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Algérie

Bilan de plus en plus lourd du tremblement de terre

Le bilan des victimes du tremblement de terre ne cesse de s’alourdir dans la région d’Alger. On dénombre 1 723 tués et plus de 7 600 blessés alors que des centaines de personnes sont encore portées disparues. Les secours s’organisent avec l’aide de la communauté internationale.
Le nombre des victimes du séisme qui a frappé l’Algérie mercredi ne cesse d’augmenter. Le dernier bilan publié par le ministère de l’Intérieur fait état de 1 723 victimes et de 7 605 blessés. Ce bilan n’est cependant que provisoire car des centaines de personnes sont encore portées disparues et tous les décombres des habitations n’ont pas été fouillés, loin de là. Des familles entières sont toujours prisonnières des gravats dans des villes périphériques de la capitale comme Boumerdès, Réghaia ou Rouiba.

Les télécommunications avec l’Algérie ont été interrompues, empêchant les Algériens de l’extérieur d’obtenir des nouvelles de leurs familles. L’association Télécoms sans frontières s’est jointe aux secours pour fournir des lignes satellitaires, seul moyen de communication actuellement possible, un système de visioconférence et trois transmetteurs de données pour des connections internet à haut débit. En effet les réseaux algériens ont été gravement endommagés, des câbles sous-marins ont été rompus perturbant les réseaux téléphoniques entre l’Europe, et plusieurs pays du Moyen-Orient, d’Asie et du Pacifique.

Arrivée de l’aide internationale

Les autorités organisent l’accueil des sans-abri et de ceux qui ont trouvé refuge dans les rues ou leur voiture. Ainsi sur le stade municipal de Réghaia des tentes ont été dressées pour accueillir les réfugiés. Les fouilles s’organisent pour délivrer les blessés qui pourraient avoir survécu et de nombreux pays ont annoncé l’envoi d’aide en hommes et en matériels. Deux avions de l’armée de l’air française, avec à leur bord 60 membres de la sécurité civile chacun, sont arrivés à Alger quasiment en même temps que Nicolas Sarkozy, le ministre français de l’Intérieur qui avait maintenu une visite prévue de longue date. De même, la Suède a dépêché une équipe de 75 personnes, 12 chiens spécialisés dans la recherche des victimes ensevelies. La Russie a envoyé 57 sauveteurs dont 24 médecins et une tonne de médicaments, le Portugal, 30 sauveteurs et huit chiens spécialisés, l’Espagne, deux avions chargés de matériel médical, des pompiers, des secouristes et une équipe médicale.

La Croix-Rouge internationale lance un appel de fonds de 1,5 million de dollars pour venir en aide aux victimes et financer l’opération menée sur place par le Croissant-Rouge algérien pour fournir abris, vivres et médicaments à 10 000 personnes au moins. Une évaluation plus précise des besoins en fonction des dommages qui seront constatés est en cours.

Mais, sans attendre cette évaluation on sait déjà que la secousse sismique de mercredi soir est le séisme le plus meurtrier en Algérie depuis celui de 1980 qui avait tué 3 000 personnes dans un tremblement de terre d’une magnitude de 7,5 sur l’échelle de Richter. Ce dernier séisme a atteint 6,2 sur cette échelle d’intensité à l’épicentre situé entre Ténia et Zemmouri, à l’est d’Alger, selon le Centre algérien de recherche en astronomie et astrophysique. De son côté, l’Observatoire de Strasbourg, en France, a enregistré la secousse à 6 sur une échelle de 9 degrés et le Centre mondial de sismologie américain de Denver à 6,8. Ces différences sont expliquées par les spécialistes : les magnitudes les plus exactes sont exprimées par les stations lointaines qui enregistrent l’ensemble du phénomène.

La secousse a été ressentie jusque sur la côte espagnole mais aucune victime n’a été signalée. Aux Baléares, plus de 180 bateaux ont été coulés ou endommagés par des paquets de mer causés par le tremblement de terre en Algérie.



par Francine  Quentin

Article publié le 24/05/2003