Proche-Orient
Sharon déclare une guerre sans merci au Hamas
De nouveau encouragé par le soutien explicite de Washington, qui n’avait pourtant pas hésité à critiquer, en début de semaine, le raid israélien manqué contre un dirigeant du Hamas, le gouvernement Sharon a désormais les mains libres pour mener à bien sa guerre totale contre les mouvements radicaux palestiniens. La Maison Blanche a en effet ouvertement accusé l’organisation de cheikh Ahmed Yassine d’être la principale responsable de la flambée de violences qui au cours de ces quarante-huit heures a déjà fait 42 morts, dont 24 Palestiniens. Elle a également, encore une fois, appelé les pays arabes à agir efficacement en coupant le financement des réseaux terroristes dans la région. La première victime de cette recrudescence de la violence est sans conteste le Premier ministre Mahmoud Abbas, qui aujourd’hui aura bien du mal à convaincre les radicaux palestiniens de mettre fin à l’Intifada armée.
Tous les dirigeants du mouvement islamiste Hamas, qu’ils soient politiques ou militaires, sont désormais dans le collimateur de l’armée israélienne. «La guerre contre le Hamas va être menée sans concession et aucune limitation n’existe pour frapper ses responsables, y compris le cheikh Yassine», son leader spirituel, a en effet annoncé la radio publique israélienne. Cette dernière précise en outre qu’un plan offensif contre l’organisation terroriste, prévu depuis plusieurs mois mais dont l’exécution a été gelée en raison des négociations autour de la feuille de route, a désormais été mis en application. De fait sur le terrain, l’aviation israélienne a multiplié ces 48 heures les attaques ciblées contres des activistes du Hamas. Mais comme à l’accoutumée de nombreux civils palestiniens ont fait les frais de ces opérations. Une vingtaine de personnes ont en effet été tuées et une cinquantaine au moins blessées.
Dans leur guerre contre le Hamas et plus généralement contre les mouvements intégristes palestiniens, les autorités israéliennes peuvent désormais se prévaloir du soutien ouvert de Washington. La Maison Blanche a en effet désigné, au lendemain de l’attentat sanglant de Jérusalem-Ouest qui a fait 18 morts, les groupes radicaux palestiniens comme étant les principaux responsables de la flambée de violence au Proche-Orient. «En dernier ressort, a ainsi affirmé le porte-parole de George Bush Ari Fleischer, le problème n'est pas Israël, le problème n'est pas l'Autorité palestinienne, le problème n'est pas le Premier ministre Mahmoud Abbas, le problème n'est pas les pays arabes. Le problème, ce sont ces groupes de terroristes, relativement petits mais dangereux, qui tentent d'empêcher Israël et l'Autorité palestinienne de se rapprocher». Selon lui, il est important que «tout le monde dans la région travaille pour vaincre ces organisations terroristes».
Le chef de la diplomatie américaine a pour sa part réitéré l’appel de George Bush aux pays arabes afin qu’ils cessent de financer les mouvements radicaux palestiniens. Colin Powell a en effet multiplié les entretiens téléphoniques avec ses homologues égyptien, jordanien et saoudien. «Chaque pays dans le monde doit dénoncer et taper le Hamas et le Jihad islamique, leur couper toute source de financement», leur a-t-il martelé. Mais concernant les raid aérien de l’armée israélienne au cours desquels de nombreux civils palestiniens ont été tués, le département d’Etat a choisi de garder le profil bas, se contentant d’expliquer qu’«Israël avait le droit de se défendre mais d’une manière qui n’affecte pas l’objectif à plus long terme qui est de parvenir à la paix». Alors que George Bush n’avait pas hésité en début de semaine à critiquer le raid manqué contre Abdelaziz Rantissi, ses collaborateurs se gardent bien de commettre la même erreur qui leur a valu de nombreuses de la part des amis d’Israël au Congrès américain. Paradoxalement et alors que Tsahal s’est lancé dans une guerre sans merci contre les radicaux du Hamas, les deux tiers des israéliens sont favorables à l’arrêt provisoire des liquidations d’activistes.
Abbas affaibli
Ce soutien de Washington à l’Etat hébreu a été vivement dénoncé par les extrémistes palestiniens. Ils ont en effet accusé Washington d’«encourager le criminel Sharon à poursuivre sa guerre contre le peuple et la résistance» palestiniens. Un dirigeant politique du Hamas, Ismaïl Abou Chanab, a en outre affirmé que «les déclarations des responsables américains servaient les intérêts sionistes et ne pouvaient que favoriser de nouvelles agressions et jeter de l’huile sur le feu». Le refus du Hamas et des autres groupes radicaux de déposer les armes et leur appel à résister aux «attaques sionistes» trouve aujourd’hui un large écho au sein de la population palestinienne excédée par 33 mois d’Intifada. Et l’espoir suscité par le sommet d’Aqaba n’est déjà plus qu’un souvenir.
