Union européenne
Les Vingt-cinq regardent à l'Est
Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne s’ouvre jeudi à Thessalonique en Grèce avec, à son ordre du jour, le projet de future constitution de l’Europe à 25 et une rencontre élargie aux trois pays candidats et à cinq pays des Balkans qui ne tarderont pas à l’être.
L’Union européenne voit loin. Alors que la communauté s’élargit à compter du 1er mai 2004 à dix nouveaux pays passant ainsi à 25 membres, le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de Thessalonique, du 19 au 21 juin, lance déjà les premières bases pour un élargissement ultérieur. Le dernier jour de la rencontre marquant la fin de la présidence semestrielle grecque de l’Union européenne verra le rassemblement des 15 membres actuels, des 10 entrants, des trois pays candidats (Roumanie, Bulgarie, Turquie) et de cinq pays balkaniques issus pour quatre d’entre eux du démantèlement de la Yougoslavie (Serbie-Monténégro, Macédoine, Albanie, Croatie et Bosnie-Herzégovine).
Pourtant, les problèmes nés du passage de 15 à 25 membres ne sont pas encore réglés loin s’en faut. La Convention pour l’avenir de l’Europe, présidée par l’ancien président de la République française Valéry Giscard d’Estaing avait justement pour but de réformer les institutions communautaires menacées de paralysie. Au bout de quinze mois de discussions souvent âpres, les 105 représentants des anciens et nouveaux pays membres ont accouché d’un document le 13 juin dernier. Jusqu’au dernier moment on a craint l’échec en raison des fortes divergences qui persistaient. Et qui persistent encore. Vendredi, les chefs d’Etat et de gouvernement disposeront d’une longue séance de travail au cours de laquelle Valéry Giscard d’Estaing espère que son projet ne sera pas mis en pièces et servira bien de base aux travaux de la conférence intergouvernementale qui se tiendra à partir d’octobre pour aboutir à un traité constitutionnel. D’un côté France, Italie, Allemagne et Benelux soutiennent l’essentiel des dispositions du projet de constitution. De l’autre l’Espagne, le Royaume-Uni, la Pologne et une coalition des «petits» pays qui freinent des quatre fers.
Avant le sommet Etats-Unis/Union européenne
Un autre sujet délicat sera abordé dès jeudi soir : la politique européenne commune d’immigration et d’asile. L’objectif est de renforcer la lutte contre les clandestins, d’augmenter les moyens financiers de contrôles aux frontières et d’accroître la sécurité des visas. Un débat oppose les pays du sud de l’Union européenne, porte d’entrée à l’immigration et sur lesquels repose l’essentiel de la charge des contrôles aux frontières, et les autres. Alors que l’Allemagne se prononce pour une maîtrise accrue des dépenses, la Commission européenne propose de consacrer de 80 à 140 millions d’euros au développement d’une base de données des visas, à la coopération aux frontières et au rapatriement des clandestins. Le Royaume-Uni fait figure de chef de file des radicaux en proposant la mise en place de centres de transit aux frontières. Nombreux sont les opposants à ce projet, dont l’Allemagne qui craint un rapprochement avec les camps de concentration de sinistre mémoire.
Alors que se tiendra, le 25 juin, un sommet Etats-Unis/Union européenne à Washington, les Européens devront encore, à Thessalonique, revenir sur la nécessité d’une stratégie commune de sécurité en cas de crise internationale, tentant d’effacer les dernières séquelles de leur division face à l’intervention américaine en Irak. Terrorisme, armes de destruction massive, lutte contre le crime organisé et le rôle de l’ONU feront l’objet d’une première approche.
C’est dans cette ambiance que les membres de l’Union européenne accueilleront les pays des Balkans occidentaux dont, à ce jour, seule la Croatie est formellement candidate à l’adhésion. Mais le président de la Commission européenne Romano Prodi a publiquement souhaité qu’ils deviennent un jour membre de l’Union. En attendant c’est un pacte de stabilisation et d’association à l’Union européenne qui leur est proposé.
Pourtant, les problèmes nés du passage de 15 à 25 membres ne sont pas encore réglés loin s’en faut. La Convention pour l’avenir de l’Europe, présidée par l’ancien président de la République française Valéry Giscard d’Estaing avait justement pour but de réformer les institutions communautaires menacées de paralysie. Au bout de quinze mois de discussions souvent âpres, les 105 représentants des anciens et nouveaux pays membres ont accouché d’un document le 13 juin dernier. Jusqu’au dernier moment on a craint l’échec en raison des fortes divergences qui persistaient. Et qui persistent encore. Vendredi, les chefs d’Etat et de gouvernement disposeront d’une longue séance de travail au cours de laquelle Valéry Giscard d’Estaing espère que son projet ne sera pas mis en pièces et servira bien de base aux travaux de la conférence intergouvernementale qui se tiendra à partir d’octobre pour aboutir à un traité constitutionnel. D’un côté France, Italie, Allemagne et Benelux soutiennent l’essentiel des dispositions du projet de constitution. De l’autre l’Espagne, le Royaume-Uni, la Pologne et une coalition des «petits» pays qui freinent des quatre fers.
Avant le sommet Etats-Unis/Union européenne
Un autre sujet délicat sera abordé dès jeudi soir : la politique européenne commune d’immigration et d’asile. L’objectif est de renforcer la lutte contre les clandestins, d’augmenter les moyens financiers de contrôles aux frontières et d’accroître la sécurité des visas. Un débat oppose les pays du sud de l’Union européenne, porte d’entrée à l’immigration et sur lesquels repose l’essentiel de la charge des contrôles aux frontières, et les autres. Alors que l’Allemagne se prononce pour une maîtrise accrue des dépenses, la Commission européenne propose de consacrer de 80 à 140 millions d’euros au développement d’une base de données des visas, à la coopération aux frontières et au rapatriement des clandestins. Le Royaume-Uni fait figure de chef de file des radicaux en proposant la mise en place de centres de transit aux frontières. Nombreux sont les opposants à ce projet, dont l’Allemagne qui craint un rapprochement avec les camps de concentration de sinistre mémoire.
Alors que se tiendra, le 25 juin, un sommet Etats-Unis/Union européenne à Washington, les Européens devront encore, à Thessalonique, revenir sur la nécessité d’une stratégie commune de sécurité en cas de crise internationale, tentant d’effacer les dernières séquelles de leur division face à l’intervention américaine en Irak. Terrorisme, armes de destruction massive, lutte contre le crime organisé et le rôle de l’ONU feront l’objet d’une première approche.
C’est dans cette ambiance que les membres de l’Union européenne accueilleront les pays des Balkans occidentaux dont, à ce jour, seule la Croatie est formellement candidate à l’adhésion. Mais le président de la Commission européenne Romano Prodi a publiquement souhaité qu’ils deviennent un jour membre de l’Union. En attendant c’est un pacte de stabilisation et d’association à l’Union européenne qui leur est proposé.
par Francine Quentin
Article publié le 18/06/2003