Corse
Procès Erignac : les faits occultés par la politique
La cour d'assises spéciale de Paris a entamé le 17 juin l'examen de l'assassinat du préfet Claude Erignac survenu le 6 février 1998 à Ajaccio. Deux des assassins présumés du représentant de l'Etat français ont reconnu avoir pris part à un «acte lâche» sans toutefois fournir de plus amples explications.
Après deux semaines consacrées à des attentats commis en 1994 et 1997, les juges sont entrés dans le vif du sujet, le 17 juin, en examinant les circonstances de la mort de Claude Erignac, survenu en 1998 dans une rue d'Ajaccio alors qu'il se rendait, en compagnie de son épouse, à un concert de musique classique. Le haut fonctionnaire a été tué de trois balles tirées à bout portant dans la nuque par un homme identifié par les enquêteurs comme étant Yvan Colonna, en fuite depuis quatre ans. Ce dernier n'a jamais pu être entendu par la police. Son cas a donc été disjoint pour que la justice et la police puissent continuer à le rechercher tout en organisant le jugement de ses complices présumés. Ainsi, la cour d'assises dispose de trois semaines pour établir ce qui s'est véritablement passé au soir du meurtre.
Mardi dernier, à la question du président de la cour de savoir si Pierre Alessandri, 43 ans et Alain Ferrandi, 42 ans s'étaient trouvés sur le lieu du crime, le premier a répondu «oui», tout comme le second. Les deux hommes ont cependant refusé de répondre à toute autre question comme celle concernant l'identité de l'auteur des coups de feu ou le nombre de coups de feu tirés. «Nous assumons un acte collectif et refusons d'entrer dans la répartition des rôles». Prié de dire s'il avait lui-même fait feu, Alain Ferrandi a répondu par la négative. Dans les coulisses du palais de justice, une rumeur annonçait pourtant qu'il aurait pu endosser le crime en lieu et place d’Yvan Colonna.
Dominique Erignac et la vérité
Puis les deux hommes ont reconnu avoir pris part à un acte politique et «lâche». «Nous n’avons jamais cherché une quelconque gloire à abattre un homme dans le dos», a déclaré Pierre Alessandri. «C’est un assassinat, nous l’avons prémédité, c’est un acte lâche. Nous n’avons jamais cherché à faire une comparaison des douleurs et des sacrifices», a-t-il ajouté. Peu après ces déclarations, la femme du préfet assassiné a été entendue par la cour pour raconter la soirée du 6 février 1998. «Elle vient chercher sans haine et sans esprit de revanche la vérité», a expliqué l’avocat de Dominique Erignac.
Le lendemain, le 18 juin, le procès s’est poursuivi avec l’audition des témoins oculaires du meurtre et les accusés ont continué de parler de politique mais pas des faits. Ils ont notamment affirmé que le crime avait été préparé «à l’insu» des instances nationalistes officielles ou clandestines. Ce jeudi, quatre des assassins du préfet ont mis hors de cause Yvan Colonna en affirmant qu’il n’était pas présent sur les lieux du crime et qu’il n’avait pas participé à l’opération commando. Des déclarations qui viennent contredire celles que ces hommes avaient pourtant faites durant l’instruction.
Mardi dernier, à la question du président de la cour de savoir si Pierre Alessandri, 43 ans et Alain Ferrandi, 42 ans s'étaient trouvés sur le lieu du crime, le premier a répondu «oui», tout comme le second. Les deux hommes ont cependant refusé de répondre à toute autre question comme celle concernant l'identité de l'auteur des coups de feu ou le nombre de coups de feu tirés. «Nous assumons un acte collectif et refusons d'entrer dans la répartition des rôles». Prié de dire s'il avait lui-même fait feu, Alain Ferrandi a répondu par la négative. Dans les coulisses du palais de justice, une rumeur annonçait pourtant qu'il aurait pu endosser le crime en lieu et place d’Yvan Colonna.
Dominique Erignac et la vérité
Puis les deux hommes ont reconnu avoir pris part à un acte politique et «lâche». «Nous n’avons jamais cherché une quelconque gloire à abattre un homme dans le dos», a déclaré Pierre Alessandri. «C’est un assassinat, nous l’avons prémédité, c’est un acte lâche. Nous n’avons jamais cherché à faire une comparaison des douleurs et des sacrifices», a-t-il ajouté. Peu après ces déclarations, la femme du préfet assassiné a été entendue par la cour pour raconter la soirée du 6 février 1998. «Elle vient chercher sans haine et sans esprit de revanche la vérité», a expliqué l’avocat de Dominique Erignac.
Le lendemain, le 18 juin, le procès s’est poursuivi avec l’audition des témoins oculaires du meurtre et les accusés ont continué de parler de politique mais pas des faits. Ils ont notamment affirmé que le crime avait été préparé «à l’insu» des instances nationalistes officielles ou clandestines. Ce jeudi, quatre des assassins du préfet ont mis hors de cause Yvan Colonna en affirmant qu’il n’était pas présent sur les lieux du crime et qu’il n’avait pas participé à l’opération commando. Des déclarations qui viennent contredire celles que ces hommes avaient pourtant faites durant l’instruction.
par Clarisse Vernhes
Article publié le 19/06/2003