Santé
La méningite tue encore un millier de personnes
Une fois de plus la saison sèche aura été meurtrière au Burkina Faso. La méningite qui accompagne le vent Harmatan a encore sévèrement sévit dans plusieurs région du pays, faisant officiellement 1 083 morts, selon les derniers chiffres fournis le 8 mai dernier. Critiqué dans ses actions de lutte, le gouvernement évoque un manque de moyens pour traiter les patients et surtout pour procéder à des vaccinations de grande ampleur.
De notre correspondant au Burkina Faso
Pendant la dix huitième semaine de l’année (27 avril-4 mai), les services de santé ont enregistré 142 cas de méningite et 22 décès. La baisse amorcée depuis la semaine précédente s’est confirmée, selon le représentant de l’ONU au Burkina. La direction nationale de la médecine préventive, où une cellule de crise se réunit toutes les deux semaines, en conclut qu’il n’y a plus d’épidémie dans le pays. Mieux, seul un district sanitaire, celui de Réo dans le centre-ouest, est encore en état d’alerte. La bonne nouvelle de cette année, c’est que les foyers épidémiques se sont éteints plus tôt que d’habitude. Sans doute du fait des premières pluies, arrivées assez tôt cette année, l’épidémie a cessé avec trois semaines d’avance. Mais le bilan n’en est pas moins lourd. Les dernières statistiques faisaient état de 7 292 cas depuis janvier et de 1083 décès. Un chiffre qui suscite des interrogations au Burkina.
Certains considèrent la méningite comme une fatalité. Plus de 3000 victimes ont été recensées ces deux dernières années. Déjà en 1996, l’épidémie avait tué officiellement 4 363 personnes et 2460 l’année suivante. «Malheureusement, nous sommes dans une zone où ne nous pouvons éviter qu’il y ait une épidémie de méningite», tente d’expliquer Alain Yoda, ministre de la Santé. «C’est ce qu’on appelle la ceinture méningitique, qui va de l’Ethiopie au Sénégal. Dans les pays qu’elle traverse, chaque année, c’est le même problème. Mais au Burkina, l’on met l’information à la disposition de la population et de la presse. Peut-être que cela fait croire que l’épidémie est beaucoup plus installée ici qu’ailleurs».
Une nouvelle souche est apparue
Le germe est transmis par le vent et la poussière. Il sévit de façon cyclique dans les régions du Sahel et dans les savanes quand souffle l’Harmatan. La maladie se manifeste par une fièvre forte et brutale, accompagnée le plus souvent de douleurs au cou et de taches sur la peau. Chez les enfants, l’élévation brutale de la température du corps, une fontanelle bombée et des pleurs en sont les symptomes. On peut guérir de la méningite. Mais elle laisse souvent de graves séquelles. Après les 1 800 morts enregistrés en 2001, le Burkina avait espéré se prémunir d’une autre épidémie en procédant à une large vaccination, début 2002, contre le méningocoque A et C. Mais il a dû faire face à l’apparition d’une nouvelle souche, le W 135, contre lequel les laboratoires pharmaceutiques ne disposaient pas de stocks de vaccins.
«Nous avions lancé en vain une commande de vaccins pour un montant de 500 000 francs CFA. Ce n’est que vers la fin de l’épidémie que nous avons pu obtenir 80 000 doses», indique Alain Yoda. Cette année, le gouvernement a reçu deux millions de doses d’un trivalent efficace contre les méningocoques A, C et W 135. Elles ont été envoyés vers les principaux foyers de l’épidémie. En quantité insuffisante et arrivés trop tard, ces vaccins n’ont pu que limiter les dégâts. Cela renforce l’idée d’une fatalité parmi ceux qui estiment que le gouvernement ne fait pas assez pour protéger la population. Le mensuel L’événement a parlé de dîme prélevée chaque année par la méningite sur la population du Burkina. Le journal regrette que cette maladie, qui tue beaucoup et en très peu de temps, ne mobilise pas de gros moyens de lutte, comme c’est le cas contre le sida. Le gouvernement, lui, dit ne pas disposer des ressources nécessaires pour vacciner l’ensemble de la population.
«Au prix de 11 dollars la dose de vaccin, si vous faites le calcul, pour nos 12 millions d’habitants, la vaccination de l’ensemble de la population n’est pas à notre portée», déclare le ministre de la Santé. A défaut de prévention par la vaccination, le gouvernement a mis en place des campagnes de sensibilisation de la population. Des spots diffusés en langues locales sur les ondes de la radio rurale appellent les populations à se protéger avec des masque pendant les déplacements à vélo ou à mobylette et à éviter les foules. Mais ces messages ont très peu de chance d’avoir un impact d’autant plus que de novembre à mai, le temps de la saison sèche et du vent est aussi, dans les villages, celui de toutes sortes de réjouissances et de cérémonies, telles que les mariages et les funérailles.
