Proche-Orient
La réponse des radicaux palestiniens à Sharon
Les mouvements radicaux palestiniens n’ont pas attendu pour venger la mort mardi de trois civils palestiniens dont une fillette de 8 ans, tués lors d’un raid dirigé contre un des leaders du Hamas, le très médiatique Abdelaziz Rantissi. Une bombe a explosé mercredi à Jérusalem-Ouest faisant au moins 16 morts et une cinquantaine de blessés. L’armée israélienne a aussitôt lancé une attaque aérienne contre une voiture supposée abriter des membres des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du mouvement radical Hamas. Sept personnes ont été tuées lors de ce raid mené dans un quartier de l'Est de la ville de Gaza.
Depuis son lit d’hôpital, le leader du Hamas avait lancé un avertissement clair : «Je jure par Dieu que nous ne laisserons pas un seul juif en Palestine. Nous les combattrons avec tous les moyens dont nous disposons», avait-il notamment affirmé. Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche militaire du mouvement s’était pour sa part engagée à apporter une riposte très dure au raid israélien «de l’amplitude d’un tremblement de terre» pour l’Etat hébreu. «Après la tentative terroriste d’éliminer notre leader Abdelaziz Rantissi, nous avons ordonné à nos groupes de commettre des attentats suicide dans tous les territoires occupés depuis 1948» (en Israël), souligne un communiqué émanant de l’organisation.
Hasard ou non, un attentat a été perpétré mercredi en fin d’après-midi à Jérusalem-Ouest. Un kamikaze s’est fait sauter tuant au moins seize personnes et en blessant une cinquantaine, dont certaines sont dans un état critique. L’explosion a eu lieu dans un bus qui se trouvait rue Jaffa, la plus grande artère de Jérusalem-Ouest, devant un important centre commercial. Des dizaines d’ambulances se sont dirigées immédiatement sur les lieux tandis que les forces de sécurité passaient au crible le périmètre à la recherche d’autres charges explosives. Moins d’une heure après cet attentat, l’aviation militaire israélienne a lancé une attaque contre un quartier de Gaza. Des hélicoptères Apache ont pris pour cible un véhicule dans lequel circulaient deux activistes des Brigades Ezzedine al-Qassam. Les deux hommes ont été tués sur le coup ainsi que cinq autres passants qui se trouvaient à proximité de la voiture.
Cette recrudescence de la violence au Proche-Orient intervient au lendemain d’un raid manqué contre l’un des leaders les plus médiatiques du mouvement radical Hamas. Après plusieurs heures de mutisme, l’exécutif israélien avait finalement officiellement reconnu avoir tenté d’éliminer Abdelaziz Rantissi. Ariel Sharon a même justifié cette opération de l’aviation israélienne, qui a fait trois morts dont une fillette de 8 ans, en affirmant que son gouvernement avait été «contraint de protéger ses citoyens». Le Premier ministre israélien a en outre affirmé à l’ouverture du conseil des ministres mercredi que «face au terrorisme, il n’y avait pas de compromis». «L’opération sécuritaire de la veille, a-t-il justifié, était un test de crédibilité et des déclarations du gouvernement. Et vu que les opérations terroristes palestiniennes se sont intensifiées, il doit être absolument clair qu’Israël ne renoncera jamais à agir contre le terrorisme». Il a en outre rappelé que l’Etat hébreu était «le seul en droit de décider quelles sont les mesures adéquates pour combattre le terrorisme». Un message clair en direction de la Maison Blanche qui pour la première fois a réagi avec fermeté à l’opération menée par l’armée israélienne contre Abdelaziz Rantissi.
Soutien d’une majorité des Israéliens
Fortes de leur bon droit les autorités israéliennes ont en outre annoncé disposer de renseignements sur 53 projets d’attentats, dont la moitié serait du fait du Hamas. Elles ont également fait savoir que le cabinet Sharon avait fait parvenir aux Etats-Unis des renseignements sur Abdelaziz Rantissi connu comme étant l’un des chefs politiques les plus médiatiques du Hamas et qu’elles accusent pourtant d’en être en fait le chef de la branche armée. Selon ces informations, ce dernier aurait récemment préconisé une relance des attentats anti-israéliens lors d’une réunion tenue au domicile du leader religieux du mouvement, Cheikh Ahmed Yassine, à Gaza. La radio israélienne a en outre précisé que Abdelaziz Rantissi entendait ainsi contraindre le Premier ministre Mahmoud Abbas à revenir sur son appel d’Aqaba dans lequel il exigeait des groupes radicaux palestiniens de mettre fin à l’Intifada armée.
