Eglise catholique
Le Pape crée cinq nouveaux saints espagnols
Devant des centaines de milliers de fidèles Jean-Paul II a canonisé dimanche à Madrid cinq religieux espagnols.
Pour son 99ème voyage hors du Vatican, le pape Jean-Paul II a choisi de se rendre pour la cinquième fois en Espagne afin de canoniser cinq prêtres et religieuses espagnols. Cela faisait neuf mois que le souverain pontife n’avait pas voyagé à l’étranger, en raison de son état de santé. Agé de 83 ans, Jean-Paul II est en effet très affaibli par la maladie de Parkinson et par une arthrose sévère qui rend très douloureux ses mouvements. Du reste, s’il se déplace toujours en papamobile, ce n’est plus seulement pour des raisons de sécurité. Tous ses déplacements, dès la sortie de l’avion, se font désormais sur des fauteuils ou chariots à roulette poussés par ses gardes du corps. Pour la première fois, lors de la messe de canonisation de ce dimanche, il a été dans l’impossibilité de se déplacer debout pour gagner l’autel où il a célébré la messe: c’est assis sur un siège posé sur son estrade mobile qu’il a été transporté jusqu’à son fauteuil.
Le temps fort de cette visite était donc la canonisation, ce dimanche de cinq religieux espagnols dont un prêtre fusillé par les républicains au début de la guerre civile espagnole. «Nous les inscrivons dans le livre des saints, et décrétons que dans toute l’Église ils soient pieusement honorés parmi les saints», a dit Jean-Paul II. Pourtant, cette décision est apparue moins controversées qu’on aurait pu le croire, ou qu’elle l’aurait été voici quelques années. Le Pape, qui s’est opposé vigoureusement à la guerre en Irak soutenue par le Premier ministre José Maria Aznar, ne peut pas être purement et simplement récupéré par les milieux conservateurs espagnols. Du reste, à la nonciature, lors de la rencontre en audience privée entre le Saint-Père et le chef du gouvernement espagnol, l’Irak n’a pas été abordé, selon la version officielle et les deux responsables n’ont évoqué que les valeurs familiales.
La foi catholique constitue l’identité de l’Espagne
Cependant, samedi matin, devant 600 000 jeunes rassemblés sur l’aérodrome de Cuatro Vientos, dans la banlieue madrilène, le pape a dénoncé «la spirale de la violence, du terrorisme et de la guerre [qui] provoque encore aujourd’hui la haine et la mort». Jean-Paul II a mis en garde contre la tentation «d’imposer ses idées», dans une allusion assez transparente au conflit irakien et aux débats qui l’ont accompagné.
Mais le pape était également venu avec un autre message: dans cette Espagne en voie de déchristianisation rapide, l’Église a perdu beaucoup de son influence sur la société. Devant les jeunes, Jean-Paul II qui se définit lui-même comme un «jeune de 83 ans» a déclaré que «la nouvelle Europe doit rester fidèle à ses racines chrétiennes, ouverte au dialogue et à la coopération avec les autres peuples de la terre». Ce message a été à nouveau martelé ce dimanche au cœur de Madrid, devant un million de fidèles: «N’abandonnez pas vos valeurs chrétiennes. Ainsi seulement vous serez capables d’apporter au monde et à l’europe la richesse culturelle de votre histoire»; «la foi chrétienne et catholique constituent l’identité du peuple espagnol».
Après l’énergie déployée samedi à Cuatro Vientos, Jean-Paul II est donc apparu très affaibli lors de l’office de dimanche. Mais cela ne l’empêche pas de prévoir dès le mois prochain un nouveau déplacement: le centième voyage de son pontificat, du 5 au 9 juin, sera pour la Croatie.
Le temps fort de cette visite était donc la canonisation, ce dimanche de cinq religieux espagnols dont un prêtre fusillé par les républicains au début de la guerre civile espagnole. «Nous les inscrivons dans le livre des saints, et décrétons que dans toute l’Église ils soient pieusement honorés parmi les saints», a dit Jean-Paul II. Pourtant, cette décision est apparue moins controversées qu’on aurait pu le croire, ou qu’elle l’aurait été voici quelques années. Le Pape, qui s’est opposé vigoureusement à la guerre en Irak soutenue par le Premier ministre José Maria Aznar, ne peut pas être purement et simplement récupéré par les milieux conservateurs espagnols. Du reste, à la nonciature, lors de la rencontre en audience privée entre le Saint-Père et le chef du gouvernement espagnol, l’Irak n’a pas été abordé, selon la version officielle et les deux responsables n’ont évoqué que les valeurs familiales.
La foi catholique constitue l’identité de l’Espagne
Cependant, samedi matin, devant 600 000 jeunes rassemblés sur l’aérodrome de Cuatro Vientos, dans la banlieue madrilène, le pape a dénoncé «la spirale de la violence, du terrorisme et de la guerre [qui] provoque encore aujourd’hui la haine et la mort». Jean-Paul II a mis en garde contre la tentation «d’imposer ses idées», dans une allusion assez transparente au conflit irakien et aux débats qui l’ont accompagné.
Mais le pape était également venu avec un autre message: dans cette Espagne en voie de déchristianisation rapide, l’Église a perdu beaucoup de son influence sur la société. Devant les jeunes, Jean-Paul II qui se définit lui-même comme un «jeune de 83 ans» a déclaré que «la nouvelle Europe doit rester fidèle à ses racines chrétiennes, ouverte au dialogue et à la coopération avec les autres peuples de la terre». Ce message a été à nouveau martelé ce dimanche au cœur de Madrid, devant un million de fidèles: «N’abandonnez pas vos valeurs chrétiennes. Ainsi seulement vous serez capables d’apporter au monde et à l’europe la richesse culturelle de votre histoire»; «la foi chrétienne et catholique constituent l’identité du peuple espagnol».
Après l’énergie déployée samedi à Cuatro Vientos, Jean-Paul II est donc apparu très affaibli lors de l’office de dimanche. Mais cela ne l’empêche pas de prévoir dès le mois prochain un nouveau déplacement: le centième voyage de son pontificat, du 5 au 9 juin, sera pour la Croatie.
par Olivier Da Lage
Article publié le 04/05/2003