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Social

Chirac s’engage pour les retraites

Le président de la République a résolument pris parti en faveur du projet de réforme des retraites adopté mercredi par le Conseil des ministres. Face aux protestations et mouvements de grève contre le projet il en a souligné l’urgence et le bien-fondé.
Le projet controversé de réforme des retraites a été adopté en Conseil des ministres, mettant un terme aux négociations avec syndicats et ouvrant la phase de discussion parlementaire à compter du 10 juin devant l’Assemblée nationale. Après quatre mois de négociations avec les syndicats et tandis que les manifestations et grève de protestations se poursuivent Jacques Chirac est sorti pour la première fois de sa réserve pour soutenir le projet.

Le président de la République a dramatisé le risque encouru par le système français de retraites par répartition, le travail des actifs finançant les pensions des retraités. «Sans la réforme, à brève échéance, les pensions ne seraient plus financées en raison de la forte augmentation du nombre des retraités», a-t-il souligné. C’est pourquoi la réforme est «urgente et il était de la responsabilité du gouvernement d’agir, et d’agir sans retard, pour éviter de devoir prendre un jour des mesures brutales».

Cette précipitation à conclure est contestée par les organisations syndicales car les dispositions du projet de loi gouvernemental s’inscrivent dans la durée, comme l’allongement des cotisations à 40 ans pour tous en 2008, 41 ans en 2012 et 42 ans en 2020.

La négociation sociale est close

Le projet de loi qui sera soumis au parlement, avec pour objectif son adoption par l’Assemblée nationale et le Sénat d’ici le mois d’août, est totalement conforme au texte auquel sont parvenus, le 15 mai dernier, le ministre des Affaires sociales, François Fillon et les organisations syndicales CFDT et CGC. Le gouvernement n’a donc pas tenu compte des protestations et manifestations des autres syndicats, et non des moindres comme la CGT et FO, qui ont, pour leur part, refusé le compromis proposé et exigé la réouverture des négociations.

Là encore, le gouvernement reçoit le soutien du président de la République qui trouve la réforme «juste». Car, dit-il, «elle garantit la retraite de tous les Français», les plus modestes et tous ceux qui n’ont pas les moyens de financer un régime par capitalisation issu de leur épargne. Pour Jacques Chirac «les efforts demandés seront équitablement répartis», ce qui va dans le sens de «notre pacte social et notre cohésion nationale».

Le chapitre de la négociation sociale est donc maintenant clos et le chef de l’Etat l’a rappelé, «il appartient maintenant à la représentation nationale de débattre de la réforme devant le pays et de la faire aboutir». Il revient donc, à partir du 10 juin, à l’opposition parlementaire socialiste et communiste de défendre des amendements au projet gouvernemental. Cela ne saurait guère constituer qu’un baroud d’honneur face à une majorité UMP-UDF pléthorique à l’Assemblée nationale.

L’inconnue demeure dans la suite du mouvement social hostile à la réforme des retraites et à l’intensité, dans les jours et les semaines à venir, de la mobilisation de rues. A titre de précaution, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a invité à la reprise des discussions sur un autre front, celui de l’éducation nationale et de la décentralisation des personnels non enseignants.



par Francine  Quentin

Article publié le 28/05/2003