Grande-Bretagne
Tony Blair menacé d'un «Irakgate»
Une commission parlementaire va ouvrir une enquête sur la décision du gouvernement britannique de participer à la guerre contre l’Irak. Cette enquête fait suite à des révélations de la BBC selon lesquelles le rapport des services de renseignements sur les armes de destruction massive irakiennes aurait été modifié par les services du Premier ministre pour le rendre plus inquiétant.
Tony Blair a-t-il sciemment trompé son pays en exagérant la menace représentée par les armes de destruction massive soit-disant possédées par l'Irak ? Il s'agissait à l'époque de convaincre les députés de donner leur feu vert à l'engagement britannique dans la guerre. Une tâche difficile alors que l'opinion publique manifestait de façon majoritaire et exceptionnelle son opposition au conflit.
La question de la responsabilité politique du premier ministre est aujourd'hui posée par plusieurs dizaines de députés qui souhaitent la création d'une commission d'enquête. En première ligne, l'aile gauche du parti travailliste et ses ministres démissionnaires, Robin Cook et Clare Short. Mais aussi une partie de l'opposition conservatrice, en phase pourtant avec Tony Blair sur l'Irak, mais ravis de trouver là une façon d'embarrasser le dirigeant du Labour.
L'affaire, aujourd'hui explosive, est arrivée sur le devant de la scène après la diffusion par la radio nationale, la BBC, de propos d'un haut responsable anonyme qui affirme que le dossier à charge contre l'Irak a été réécrit pour le rendre plus «sexy» avant sa présentation devant les Communes. Les services de renseignement se seraient même, selon cette gorge profonde, opposés en vain à la publication de certaines informations non fiables du document, comme la possibilité pour Saddam Hussein d'activer en 45 minutes des armes biologiques ou chimiques.
Un dérapage attribué aux spin doctors
Le doute provoqué par ces révélations est d'autant plus réel que les dirigeants britanniques ont déjà été pris la main dans le sac. A la mi-février on avait ainsi découvert qu'un rapport censé prouver la mauvaise volonté des irakiens n'était qu'un vulgaire plagiat de thèse universitaire et d'articles de presse parus plusieurs années auparavant. Un dérapage alors attribué aux spin doctors, les conseillers en communication, voire en manipulation de Tony Blair.
Mais ce sont évidemment les déclarations du secrétaire américain adjoint à la défense qui donnent le plus de crédit à ce qui pourrait devenir la plus grave accusation portée contre le premier ministre britannique. Paul Wolfowitz a expliqué la semaine dernière que les armes de destruction massive n'ont jamais été la principale raison de la guerre, mais seulement son prétexte le plus évident.
Si cette énormité est susceptible de passer aux Etats Unis et d'être considérée comme moins grave pour un président que le fait de mentir sur sa vie sexuelle, rappelez vous le Monicagate, il n'en est pas de même au Royaume Uni. Et Tony Blair, menacé à son tour d'une sorte d'Irakgate, devrait méditer sur la nécessité de se méfier davantage de ses amis que de ses ennemis.
La question de la responsabilité politique du premier ministre est aujourd'hui posée par plusieurs dizaines de députés qui souhaitent la création d'une commission d'enquête. En première ligne, l'aile gauche du parti travailliste et ses ministres démissionnaires, Robin Cook et Clare Short. Mais aussi une partie de l'opposition conservatrice, en phase pourtant avec Tony Blair sur l'Irak, mais ravis de trouver là une façon d'embarrasser le dirigeant du Labour.
L'affaire, aujourd'hui explosive, est arrivée sur le devant de la scène après la diffusion par la radio nationale, la BBC, de propos d'un haut responsable anonyme qui affirme que le dossier à charge contre l'Irak a été réécrit pour le rendre plus «sexy» avant sa présentation devant les Communes. Les services de renseignement se seraient même, selon cette gorge profonde, opposés en vain à la publication de certaines informations non fiables du document, comme la possibilité pour Saddam Hussein d'activer en 45 minutes des armes biologiques ou chimiques.
Un dérapage attribué aux spin doctors
Le doute provoqué par ces révélations est d'autant plus réel que les dirigeants britanniques ont déjà été pris la main dans le sac. A la mi-février on avait ainsi découvert qu'un rapport censé prouver la mauvaise volonté des irakiens n'était qu'un vulgaire plagiat de thèse universitaire et d'articles de presse parus plusieurs années auparavant. Un dérapage alors attribué aux spin doctors, les conseillers en communication, voire en manipulation de Tony Blair.
Mais ce sont évidemment les déclarations du secrétaire américain adjoint à la défense qui donnent le plus de crédit à ce qui pourrait devenir la plus grave accusation portée contre le premier ministre britannique. Paul Wolfowitz a expliqué la semaine dernière que les armes de destruction massive n'ont jamais été la principale raison de la guerre, mais seulement son prétexte le plus évident.
Si cette énormité est susceptible de passer aux Etats Unis et d'être considérée comme moins grave pour un président que le fait de mentir sur sa vie sexuelle, rappelez vous le Monicagate, il n'en est pas de même au Royaume Uni. Et Tony Blair, menacé à son tour d'une sorte d'Irakgate, devrait méditer sur la nécessité de se méfier davantage de ses amis que de ses ennemis.
par Valérie Lainé
Article publié le 04/06/2003