Ces justifications des autorités israéliennes ont eu un large écho au sein de la population. Selon un sondage publié mercredi par le quotidien Maariv, 56% des Israéliens approuvent en effet l’attaque menée contre le dirigeant du Hamas contre 33% qui estiment que l’Etat hébreu aurait dû attendre avant d’agir de la sorte. Une écrasante majorité –89% des personnes interrogées– ne remettent en outre pas en cause le principe même de l’attaque ciblée. De nombreuses personnalités sont toutefois montées au créneau pour dénoncer la tentative d’élimination d’Abdelaziz Rantissi. L’ancien Premier ministre travailliste Shimon Perez a ainsi estimé qu’il fallait «accorder la priorité au processus de paix et faire preuve de retenue en mettant de côté toute autre considération». «Ceux qui se demandent de manière obsessive si Sharon a changé ont eu hier une réponse supplémentaire», a pour sa part déclaré le député de gauche Yossi Sarid. La presse israélienne s’est également déchaînée contre Ariel Sharon qualifiant l’opération de «fiasco total». Pour le quotidien Haaretz les missiles utilisés contre Rantissi «visaient le Hamas mais ont atteint Mahmoud Abbas et Bush», ce dernier s’étant personnellement engagé dans le processus de paix.
Hasard ou non, un attentat a été perpétré mercredi en fin d’après-midi à Jérusalem-Ouest. Un kamikaze s’est fait sauter tuant au moins seize personnes et en blessant une cinquantaine, dont certaines sont dans un état critique. L’explosion a eu lieu dans un bus qui se trouvait rue Jaffa, la plus grande artère de Jérusalem-Ouest, devant un important centre commercial. Des dizaines d’ambulances se sont dirigées immédiatement sur les lieux tandis que les forces de sécurité passaient au crible le périmètre à la recherche d’autres charges explosives. Moins d’une heure après cet attentat, l’aviation militaire israélienne a lancé une attaque contre un quartier de Gaza. Des hélicoptères Apache ont pris pour cible un véhicule dans lequel circulaient deux activistes des Brigades Ezzedine al-Qassam. Les deux hommes ont été tués sur le coup ainsi que cinq autres passants qui se trouvaient à proximité de la voiture.
Cette recrudescence de la violence au Proche-Orient intervient au lendemain d’un raid manqué contre l’un des leaders les plus médiatiques du mouvement radical Hamas. Après plusieurs heures de mutisme, l’exécutif israélien avait finalement officiellement reconnu avoir tenté d’éliminer Abdelaziz Rantissi. Ariel Sharon a même justifié cette opération de l’aviation israélienne, qui a fait trois morts dont une fillette de 8 ans, en affirmant que son gouvernement avait été «contraint de protéger ses citoyens». Le Premier ministre israélien a en outre affirmé à l’ouverture du conseil des ministres mercredi que «face au terrorisme, il n’y avait pas de compromis». «L’opération sécuritaire de la veille, a-t-il justifié, était un test de crédibilité et des déclarations du gouvernement. Et vu que les opérations terroristes palestiniennes se sont intensifiées, il doit être absolument clair qu’Israël ne renoncera jamais à agir contre le terrorisme». Il a en outre rappelé que l’Etat hébreu était «le seul en droit de décider quelles sont les mesures adéquates pour combattre le terrorisme». Un message clair en direction de la Maison Blanche qui pour la première fois a réagi avec fermeté à l’opération menée par l’armée israélienne contre Abdelaziz Rantissi.
Soutien d’une majorité des Israéliens
Fortes de leur bon droit les autorités israéliennes ont en outre annoncé disposer de renseignements sur 53 projets d’attentats, dont la moitié serait du fait du Hamas. Elles ont également fait savoir que le cabinet Sharon avait fait parvenir aux Etats-Unis des renseignements sur Abdelaziz Rantissi connu comme étant l’un des chefs politiques les plus médiatiques du Hamas et qu’elles accusent pourtant d’en être en fait le chef de la branche armée. Selon ces informations, ce dernier aurait récemment préconisé une relance des attentats anti-israéliens lors d’une réunion tenue au domicile du leader religieux du mouvement, Cheikh Ahmed Yassine, à Gaza. La radio israélienne a en outre précisé que Abdelaziz Rantissi entendait ainsi contraindre le Premier ministre Mahmoud Abbas à revenir sur son appel d’Aqaba dans lequel il exigeait des groupes radicaux palestiniens de mettre fin à l’Intifada armée.
Ces justifications des autorités israéliennes ont eu un large écho au sein de la population. Selon un sondage publié mercredi par le quotidien Maariv, 56% des Israéliens approuvent en effet l’attaque menée contre le dirigeant du Hamas contre 33% qui estiment que l’Etat hébreu aurait dû attendre avant d’agir de la sorte. Une écrasante majorité –89% des personnes interrogées– ne remettent en outre pas en cause le principe même de l’attaque ciblée. De nombreuses personnalités sont toutefois montées au créneau pour dénoncer la tentative d’élimination d’Abdelaziz Rantissi. L’ancien Premier ministre travailliste Shimon Perez a ainsi estimé qu’il fallait «accorder la priorité au processus de paix et faire preuve de retenue en mettant de côté toute autre considération». «Ceux qui se demandent de manière obsessive si Sharon a changé ont eu hier une réponse supplémentaire», a pour sa part déclaré le député de gauche Yossi Sarid. La presse israélienne s’est également déchaînée contre Ariel Sharon qualifiant l’opération de «fiasco total». Pour le quotidien Haaretz les missiles utilisés contre Rantissi «visaient le Hamas mais ont atteint Mahmoud Abbas et Bush», ce dernier s’étant personnellement engagé dans le processus de paix.
par Mounia Daoudi
Article publié le 11/06/2003