Proche-Orient
Bush face au bourbier proche-oriental
Une semaine à peine après le sommet d’Aqaba au cours duquel le président américain s’est pour la première fois personnellement investi pour trouver une solution au conflit israélo-palestinien, George Bush est confronté à ce qu’il a toujours voulu éviter en deux ans et demi de pouvoir : le piège proche-oriental. Un immense défi l’attend aujourd’hui:&² réussir à endiguer les débordements de violence et mener à bien l’application de la feuille de route, le plan de paix qui prévoit la création à l’horizon 2005 d’un Etat palestinien.
Le processus de paix semble aujourd’hui plus que jamais fragilisé au lendemain d’une journée particulièrement violente au cours de laquelle 16 Israéliens ont trouvé la mort dans un attentat kamikaze et 9 Palestiniens ont été tués à la suite de deux attaques aériennes israéliennes. La feuille de route approuvée par les deux parties lors du sommet d’Aqaba semble donc aujourd’hui plus que compromise et seule une réaction vigoureuse et équilibrée de George Bush à l’égard des Palestiniens et des Israéliens pourrait la sauver. Le président américain semble en avoir pris conscience et pour la première fois mardi il n’a pas caché son irritation à l’encontre de son allié traditionnel Ariel Sharon. Il s’est en effet déclaré «profondément perturbé» par le raid mené par l’Etat hébreu contre l’un des leaders les plus médiatiques du Hamas, Abdelaziz Rantissi. Et selon le quotidien israélien Maariv, la conseillère pour la sécurité nationale de la Maison Blanche, Condoleeza Rice, a téléphoné à un proche collaborateur d’Ariel Sharon pour lui «passer un savon».
Concernant la journée sanglante de mercredi, George Bush a affirmé «condamner fermement les actes meurtriers». «Il est clair, a-t-il ajouté, qu’il y a des gens au Proche-Orient qui haïssent la paix, des gens qui veulent tuer pour s’assurer que le désir d’Israël de vivre en paix ne se réalise pas, qui tuent pour s’assurer que le souhait du Premier ministre de l’Autorité palestinienne et d’autres de voir un Etat pacifique aux côtés d’Israël ne se réalise pas». En optant volontairement pour un ton équilibré, savant dosage de critiques et de condamnations, George Bush entend renvoyer les deux parties israélienne et palestinienne à leur responsabilité. Le président américain, qui ne tient pas à porter seul l’échec d’un énième plan de paix, a en outre appelé «les pays épris de paix» à s’engager à combattre le terrorisme sous toutes ses formes. «Aux gens qui veulent voir la paix au Proche-Orient, je demande instamment de combattre le terrorisme, de supprimer les sources de financement d’organisations comme le Hamas et d’isoler ceux qui haïssent à tel point qu’ils sont prêts à arrêter les progrès de la paix», a-t-il notamment déclaré. Il s’adressait directement aux dirigeants arabes qu’il a rencontrés lors du sommet de Charm el-Cheikh en Egypte et qui se sont fermement engagés à couper les vivres aux mouvements radicaux palestiniens.
Bush toujours déterminé
La recrudescence de la violence au Proche-Orient ne semble pas avoir entamé la détermination du président américain à trouver une solution au conflit Israélo-palestinien. Bien au contraire George Bush s’est encore une fois déclaré «déterminé à maintenir le processus sur la voie de la paix». Il a d’ailleurs fait passer le message aux deux parties par l’entremise de Condoleeza Rice et du secrétaire d’Etat adjoint pour le Proche-Orient Williams Burns. Selon Judith Kipper, une spécialiste du Proche-Orient au Council on Foreign Relations, «une fois qu’il a pris une décision, le président américain n’aime pas ceux qui le contredisent». Il devrait donc continuer à le faire savoir en ces termes aux deux parties. Des équipes d’experts américains sont en outre actuellement dans la région et leur mandat est de tenter par tous les moyens de faire progresser la situation dans le sens d’un dialogue constructif.
