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Mondialisation

José Bové retourne en prison

Condamné à dix mois de prison ferme pour destruction de plantes génétiquement modifiées, le leader de la Confédération paysanne a été interpellé, dimanche matin, par les gendarmes dans sa ferme du Larzac (Sud de la France) et emmené en hélicoptère à la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone pour y être écroué.
«C’est une opération commando». C’est ainsi que l’avocat de José Bové a qualifié l’arrestation de son client, aux petites matines, ce dimanche. Près de 80 gendarmes, un hélicoptère et des chiens policiers ont été mobilisés pour venir appréhender le leader de la Confédération paysanne. Une interpellation faite sur la demande du procureur de la République de la cour d’appel de Montpellier. Le porte-parole de la Confédération a été condamné par la justice, en février dernier, à une peine de dix mois de prison ferme pour avoir détruit des plants de riz et de maïs transgéniques.

Le pourfendeur de la «malbouffe» ne pouvait échapper à cette peine que s'il bénéficiait de la grâce présidentielle. Une demande qui n'a pas trouvé d'écho à l'Elysée.C'est la seconde fois qu'il regagne la prison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone où il a purgé 44 jours de détention à l'été 2002 pour les dégradations du McDonald's de Millau. Lors de sa première incarcération en juin 2002, il avait lui-même rallié sa cellule à la tête d'une caravane de tracteurs.

Une grâce le 14 juillet ?

Les partis de gauche ont immédiatement réagi à cette incarcération. Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste (PS) a jugé que «le gouvernement choisit l’affrontement plutôt que l’apaisement», tandis qu’Yves Contassot, l’un des porte-parole des Verts, dénonçait «la méthode» employée, la qualifiant de «disproportionnée». Pour Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste français, «c’est la liberté syndicale qui est attaquée». Quant à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), elle a appelé à manifester sa solidarité avec José Bové «sous toutes ses formes» notamment par des rassemblements devant les préfectures ou les prisons. La Confédération paysanne a également appelé à manifester devant «toutes les prisons de France».

Quelques heures après l’incarcération du leader de la Confédération paysanne, le ministre de la Justice, Dominique Perben, a déclaré qu’il n’était pas «impossible que José Bové puisse bénéficier du décret de grâce du 14 juillet». Le ministre a ajouté qu’il allait transmettre «dès le début de la semaine prochaine son avis confidentiel» au président Chirac sur «une éventuelle grâce». Par ailleurs, il a motivé les mesures de sécurité prises à l’aube en vue du transfert en prison par le fait que José Bové «avait fait savoir que ses amis feraient obstacle à son transfert», avant d’ajouter : «il convenait donc de prendre des mesures de sécurité et d’éviter toute situation d’affrontement». «Le dernier mot doit appartenir au droit», a-t-il conclu.




par Clarisse  Vernhes

Article publié le 22/06/2003