Australie
Un poids lourd de conséquences
Fini le mythe du surfeur bronzé et athlétique. Une enquête vient de révéler le véritable profil des Australiens. 60% de la population souffre d’un problème de surpoids et le taux de personnes obèses a doublé en l’espace de 15 ans. Au-delà des conséquences médicales multiples et non négligeables, les spécialistes sont d’autant plus inquiets que le phénomène marque déjà les générations futures. 23 % des enfants australiens enregistrent une surcharge pondérale critique et 6% d’entre eux sont obèses.
L’étude (à lire en anglais sur www.mja.com.au) réalisée par le Medical Journal of Australia auprès de plus de 11.000 personnes de plus de 25 ans dévoile un portrait très enrobé des Australiens. Ils semblent sur la même voie que les Américains, avec 60% de la population souffrant d’excès pondéral ou d’obésité. Environ la moitié des Australiennes, les deux-tiers des hommes et un enfant sur cinq connaissent un surpoids. Ces chiffres vont croissant. Au cours des quinze dernières années, le nombre d’adultes affligés d'une surcharge pondérale a été multiplié par deux. Concernant les enfants, les chiffres ont triplé dans la même période. L’obésité est devenue un sujet d’autant plus délicat à gérer, en Australie comme ailleurs, qu’il touche à la fois la santé publique mais aussi la vie privée. Il y a quelques années, le pays s’était attaqué à la consommation de cigarettes et l’Australie a, dans ce domaine, enregistré d’excellents résultats. Le surpoids constitue sûrement le combat des prochaines années.
Treize milliards de dollars australiens, c’est le coût estimé des effets de la surcharge pondérale l’année passée, lors d’un sommet sur l’obésité qui s’est tenu à Sydney. Les conséquences sur la santé sont multiples : problèmes cardiaques, diabète de type 2, pression artérielle, cancers, insomnies, problèmes de dos ou encore dépression pour ne citer que ceux là. Près d'un million d’Australiens, sur une population de 19 millions, souffrent d'un diabète de type 2. Ce chiffre a quadruplé au cours des 20 dernières années. Les experts parlent désormais de «diabésité» (diabesity en anglais) tant le phénomène est récurent. Outre l'impact sanitaire et psychologique de leur surpoids, les obèses doivent aussi supporter des conséquences sociales, voire des discriminations notamment dans l’accès à certains emplois.
Combattre la télé
L'obésité n'est pas une fatalité.«Rares sont les personnes qui souffrent en réalité de désordre génétique», reprennent en cœur les spécialistes médicaux. Il s'agit plutôt d’une combinaison de facteurs liés à une alimentation trop riche et à une sédentarisation excessive. Toute une batterie de propositions a donc été avancée pour combattre ce fléau. Cela va de la signalétique, installée près des escaliers pour encourager leur ascension à pied, à de nouveaux aménagements urbains, pour faciliter l’accès aux parcs, en passant par le développement des transports publics, pour encourager les Australiens à laisser leur voiture au garage. Toutefois les politiques fédérales et communales se heurtent au domaine privé et ne peuvent être qu’incitatives envers les adultes. Reste un espoir auprès des enfants.
Les experts médicaux préconisent des actions majeures comme le retrait des boissons sucrées dans les distributeurs des établissements scolaires ou la relance des pratiques sportives ou des activités extérieures. Mais la véritable cible semble être la télévision. Selon le professeur Zimmet, un des auteurs de l’étude, l’enquête démontre le lien, longtemps supposé, entre le temps passé devant la télé et le niveau d’obésité. En plus de l’inactivité physique, les jeunes téléspectateurs sont la cible de produits particulièrement riches en sucre. C’est pourquoi certains experts recommandent la suppression des publicités alimentaires pendant les émissions pour enfants. En Australie, le quart des publicités diffusées durant les programme pour enfants sont liées à la nourriture et plus particulièrement au grignotage. Or un enfant obèse présente de 30 à 50 % de risques de le rester à l’âge adulte. Ce pourcentage atteint près de 70 % pour un adolescent. Les politiques ont de quoi s’inquiéter.
Cette enquête a agit comme un électrochoc dans l’opinion publique australienne. Une campagne de sensibilisation nationale est prévue afin de sensibiliser adultes et enfants sur les dangers des débordements alimentaires et du manque d’activités physiques.
Treize milliards de dollars australiens, c’est le coût estimé des effets de la surcharge pondérale l’année passée, lors d’un sommet sur l’obésité qui s’est tenu à Sydney. Les conséquences sur la santé sont multiples : problèmes cardiaques, diabète de type 2, pression artérielle, cancers, insomnies, problèmes de dos ou encore dépression pour ne citer que ceux là. Près d'un million d’Australiens, sur une population de 19 millions, souffrent d'un diabète de type 2. Ce chiffre a quadruplé au cours des 20 dernières années. Les experts parlent désormais de «diabésité» (diabesity en anglais) tant le phénomène est récurent. Outre l'impact sanitaire et psychologique de leur surpoids, les obèses doivent aussi supporter des conséquences sociales, voire des discriminations notamment dans l’accès à certains emplois.
Combattre la télé
L'obésité n'est pas une fatalité.«Rares sont les personnes qui souffrent en réalité de désordre génétique», reprennent en cœur les spécialistes médicaux. Il s'agit plutôt d’une combinaison de facteurs liés à une alimentation trop riche et à une sédentarisation excessive. Toute une batterie de propositions a donc été avancée pour combattre ce fléau. Cela va de la signalétique, installée près des escaliers pour encourager leur ascension à pied, à de nouveaux aménagements urbains, pour faciliter l’accès aux parcs, en passant par le développement des transports publics, pour encourager les Australiens à laisser leur voiture au garage. Toutefois les politiques fédérales et communales se heurtent au domaine privé et ne peuvent être qu’incitatives envers les adultes. Reste un espoir auprès des enfants.
Les experts médicaux préconisent des actions majeures comme le retrait des boissons sucrées dans les distributeurs des établissements scolaires ou la relance des pratiques sportives ou des activités extérieures. Mais la véritable cible semble être la télévision. Selon le professeur Zimmet, un des auteurs de l’étude, l’enquête démontre le lien, longtemps supposé, entre le temps passé devant la télé et le niveau d’obésité. En plus de l’inactivité physique, les jeunes téléspectateurs sont la cible de produits particulièrement riches en sucre. C’est pourquoi certains experts recommandent la suppression des publicités alimentaires pendant les émissions pour enfants. En Australie, le quart des publicités diffusées durant les programme pour enfants sont liées à la nourriture et plus particulièrement au grignotage. Or un enfant obèse présente de 30 à 50 % de risques de le rester à l’âge adulte. Ce pourcentage atteint près de 70 % pour un adolescent. Les politiques ont de quoi s’inquiéter.
Cette enquête a agit comme un électrochoc dans l’opinion publique australienne. Une campagne de sensibilisation nationale est prévue afin de sensibiliser adultes et enfants sur les dangers des débordements alimentaires et du manque d’activités physiques.
par Carole Martin
Article publié le 11/05/2003