Sur le plan intérieur, George Bush, qui sait l’importance que revêt aux yeux de nombreux élus américains le conflit israélo-palestinien devra par ailleurs prendre en compte leurs préoccupations et ce à moins d’un an et demi des prochaines élections. Des parlementaires se sont d’ores et déjà emparés du dossier et ont émis l’idée d’un engagement de l’OTAN dans la région. Pour le président de la commission des Forces armées du sénat, la situation actuelle au Proche-Orient est «au-delà du contrôle des autorités palestiniennes et israéliennes». Dans ce contexte, la présence, selon John Warner, de troupes de l’Alliance atlantique, y compris américaines, «pourraient détendre la situation des combats». Mais cette proposition a toutefois été officieusement écartée par la Maison Blanche, George Bush ne souhaitant pas voir des soldats américains devenir la cible des terroristes.
Concernant la journée sanglante de mercredi, George Bush a affirmé «condamner fermement les actes meurtriers». «Il est clair, a-t-il ajouté, qu’il y a des gens au Proche-Orient qui haïssent la paix, des gens qui veulent tuer pour s’assurer que le désir d’Israël de vivre en paix ne se réalise pas, qui tuent pour s’assurer que le souhait du Premier ministre de l’Autorité palestinienne et d’autres de voir un Etat pacifique aux côtés d’Israël ne se réalise pas». En optant volontairement pour un ton équilibré, savant dosage de critiques et de condamnations, George Bush entend renvoyer les deux parties israélienne et palestinienne à leur responsabilité. Le président américain, qui ne tient pas à porter seul l’échec d’un énième plan de paix, a en outre appelé «les pays épris de paix» à s’engager à combattre le terrorisme sous toutes ses formes. «Aux gens qui veulent voir la paix au Proche-Orient, je demande instamment de combattre le terrorisme, de supprimer les sources de financement d’organisations comme le Hamas et d’isoler ceux qui haïssent à tel point qu’ils sont prêts à arrêter les progrès de la paix», a-t-il notamment déclaré. Il s’adressait directement aux dirigeants arabes qu’il a rencontrés lors du sommet de Charm el-Cheikh en Egypte et qui se sont fermement engagés à couper les vivres aux mouvements radicaux palestiniens.
Bush toujours déterminé
La recrudescence de la violence au Proche-Orient ne semble pas avoir entamé la détermination du président américain à trouver une solution au conflit Israélo-palestinien. Bien au contraire George Bush s’est encore une fois déclaré «déterminé à maintenir le processus sur la voie de la paix». Il a d’ailleurs fait passer le message aux deux parties par l’entremise de Condoleeza Rice et du secrétaire d’Etat adjoint pour le Proche-Orient Williams Burns. Selon Judith Kipper, une spécialiste du Proche-Orient au Council on Foreign Relations, «une fois qu’il a pris une décision, le président américain n’aime pas ceux qui le contredisent». Il devrait donc continuer à le faire savoir en ces termes aux deux parties. Des équipes d’experts américains sont en outre actuellement dans la région et leur mandat est de tenter par tous les moyens de faire progresser la situation dans le sens d’un dialogue constructif.
Sur le plan intérieur, George Bush, qui sait l’importance que revêt aux yeux de nombreux élus américains le conflit israélo-palestinien devra par ailleurs prendre en compte leurs préoccupations et ce à moins d’un an et demi des prochaines élections. Des parlementaires se sont d’ores et déjà emparés du dossier et ont émis l’idée d’un engagement de l’OTAN dans la région. Pour le président de la commission des Forces armées du sénat, la situation actuelle au Proche-Orient est «au-delà du contrôle des autorités palestiniennes et israéliennes». Dans ce contexte, la présence, selon John Warner, de troupes de l’Alliance atlantique, y compris américaines, «pourraient détendre la situation des combats». Mais cette proposition a toutefois été officieusement écartée par la Maison Blanche, George Bush ne souhaitant pas voir des soldats américains devenir la cible des terroristes.
par Mounia Daoudi
Article publié le 12/06/2003