Iran
Les étudiants défient Khamenei
Pour la troisième nuit consécutive, des groupes de Téhéranais sont descendus dans la rue pour lancer des slogans hostiles aux dirigeants iraniens. Des slogans particulièrement virulents ont été lancés contre le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, dont certains manifestants ont même réclamé la démission.
De notre correspondant à Téhéran
La police a lancé du gaz lacrymogène pour disperser plusieurs centaines d'étudiants rassemblés à l'intérieur du campus, où ceux-ci ont allumé des feux. Surtout, comme les nuits précédentes, des milliers de voitures ont convergé vers le campus universitaire en soutien aux étudiants qui s’y trouvent.
Venus en famille avec des enfants ou en groupe de jeunes, des milliers de Téhéranais sortent la nuit à l’appel des télévisions en persan émettant par satellite depuis les Etats-Unis. Il existe actuellement dix de ces télévisions que les Iraniens peuvent regarder s’ils possèdent une antenne parabolique, dont la vente et la possession sont pourtant interdites. Malgré cette interdiction, plus de trois millions de récepteurs et d’antennes paraboliques pour capter les télévisions par satellites ont été vendues ces dernières années, selon des chiffres parlementaires.
C’est sans doute ce qui a poussé les dirigeants iraniens d’accuser les Etats-Unis d’être derrière les troubles de ces derniers jours. Jeudi, lançant la contre-offensive, le Guide suprême iranien a annoncé que le pouvoir sera impitoyable contre les «mercenaires à la solde de l'ennemi» américain. «J'ai déjà dit que le peuple iranien sera impitoyable à l'égard des mercenaires de l'ennemi, et j'ajoute aujourd'hui que les responsables n'ont pas le droit d'avoir la moindre pitié pour ces mercenaires», a affirmé le Guide suprême devant plusieurs milliers de fidèles rassemblés à Varamine à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Téhéran.
«Les ennemis du peuple iranien, c'est-à-dire les dirigeants actuels des États-Unis et le régime sioniste veulent créer des troubles en Iran (...) diviser le peuple et créer un fossé entre le régime et la population» pour atteindre leur objectif, a ajouté le Guide suprême. «Si les Américains avaient pu détruire le régime de la République islamique, ils n'auraient pas hésité un instant», a ajouté le numéro un du régime. «S'ils voient que des gens mal dans leur peau et des aventuriers veulent créer des troubles et qu'ils peuvent les transformer en mercenaires ils n'hésiteront pas et leur apporteront leur soutien», a poursuivi M. Khamenei.
Selon lui, c’est «après avoir appris que les jeunes scientifiques iraniens avaient réussi à maîtriser la science nucléaire, que l'ennemi a compris que la formation des jeunes talentueux dans les universités rendait le peuple iranien indépendant par rapport aux étrangers et a décidé de perturber les universités».
Une réédition des manifestations de 1999
Reste que malgré ce discours particulièrement virulent prononcé jeudi matin, les Téhéranais se sont de nouveau rassemblé jeudi soir dans le centre de la capitale. «Mort au dictateur!», «Khamenei, démission!», ou encore «Mort à Khamenei», scandaient même certains manifestants. C’est la première fois que les slogans visent aussi directement le Guide suprême.
Après trois jours de manifestations, qui restent pour le moment limitées à quelques milliers de personnes chaque soir, le pouvoir semble s’orienter vers un durcissement. Jeudi soir, malgré un appel du Guide aux «jeunes croyants et hezbollahis (partisans de Dieu)» d'éviter d'agir directement contre les «perturbateurs», des centaines de membres du groupe extrémiste Ansar Hezbollah (partisans du parti de Dieu) sont descendus dans la rue pour affronter les étudiants et les groupes de manifestants. Circulant à bord de motos, armés de matraque, de chaînes de fer et de talkies-walkies, ils ont sillonné les rues autour du campus. Des affrontements sporadiques ont eu lieu entre ces groupes extrémistes et les manifestants. Ils ont attaqué à coup de barre de fer des voitures, cassant des vitres. Selon des témoins, plusieurs personnes ont été blessées dans ces affrontements sporadiques.
Visiblement, la situation semble s’orienter vers une réédition des manifestations étudiantes du juillet 1999, lorsque pendant trois jours, le centre de la capitale a été le théâtre d’affrontements violents entre manifestants et les groupes de volontaires islamistes.
Rappelant la grande manifestation du 14 juillet 1999 qui avait été organisée par le pouvoir et avait marqué la reprise en main après plusieurs jours d'émeutes étudiantes à Téhéran, le guide suprême a affirmé qu'en cas de besoin, «le peuple donnera sa réponse aux perturbateurs» en organisant une nouvelle manifestation de soutien au régime.
