Liberia
Les rebelles aux portes de Monrovia
Alors qu'une petite ouverture semblait se dessiner en faveur des négociations de paix au Liberia, deux faits de première importance viennent renforcer les convictions des protagonistes dans leur lutte fratricide. Le tribunal spécial sur les crimes contre l'humanité en Sierra Leone, d'une part, inculpe le président Taylor et d'autre part, les rebelles font une avancée significative vers la capitale Monrovia.
Sous une pluie incessante, des dizaines de milliers d'habitants de la banlieue ouest de Monrovia ont pris la direction du centre de Monrovia pour échapper aux combats qui se rapprochent de la capitale. Selon l'AFP, les forces du LURD (Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie) ne sont plus qu'à environ 4 kilomètres de Monrovia et se seraient emparés du quartier de Duala. La plupart des déplacés se sont regroupés dans le quartier diplomatique de la capitale, notamment aux abords du bâtiment de l'Union européenne et de l'ambassade américaine. Les personnes déplacées vivent sous la pluie, dans des conditions extrèmement difficiles.
Pour le reste, les rues de cette capitale, qui compte un million d'habitants, sont désertes, raconte le correspondant de RFI, Zoom Dosso. Les commerces n'ont pas ouvert leurs portes et la peur a gagné la ville qui semble sombrer une nouvelle fois dans l'anarchie. Des exactions et des pillages sont signalés dont les auteurs sont à la fois des miliciens mais aussi des militaires. Tous les véhicules civils qui circulent dans les rues sont susceptibles d'être "réquisitionnés" à tout moment.
Washington demande le "départ anticipé" de Charles Taylor
Dans cette atmosphère de déroute, la position de Charles Taylor parait de plus en plus fragile. Un journaliste de l'agence AP a pu rencontré samedi le chef de l'Etat, habillé en civil, dans le secteur du port de Monrovia alors qu'il donnait des ordres par téléphone pour la défense de la ville. "Monrovia n'est pas à prendre" a lancé Charles Taylor en ajoutant "mon gouvernement va faire tout ce qui est possible pour défendre les citoyens même avec les maigres moyens dont nous disposons".
Défié sur le terrain militaire, le chef de l'Etat libérien est désormais totalement isolé sur le plan diplomatique. Les Etats-Unis appellent une nouvelle fois ouvertement à son "départ anticipé" qui pourrait, selon Washington, ouvrir la voie à un cessez-le-feu. Les Etats-Unis ont par ailleurs appelé leurs diplomates non essentiels à quitter le pays. Charles Taylor, déjà inculpé cette semaine de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité par le tribunal spécial pour les crimes de guerre en Sierra Leone fait désormais figure de paria sur la scène internationale.
Les négociations engagées cette semaine au Ghana pour tenter de trouver une issue négociée au conflit ont été suspendues vendredi en raison des violents combats aux portes de la capitale libérienne. Il est prévus que ces pourparlers engagés sous l'égide de la CEDEAO reprennent lundi, mais rien ne semble moins sûr.
Pour le reste, les rues de cette capitale, qui compte un million d'habitants, sont désertes, raconte le correspondant de RFI, Zoom Dosso. Les commerces n'ont pas ouvert leurs portes et la peur a gagné la ville qui semble sombrer une nouvelle fois dans l'anarchie. Des exactions et des pillages sont signalés dont les auteurs sont à la fois des miliciens mais aussi des militaires. Tous les véhicules civils qui circulent dans les rues sont susceptibles d'être "réquisitionnés" à tout moment.
Washington demande le "départ anticipé" de Charles Taylor
Dans cette atmosphère de déroute, la position de Charles Taylor parait de plus en plus fragile. Un journaliste de l'agence AP a pu rencontré samedi le chef de l'Etat, habillé en civil, dans le secteur du port de Monrovia alors qu'il donnait des ordres par téléphone pour la défense de la ville. "Monrovia n'est pas à prendre" a lancé Charles Taylor en ajoutant "mon gouvernement va faire tout ce qui est possible pour défendre les citoyens même avec les maigres moyens dont nous disposons".
Défié sur le terrain militaire, le chef de l'Etat libérien est désormais totalement isolé sur le plan diplomatique. Les Etats-Unis appellent une nouvelle fois ouvertement à son "départ anticipé" qui pourrait, selon Washington, ouvrir la voie à un cessez-le-feu. Les Etats-Unis ont par ailleurs appelé leurs diplomates non essentiels à quitter le pays. Charles Taylor, déjà inculpé cette semaine de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité par le tribunal spécial pour les crimes de guerre en Sierra Leone fait désormais figure de paria sur la scène internationale.
Les négociations engagées cette semaine au Ghana pour tenter de trouver une issue négociée au conflit ont été suspendues vendredi en raison des violents combats aux portes de la capitale libérienne. Il est prévus que ces pourparlers engagés sous l'égide de la CEDEAO reprennent lundi, mais rien ne semble moins sûr.
par Philippe Couve
Article publié le 07/06/2003