Epidémie
Premiers cas de «variole du singe» aux Etats-Unis
Les autorités sanitaires américaines sont en état d’alerte. Trente sept personnes sont suspectées d’avoir attrapé le virus de la «variole du singe». Cette maladie d’origine africaine, vraisemblablement transmise à l’homme par des rongeurs, n’avait jamais été jusqu’à présent détectée dans l’hémisphère occidentale. Après le SRAS, le virus du Nil occidental, Ebola, la variole du singe montre une nouvelle fois que les bactéries et autres virus peuvent franchir la barrière des espèces et que les animaux sont susceptibles de jouer le rôle de propagateurs de nouvelles maladies contagieuses.
Eruptions cutanées, fièvre, refroidissement sont les premiers symptômes de la variole du singe. Ces signes ont été détectés chez 37 patients américains répartis dans trois Etats (Wisconsin, Indiana, Illinois). Tous ont été hospitalisés et isolés par mesure de précaution. Pour quatre d’entre eux le diagnostic est déjà tombé : ils sont bien atteints de cette maladie dont la période d’incubation est de 12 jours. Les autres sont en observation en attendant le verdict des analyses.
Les autorités sanitaires ont réagi rapidement car elles craignent la propagation de ce virus. L’enquête réalisée immédiatement a permis de déterminer rapidement le mode de contamination des patients qui ont tous été en contact direct et rapproché avec des chiens de prairies, sorte de rongeurs considérés dans certaines régions des Etats-Unis comme des animaux de compagnie. Cette découverte a d’ailleurs aussi permis d’éliminer la piste d’une résurgence du virus de la variole, dont cette maladie est une variante moins virulente et moins contagieuse. Elle n’est mortelle que dans 1 à 10 % des cas, contre 30% pour la variole classique. Et les spécialistes estiment qu’aux Etats-Unis, ce taux pourrait, même s’il n’y a pas de traitement spécifique, être largement inférieur grâce à l’excellent environnement sanitaire dont bénéficient les patients.
Attention aux animaux exotiques
La variole du singe porte ce nom car elle a été découverte en 1958 sur des singes de laboratoire. Il s’agit d’une maladie virale rare apparue dans les régions forestières d’Afrique du Centre et de l’Ouest. Les écureuils, les souris, les lapins et autres rongeurs comme les rats de Gambie sont les réservoirs naturels de ce virus qui a réussi à franchir la barrière des espèces et à contaminer l’homme. Aux Etats-Unis, les chiens de prairies incriminés ont vraisemblablement été infectés dans une animalerie de la région de Chicago où ils ont été en contact avec un rat de Gambie importé d’Afrique, avant d’être vendus à d’autres distributeurs.
La détection de cette «bouffée» épidémique aux Etats-Unis a amené certains spécialistes des Centres de contrôle des maladies (CDC) à mettre en garde contre l’importation de plus en plus répandue d’animaux exotiques (rongeurs, oiseaux, reptiles) qui peuvent être des vecteurs privilégiés de maladies en provenance des autres continents, au premier rang desquels se situe l’Afrique. Le risque de transmission de virus ou de bactéries d’origine animale à l’homme est de plus en plus évident. Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) qui s’est propagé à partir de la Chine en a donné une illustration récente. Le virus responsable de la maladie a vraisemblablement infecté l’homme par le biais de la consommation de viande de civette, son réservoir naturel, particulièrement appréciée dans certaines régions chinoises. Il s’est ensuite répandu au sein de la population humaine et s’est propagé dans toutes les régions du monde. Dans le cas de la variole du singe, il n’y a pas eu pour le moment de cas avéré de transmission entre humains. Mais les scientifiques du CDC estiment que cette possibilité existe et qu’un contact rapproché avec un malade pourrait entraîner une infection notamment par les gouttelettes.
Plusieurs maladies détectées ces dernières années ont une origine animale et ont franchi la barrière des espèces par des voix que les scientifiques n’ont pas toujours précisément éclairci. Le virus Ebola (singes), la fièvre du Nil (oiseaux, moustiques), la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vaches), le sida (singes) en font partie. Ces maladies ont selon toute probabilité été transmises à l’homme, soit par la consommation de viande des espèces infectées, soit par contact avec leurs postillons, leurs excréments ou leur sang.
Les autorités sanitaires ont réagi rapidement car elles craignent la propagation de ce virus. L’enquête réalisée immédiatement a permis de déterminer rapidement le mode de contamination des patients qui ont tous été en contact direct et rapproché avec des chiens de prairies, sorte de rongeurs considérés dans certaines régions des Etats-Unis comme des animaux de compagnie. Cette découverte a d’ailleurs aussi permis d’éliminer la piste d’une résurgence du virus de la variole, dont cette maladie est une variante moins virulente et moins contagieuse. Elle n’est mortelle que dans 1 à 10 % des cas, contre 30% pour la variole classique. Et les spécialistes estiment qu’aux Etats-Unis, ce taux pourrait, même s’il n’y a pas de traitement spécifique, être largement inférieur grâce à l’excellent environnement sanitaire dont bénéficient les patients.
Attention aux animaux exotiques
La variole du singe porte ce nom car elle a été découverte en 1958 sur des singes de laboratoire. Il s’agit d’une maladie virale rare apparue dans les régions forestières d’Afrique du Centre et de l’Ouest. Les écureuils, les souris, les lapins et autres rongeurs comme les rats de Gambie sont les réservoirs naturels de ce virus qui a réussi à franchir la barrière des espèces et à contaminer l’homme. Aux Etats-Unis, les chiens de prairies incriminés ont vraisemblablement été infectés dans une animalerie de la région de Chicago où ils ont été en contact avec un rat de Gambie importé d’Afrique, avant d’être vendus à d’autres distributeurs.
La détection de cette «bouffée» épidémique aux Etats-Unis a amené certains spécialistes des Centres de contrôle des maladies (CDC) à mettre en garde contre l’importation de plus en plus répandue d’animaux exotiques (rongeurs, oiseaux, reptiles) qui peuvent être des vecteurs privilégiés de maladies en provenance des autres continents, au premier rang desquels se situe l’Afrique. Le risque de transmission de virus ou de bactéries d’origine animale à l’homme est de plus en plus évident. Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) qui s’est propagé à partir de la Chine en a donné une illustration récente. Le virus responsable de la maladie a vraisemblablement infecté l’homme par le biais de la consommation de viande de civette, son réservoir naturel, particulièrement appréciée dans certaines régions chinoises. Il s’est ensuite répandu au sein de la population humaine et s’est propagé dans toutes les régions du monde. Dans le cas de la variole du singe, il n’y a pas eu pour le moment de cas avéré de transmission entre humains. Mais les scientifiques du CDC estiment que cette possibilité existe et qu’un contact rapproché avec un malade pourrait entraîner une infection notamment par les gouttelettes.
Plusieurs maladies détectées ces dernières années ont une origine animale et ont franchi la barrière des espèces par des voix que les scientifiques n’ont pas toujours précisément éclairci. Le virus Ebola (singes), la fièvre du Nil (oiseaux, moustiques), la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vaches), le sida (singes) en font partie. Ces maladies ont selon toute probabilité été transmises à l’homme, soit par la consommation de viande des espèces infectées, soit par contact avec leurs postillons, leurs excréments ou leur sang.
par Valérie Gas
Article publié le 10/06/2003