Pendant la dix huitième semaine de l’année (27 avril-4 mai), les services de santé ont enregistré 142 cas de méningite et 22 décès. La baisse amorcée depuis la semaine précédente s’est confirmée, selon le représentant de l’ONU au Burkina. La direction nationale de la médecine préventive, où une cellule de crise se réunit toutes les deux semaines, en conclut qu’il n’y a plus d’épidémie dans le pays. Mieux, seul un district sanitaire, celui de Réo dans le centre-ouest, est encore en état d’alerte. La bonne nouvelle de cette année, c’est que les foyers épidémiques se sont éteints plus tôt que d’habitude. Sans doute du fait des premières pluies, arrivées assez tôt cette année, l’épidémie a cessé avec trois semaines d’avance. Mais le bilan n’en est pas moins lourd. Les dernières statistiques faisaient état de 7 292 cas depuis janvier et de 1083 décès. Un chiffre qui suscite des interrogations au Burkina.
Certains considèrent la méningite comme une fatalité. Plus de 3000 victimes ont été recensées ces deux dernières années. Déjà en 1996, l’épidémie avait tué officiellement 4 363 personnes et 2460 l’année suivante. «Malheureusement, nous sommes dans une zone où ne nous pouvons éviter qu’il y ait une épidémie de méningite», tente d’expliquer Alain Yoda, ministre de la Santé. «C’est ce qu’on appelle la ceinture méningitique, qui va de l’Ethiopie au Sénégal. Dans les pays qu’elle traverse, chaque année, c’est le même problème. Mais au Burkina, l’on met l’information à la disposition de la population et de la presse. Peut-être que cela fait croire que l’épidémie est beaucoup plus installée ici qu’ailleurs».
Une nouvelle souche est apparue
Le germe est transmis par le vent et la poussière. Il sévit de façon cyclique dans les régions du Sahel et dans les savanes quand souffle l’Harmatan. La maladie se manifeste par une fièvre forte et brutale, accompagnée le plus souvent de douleurs au cou et de taches sur la peau. Chez les enfants, l’élévation brutale de la température du corps, une fontanelle bombée et des pleurs en sont les symptomes. On peut guérir de la méningite. Mais elle laisse souvent de graves séquelles. Après les 1 800 morts enregistrés en 2001, le Burkina avait espéré se prémunir d’une autre épidémie en procédant à une large vaccination, début 2002, contre le méningocoque A et C. Mais il a dû faire face à l’apparition d’une nouvelle souche, le W 135, contre lequel les laboratoires pharmaceutiques ne disposaient pas de stocks de vaccins.
«Nous avions lancé en vain une commande de vaccins pour un montant de 500 000 francs CFA. Ce n’est que vers la fin de l’épidémie que nous avons pu obtenir 80 000 doses», indique Alain Yoda. Cette année, le gouvernement a reçu deux millions de doses d’un trivalent efficace contre les méningocoques A, C et W 135. Elles ont été envoyés vers les principaux foyers de l’épidémie. En quantité insuffisante et arrivés trop tard, ces vaccins n’ont pu que limiter les dégâts. Cela renforce l’idée d’une fatalité parmi ceux qui estiment que le gouvernement ne fait pas assez pour protéger la population. Le mensuel L’événement a parlé de dîme prélevée chaque année par la méningite sur la population du Burkina. Le journal regrette que cette maladie, qui tue beaucoup et en très peu de temps, ne mobilise pas de gros moyens de lutte, comme c’est le cas contre le sida. Le gouvernement, lui, dit ne pas disposer des ressources nécessaires pour vacciner l’ensemble de la population.
«Au prix de 11 dollars la dose de vaccin, si vous faites le calcul, pour nos 12 millions d’habitants, la vaccination de l’ensemble de la population n’est pas à notre portée», déclare le ministre de la Santé. A défaut de prévention par la vaccination, le gouvernement a mis en place des campagnes de sensibilisation de la population. Des spots diffusés en langues locales sur les ondes de la radio rurale appellent les populations à se protéger avec des masque pendant les déplacements à vélo ou à mobylette et à éviter les foules. Mais ces messages ont très peu de chance d’avoir un impact d’autant plus que de novembre à mai, le temps de la saison sèche et du vent est aussi, dans les villages, celui de toutes sortes de réjouissances et de cérémonies, telles que les mariages et les funérailles.
par Alpha Barry
Article publié le 12/05/2003