Liberia
La confrontation se précise
Une grande incertitude plane sur l’avenir politique immédiat du Liberia. Les combats s’intensifient dans les faubourgs de la capitale, obligeant les expatriés à envisager leur départ du pays. Tout en multipliant les offensives pour la chute de Monrovia, les rebelles consentent, dans le même temps, à discuter avec les émissaires du régime de Charles Taylor à Akosombo, non loin d’Accra.
Les combats ont été intenses les 7 et 8 juin à Monrovia et dans ses environs entre rebelles et forces restées loyales au président Charles Taylor. La violence des combats et la chute probable du régime ont poussé les organisations internationales et les représentations diplomatiques à regrouper leurs personnels pour une rapide évacuation. Pour prévenir les scènes de pillage et les exactions de toutes sortes la décision d’évacuer les étrangers a été prise. Dès vendredi, le système des Nations unies est passé en phase 5 de sécurité, ce qui veut dire en jargon onusien que l’évacuation des personnels doit être envisagée avec la suspension de toutes les opérations humanitaires, économiques ou administratives.
Aussitôt dit aussitôt fait. Les ressortissants européens, employés expatriés des ONG et les membres du Comité international de la croix rouge (CICR), se sont tous regroupés dans les locaux de l’Union européenne. Protégés des combats qui font rage dans Monrovia , ils ont tout de même exprimé leur regret de ne plus pouvoir apporter un secours aux populations civiles prises au piège. Ils déplorent le manque de promptitude dans la mobilisation des moyens de la communauté internationale pour venir en aide à une société au bord de la catastrophe humanitaire. La capitale libérienne compte environ 1,5 millions d’habitants et continue d’accueillir des centaines de réfugiés qui affluent de la périphérie de Monrovia espérant se mettre à l’abri des combats. La situation sanitaire est déjà très préoccupante et rien n’est, pour l’instant, prévu pour encadrer et contrôler ce flux incessant de réfugiés. L’insécurité est totale dans la capitale où la priorité des autorités est désormais axée essentiellement sur la défense du régime de Charles Taylor.
Les humanitaires impuissants
Face à ce danger permanent, les autorités françaises ont décidé d’assurer l’évacuation des ressortissants étrangers de Monrovia. Le navire militaire français Orage, qui patrouille dans les eaux internationales du golfe de Guinée, a été mis en alerte pour une opération d’évacuation baptisée «Providence».Tôt dans la matinée du 9 juin, une soixantaine de soldats des troupes spéciales parachutistes ont entamé l’évacuation de 3 et 5 00 personnes qui doivent être ramenées en Côte d’Ivoire. Outre les quelque 120 Européens, une centaine de Libanais, une trentaine d’Ivoiriens, 25 Indiens, 10 Egyptiens et un nombre indéterminé d’Américains et de bi-nationaux américano-libériens sont pour l’instant sur la liste des candidats au départ. L’opération «Providence» attend aussi des renforts de l’autre mission française, Licorne, en Côte d’Ivoire pour garantir la sécurité des personnes.
Tout semble se passer pour laisser le champ libre aux explications entre frères ennemis. Les rebelles du Lurd (Libériens unis la réconciliation et de la démocratie) ont observé une petite trêve et se sont repliés à quelque kilomètres de la capitale, le 7 juin au soir, pour «favoriser la mise en place des opérations humanitaires», ont-ils précisé. Mais pour les forces loyalistes ce repli dit tactique, n’est qu’un aveu d’échec.
Par ailleurs, le président du Lurd, Sekou Damate Conneh, a sollicité la médiation la médiation de la communauté catholique de Sant’Egidio de Rome, alors que la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) déploie déjà beaucoup d’efforts pour mettre autour d’une même table tous les protagonistes du conflit libérien à Akosombo, près d’Accra, la capitale ghanéenne. La semaine dernière le second mouvement rebelle, Model, le Mouvement pour la démocratie au Liberia, n’était pas présente aux rencontres d’Akosombo ajournant du coup les négociations de paix que souhaitaient la Cedeao. Le Model se dit aujourd’hui prêt pour les négociations au Ghana, mais sur le terrain les armes ont toujours la parole. Le Lurd a même lancé un ultimatum de trois jours au président Charles Taylor pour qu’il quitte le pouvoir, faute de quoi il engagerait une «offensive générale et de grande envergure sur Monrovia», précise le mouvement.
Aussitôt dit aussitôt fait. Les ressortissants européens, employés expatriés des ONG et les membres du Comité international de la croix rouge (CICR), se sont tous regroupés dans les locaux de l’Union européenne. Protégés des combats qui font rage dans Monrovia , ils ont tout de même exprimé leur regret de ne plus pouvoir apporter un secours aux populations civiles prises au piège. Ils déplorent le manque de promptitude dans la mobilisation des moyens de la communauté internationale pour venir en aide à une société au bord de la catastrophe humanitaire. La capitale libérienne compte environ 1,5 millions d’habitants et continue d’accueillir des centaines de réfugiés qui affluent de la périphérie de Monrovia espérant se mettre à l’abri des combats. La situation sanitaire est déjà très préoccupante et rien n’est, pour l’instant, prévu pour encadrer et contrôler ce flux incessant de réfugiés. L’insécurité est totale dans la capitale où la priorité des autorités est désormais axée essentiellement sur la défense du régime de Charles Taylor.
Les humanitaires impuissants
Face à ce danger permanent, les autorités françaises ont décidé d’assurer l’évacuation des ressortissants étrangers de Monrovia. Le navire militaire français Orage, qui patrouille dans les eaux internationales du golfe de Guinée, a été mis en alerte pour une opération d’évacuation baptisée «Providence».Tôt dans la matinée du 9 juin, une soixantaine de soldats des troupes spéciales parachutistes ont entamé l’évacuation de 3 et 5 00 personnes qui doivent être ramenées en Côte d’Ivoire. Outre les quelque 120 Européens, une centaine de Libanais, une trentaine d’Ivoiriens, 25 Indiens, 10 Egyptiens et un nombre indéterminé d’Américains et de bi-nationaux américano-libériens sont pour l’instant sur la liste des candidats au départ. L’opération «Providence» attend aussi des renforts de l’autre mission française, Licorne, en Côte d’Ivoire pour garantir la sécurité des personnes.
Tout semble se passer pour laisser le champ libre aux explications entre frères ennemis. Les rebelles du Lurd (Libériens unis la réconciliation et de la démocratie) ont observé une petite trêve et se sont repliés à quelque kilomètres de la capitale, le 7 juin au soir, pour «favoriser la mise en place des opérations humanitaires», ont-ils précisé. Mais pour les forces loyalistes ce repli dit tactique, n’est qu’un aveu d’échec.
Par ailleurs, le président du Lurd, Sekou Damate Conneh, a sollicité la médiation la médiation de la communauté catholique de Sant’Egidio de Rome, alors que la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) déploie déjà beaucoup d’efforts pour mettre autour d’une même table tous les protagonistes du conflit libérien à Akosombo, près d’Accra, la capitale ghanéenne. La semaine dernière le second mouvement rebelle, Model, le Mouvement pour la démocratie au Liberia, n’était pas présente aux rencontres d’Akosombo ajournant du coup les négociations de paix que souhaitaient la Cedeao. Le Model se dit aujourd’hui prêt pour les négociations au Ghana, mais sur le terrain les armes ont toujours la parole. Le Lurd a même lancé un ultimatum de trois jours au président Charles Taylor pour qu’il quitte le pouvoir, faute de quoi il engagerait une «offensive générale et de grande envergure sur Monrovia», précise le mouvement.
Article publié le 09/06/2003