descendants mâles en ligne directe et par ordre de primogéniture de Sa Majesté à moins que le roi ne désigne de son vivant un successeur parmi ses fils autres que son fils aîné». Avant la naissance du petit prince, l’héritier désigné du trône alaouite était Moulay Rachid, le frère cadet de l’actuel roi âgé de 33 ans, qui est désormais deuxième dans l’ordre de succession. La naissance de Moulay Hassan, qui sera amené à régner sous le nom de Hassan III, est à ce titre un événement politique et assoit un peu plus le pouvoir de l’actuel souverain même si le système monarchique au Maroc n’a jamais été vraiment contesté. Certains partis politiques marocains ont certes demandé une réforme de la constitution mais n’ont jamais remis en cause la légitimité de l’actuel roi.
La presse marocaine qui a consacré vendredi ses colonnes à l’événement a d’ailleurs insisté sur le caractère fédérateur de la naissance de l’enfant royal. Avec l’arrivée du prince héritier «le temps monarchique peut continuer son vol dans la durée vers des générations à venir», relève ainsi le journal Maroc-Hebdo tandis que le quotidien Aujourd’hui le Maroc affirme que la monarchie marocaine est rattachée a peuple par des liens d’«une solidité incommensurable». Le très officiel Matin du Sahara titre quant à lui «Continuité et pérennité dynastiques» et rappelle les mesures de grâce décidées par le roi pour célébrer l’événement et qui concernent quelque 48 000 détenus.
Lors de son accession au trône, après la mort de son père en juillet 1999, Mohammed VI a bénéficié d’un large soutien populaire. Mais une certaine désillusion est vite apparue chez ceux qui espéraient un changement radical et de plus plus de voix s’élèvent désormais pour protester contre les nombreuses atteintes aux libertés publiques. Depuis quelques mois, on assiste en effet à un retour de l’ordre moral qui frappe en premier lieu la presse et les organisations de défense des droits de l’homme. Les espoirs d’amélioration du niveau de vie tant attendue par la population ne semblent avoir guère de chance d’aboutir tant l’économie marocaine a du mal à décoller.
L’annonce officielle de l’événement a été faite à la télévision par le chef du protocole qui a précisé que «le nouveau-né et sa mère, Son altesse royale la princesse Lalla Salma, que Dieu les préserve, se portent bien et sont en parfaite santé». Un peu plus tard dans la matinée, le roi est apparu à la télévision portant dans ses bras le petit prince à qui il a choisi de donner le prénom de son père Hassan II, qui a dirigé d’une main de fer le pays jusqu’en 1999. La nouvelle a été accueillie avec des scènes de liesse populaire dans la capitale où des centaines de personnes se sont dirigées vers le Méchouar pour fêter l’événement au son des tambourins. Mohammed VI, revêtu de l’habit traditionnel, est même sorti du palais royal pour les saluer et les remercier de leur présence. Les deux chaînes de télévision publique ont passé en boucle les images de l’événement et ont modifié leur programme pour diffuser des chants et des danses populaires.
Une monarchie jamais contestée
Le royaume a désormais un nouveau prince héritier. L’article 20 de la constitution marocaine stipule en effet que «la couronne du Maroc et ses droits constitutionnels sont héréditaires et se transmettent de père en fils aux descendants mâles en ligne directe et par ordre de primogéniture de Sa Majesté à moins que le roi ne désigne de son vivant un successeur parmi ses fils autres que son fils aîné». Avant la naissance du petit prince, l’héritier désigné du trône alaouite était Moulay Rachid, le frère cadet de l’actuel roi âgé de 33 ans, qui est désormais deuxième dans l’ordre de succession. La naissance de Moulay Hassan, qui sera amené à régner sous le nom de Hassan III, est à ce titre un événement politique et assoit un peu plus le pouvoir de l’actuel souverain même si le système monarchique au Maroc n’a jamais été vraiment contesté. Certains partis politiques marocains ont certes demandé une réforme de la constitution mais n’ont jamais remis en cause la légitimité de l’actuel roi.
La presse marocaine qui a consacré vendredi ses colonnes à l’événement a d’ailleurs insisté sur le caractère fédérateur de la naissance de l’enfant royal. Avec l’arrivée du prince héritier «le temps monarchique peut continuer son vol dans la durée vers des générations à venir», relève ainsi le journal Maroc-Hebdo tandis que le quotidien Aujourd’hui le Maroc affirme que la monarchie marocaine est rattachée a peuple par des liens d’«une solidité incommensurable». Le très officiel Matin du Sahara titre quant à lui «Continuité et pérennité dynastiques» et rappelle les mesures de grâce décidées par le roi pour célébrer l’événement et qui concernent quelque 48 000 détenus.
Lors de son accession au trône, après la mort de son père en juillet 1999, Mohammed VI a bénéficié d’un large soutien populaire. Mais une certaine désillusion est vite apparue chez ceux qui espéraient un changement radical et de plus plus de voix s’élèvent désormais pour protester contre les nombreuses atteintes aux libertés publiques. Depuis quelques mois, on assiste en effet à un retour de l’ordre moral qui frappe en premier lieu la presse et les organisations de défense des droits de l’homme. Les espoirs d’amélioration du niveau de vie tant attendue par la population ne semblent avoir guère de chance d’aboutir tant l’économie marocaine a du mal à décoller.
par Mounia Daoudi
Article publié le 09/05/2003