L’explosion de violences de ces derniers jours a eu en outre pour principale conséquence d’affaiblir le Premier ministre palestinien qui avait appelé, il y a dix jours à peine, à la fin de l’Intifada armée. Mahmoud Abbas, qui tentaient d’arracher aux mouvements radicaux une trêve des attentats contre Israël, a vu ses efforts anéantis après le raid de mardi dirigé contre le numéro 2 du Hamas. La multiplication des attaques israéliennes a en outre radicalisé cette organisation. Dans ce contexte, la population ne comprendrait donc pas que le gouvernement ait recours aujourd’hui à la force contre les mouvements palestiniens. Mahmoud Abbas semble être plus que jamais pieds et poings liés d’autant que le rapport de forces au sein de la direction palestinienne semble désormais en faveur de Yasser Arafat. Le vieux leader a en effet de nouveau repris l’initiative en s’adressant dans un discours radiotélévisé aux Palestiniens et en appelant à un cessez-le-feu. Son Premier ministre s’est quant à lui contenté d’un banal communiqué.
Dans leur guerre contre le Hamas et plus généralement contre les mouvements intégristes palestiniens, les autorités israéliennes peuvent désormais se prévaloir du soutien ouvert de Washington. La Maison Blanche a en effet désigné, au lendemain de l’attentat sanglant de Jérusalem-Ouest qui a fait 18 morts, les groupes radicaux palestiniens comme étant les principaux responsables de la flambée de violence au Proche-Orient. «En dernier ressort, a ainsi affirmé le porte-parole de George Bush Ari Fleischer, le problème n'est pas Israël, le problème n'est pas l'Autorité palestinienne, le problème n'est pas le Premier ministre Mahmoud Abbas, le problème n'est pas les pays arabes. Le problème, ce sont ces groupes de terroristes, relativement petits mais dangereux, qui tentent d'empêcher Israël et l'Autorité palestinienne de se rapprocher». Selon lui, il est important que «tout le monde dans la région travaille pour vaincre ces organisations terroristes».
Le chef de la diplomatie américaine a pour sa part réitéré l’appel de George Bush aux pays arabes afin qu’ils cessent de financer les mouvements radicaux palestiniens. Colin Powell a en effet multiplié les entretiens téléphoniques avec ses homologues égyptien, jordanien et saoudien. «Chaque pays dans le monde doit dénoncer et taper le Hamas et le Jihad islamique, leur couper toute source de financement», leur a-t-il martelé. Mais concernant les raid aérien de l’armée israélienne au cours desquels de nombreux civils palestiniens ont été tués, le département d’Etat a choisi de garder le profil bas, se contentant d’expliquer qu’«Israël avait le droit de se défendre mais d’une manière qui n’affecte pas l’objectif à plus long terme qui est de parvenir à la paix». Alors que George Bush n’avait pas hésité en début de semaine à critiquer le raid manqué contre Abdelaziz Rantissi, ses collaborateurs se gardent bien de commettre la même erreur qui leur a valu de nombreuses de la part des amis d’Israël au Congrès américain. Paradoxalement et alors que Tsahal s’est lancé dans une guerre sans merci contre les radicaux du Hamas, les deux tiers des israéliens sont favorables à l’arrêt provisoire des liquidations d’activistes.
Abbas affaibli
Ce soutien de Washington à l’Etat hébreu a été vivement dénoncé par les extrémistes palestiniens. Ils ont en effet accusé Washington d’«encourager le criminel Sharon à poursuivre sa guerre contre le peuple et la résistance» palestiniens. Un dirigeant politique du Hamas, Ismaïl Abou Chanab, a en outre affirmé que «les déclarations des responsables américains servaient les intérêts sionistes et ne pouvaient que favoriser de nouvelles agressions et jeter de l’huile sur le feu». Le refus du Hamas et des autres groupes radicaux de déposer les armes et leur appel à résister aux «attaques sionistes» trouve aujourd’hui un large écho au sein de la population palestinienne excédée par 33 mois d’Intifada. Et l’espoir suscité par le sommet d’Aqaba n’est déjà plus qu’un souvenir.
L’explosion de violences de ces derniers jours a eu en outre pour principale conséquence d’affaiblir le Premier ministre palestinien qui avait appelé, il y a dix jours à peine, à la fin de l’Intifada armée. Mahmoud Abbas, qui tentaient d’arracher aux mouvements radicaux une trêve des attentats contre Israël, a vu ses efforts anéantis après le raid de mardi dirigé contre le numéro 2 du Hamas. La multiplication des attaques israéliennes a en outre radicalisé cette organisation. Dans ce contexte, la population ne comprendrait donc pas que le gouvernement ait recours aujourd’hui à la force contre les mouvements palestiniens. Mahmoud Abbas semble être plus que jamais pieds et poings liés d’autant que le rapport de forces au sein de la direction palestinienne semble désormais en faveur de Yasser Arafat. Le vieux leader a en effet de nouveau repris l’initiative en s’adressant dans un discours radiotélévisé aux Palestiniens et en appelant à un cessez-le-feu. Son Premier ministre s’est quant à lui contenté d’un banal communiqué.
par Mounia Daoudi
Article publié le 13/06/2003