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Epidémie

La civette pourrait être le vecteur du SRAS

Depuis le début de l’épidémie de pneumonie atypique, l’hypothèse d’une contamination d’origine animale était sérieusement envisagée par les chercheurs. La découverte du coronavirus responsable du SRAS chez la civette pourrait bien confirmer que cette piste était la bonne et faire avancer les recherches en cours pour trouver les moyens de lutter contre la propagation du virus, dont on redoute le retour à Toronto.
Pour la première fois, samedi, aucun nouveau cas de syndrome respiratoire aigu sévère n’a été enregistré à Hong Kong. Il s’agit d’une nouvelle très encourageante qui semble montrer que l’ancienne colonie britannique est bel et bien en train de contrôler la propagation du virus. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la Santé a décidé de lever la recommandation faite, le 2 avril dernier, aux voyageurs d’éviter de se rendre à Hong Kong. Tout comme elle l’a fait pour la province de Guangdong, en Chine, dans laquelle sept jours se sont écoulés sans voir apparaître de nouvelle contamination. L’OMS a ainsi pris acte de l’amélioration de la situation dans ces deux zones qui avaient été les premières à enregistrer une flambée épidémique.

En Asie, c’est maintenant Taïwan qui se trouve dans la situation la plus difficile. L’épidémie de SRAS y a débuté plus tard et continue à se propager rapidement. En une semaine, 300 nouvelles contaminations ont été enregistrées dans l’île et on dénombre aujourd’hui 538 cas confirmés, 60 décès et un millier de cas suspects. Ce rythme de propagation est actuellement plus rapide qu’en Chine continentale où, même hors de la province de Guangdong, et notamment à Pékin où se trouvent près de la moitié des 5 285 personnes malades du pays, le nombre de nouvelles contaminations diminue. Depuis près d’une semaine, en effet, on enregistre chaque jour moins de 30 cas supplémentaires contre plusieurs centaines auparavant.

Retour du SRAS à Toronto ?

Des nouvelles inquiétantes sont, par contre, arrivées de Toronto au Canada. Cette ville, qui a été la plus touchée dans le monde hors d’Asie, avait croyait-on réussi à contrôler l’épidémie. Il y a dix jours, l’OMS l’avait rayée de la liste des zones à risque après trois semaines durant lesquelles aucun nouveau cas n’avait été enregistré. Mais vendredi, deux décès et cinq cas suspects ont été déclarés. Dans l’attente des analyses définitives, on ne peut certifier qu’il s’agit bien de la pneumonie atypique. Mais si c’était le cas, il pourrait y avoir une vingtaine de personnes ayant été en contact avec le virus qui ont d’ailleurs, au cas où, été immédiatement priées de se mettre en quarantaine.

Il est décidément bien difficile de savoir à quoi s’en tenir avec ce virus réputé mutant et si facile à propager par voyageurs interposés. Malgré tout, la mobilisation des chercheurs internationaux permet de réaliser des découvertes intéressantes. La dernière en date est à mettre au crédit d’une équipe de Hong Kong qui a mis en évidence la présence du coronavirus, agent pathogène du SRAS, chez la civette. La viande de ce petit mammifère qui ressemble à une gros chat au pelage gris taché de noir, est particulièrement appréciée par les Chinois et sa consommation pourrait être à l’origine du passage du virus chez l’homme. Si elle est confirmée, l’identification de ce foyer d’origine du SRAS pourrait, selon le professeur Yuen Kwok-Yung, le directeur du département de microbiologie de l’université de Hong Kong, «permettre d’éviter une nouvelle épidémie à l’avenir».



par Valérie  Gas

Article publié le 24/05/2003