La tension semble en tout s’accentuer à l’approche du 9 juillet, date anniversaire de manifestations estudiantines sévèrement réprimées en 1999.
La police a lancé du gaz lacrymogène pour disperser plusieurs centaines d'étudiants rassemblés à l'intérieur du campus, où ceux-ci ont allumé des feux. Surtout, comme les nuits précédentes, des milliers de voitures ont convergé vers le campus universitaire en soutien aux étudiants qui s’y trouvent.
Venus en famille avec des enfants ou en groupe de jeunes, des milliers de Téhéranais sortent la nuit à l’appel des télévisions en persan émettant par satellite depuis les Etats-Unis. Il existe actuellement dix de ces télévisions que les Iraniens peuvent regarder s’ils possèdent une antenne parabolique, dont la vente et la possession sont pourtant interdites. Malgré cette interdiction, plus de trois millions de récepteurs et d’antennes paraboliques pour capter les télévisions par satellites ont été vendues ces dernières années, selon des chiffres parlementaires.
C’est sans doute ce qui a poussé les dirigeants iraniens d’accuser les Etats-Unis d’être derrière les troubles de ces derniers jours. Jeudi, lançant la contre-offensive, le Guide suprême iranien a annoncé que le pouvoir sera impitoyable contre les «mercenaires à la solde de l'ennemi» américain. «J'ai déjà dit que le peuple iranien sera impitoyable à l'égard des mercenaires de l'ennemi, et j'ajoute aujourd'hui que les responsables n'ont pas le droit d'avoir la moindre pitié pour ces mercenaires», a affirmé le Guide suprême devant plusieurs milliers de fidèles rassemblés à Varamine à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Téhéran.
«Les ennemis du peuple iranien, c'est-à-dire les dirigeants actuels des États-Unis et le régime sioniste veulent créer des troubles en Iran (...) diviser le peuple et créer un fossé entre le régime et la population» pour atteindre leur objectif, a ajouté le Guide suprême. «Si les Américains avaient pu détruire le régime de la République islamique, ils n'auraient pas hésité un instant», a ajouté le numéro un du régime. «S'ils voient que des gens mal dans leur peau et des aventuriers veulent créer des troubles et qu'ils peuvent les transformer en mercenaires ils n'hésiteront pas et leur apporteront leur soutien», a poursuivi M. Khamenei.
Selon lui, c’est «après avoir appris que les jeunes scientifiques iraniens avaient réussi à maîtriser la science nucléaire, que l'ennemi a compris que la formation des jeunes talentueux dans les universités rendait le peuple iranien indépendant par rapport aux étrangers et a décidé de perturber les universités».
Une réédition des manifestations de 1999
Reste que malgré ce discours particulièrement virulent prononcé jeudi matin, les Téhéranais se sont de nouveau rassemblé jeudi soir dans le centre de la capitale. «Mort au dictateur!», «Khamenei, démission!», ou encore «Mort à Khamenei», scandaient même certains manifestants. C’est la première fois que les slogans visent aussi directement le Guide suprême.
Après trois jours de manifestations, qui restent pour le moment limitées à quelques milliers de personnes chaque soir, le pouvoir semble s’orienter vers un durcissement. Jeudi soir, malgré un appel du Guide aux «jeunes croyants et hezbollahis (partisans de Dieu)» d'éviter d'agir directement contre les «perturbateurs», des centaines de membres du groupe extrémiste Ansar Hezbollah (partisans du parti de Dieu) sont descendus dans la rue pour affronter les étudiants et les groupes de manifestants. Circulant à bord de motos, armés de matraque, de chaînes de fer et de talkies-walkies, ils ont sillonné les rues autour du campus. Des affrontements sporadiques ont eu lieu entre ces groupes extrémistes et les manifestants. Ils ont attaqué à coup de barre de fer des voitures, cassant des vitres. Selon des témoins, plusieurs personnes ont été blessées dans ces affrontements sporadiques.
Visiblement, la situation semble s’orienter vers une réédition des manifestations étudiantes du juillet 1999, lorsque pendant trois jours, le centre de la capitale a été le théâtre d’affrontements violents entre manifestants et les groupes de volontaires islamistes.
Rappelant la grande manifestation du 14 juillet 1999 qui avait été organisée par le pouvoir et avait marqué la reprise en main après plusieurs jours d'émeutes étudiantes à Téhéran, le guide suprême a affirmé qu'en cas de besoin, «le peuple donnera sa réponse aux perturbateurs» en organisant une nouvelle manifestation de soutien au régime.
La tension semble en tout s’accentuer à l’approche du 9 juillet, date anniversaire de manifestations estudiantines sévèrement réprimées en 1999.
par Siavosh Ghazi
Article publié le 13/06/2003
