Congo démocratique
Calme précaire en Ituri
La force multinationale intérimaire d’urgence, essentiellement composée, pour l’instant, de soldats français a été la cible le 14 juin d’attaques des milices de la région. Elle a riposté et déclare n’avoir aucune perte ni blessé dans ses rangs. Le calme est vite revenu et la politique a repris ses droits.
C’est à moins d’une dizaine de kilomètres au sud-est de Bunia, vers Délé, que les militaires français ont été pris pour cibles par des miliciens, présumés de l’ethnie Lendu. Des tirs à l’arme automatique sur des patrouilles françaises ont entraîné une réponse immédiate de leur part. Les Français ont fait usage des canons de leurs chars Sagaie. Depuis le déploiement de cette force, le 10 juin, ces accrochages sont les premiers du genre. Le porte-parole de la force, le colonel Gérard Dubois, a confirmé les faits en précisant que «les échanges de tirs ont duré vingt minutes», sans faire de victimes dans les rangs de la Force multinationale. Il a également justifié la réaction de ses troupes en parlant de légitime défense.
«Nous sommes très satisfaits de cette prise de conscience de la réalité sécuritaire parce que, pour la ville de Bunia, le problème n’était pas à l’intérieur de la ville mais plutôt dans la périphérie sud-est», a confié à l’AFP Thomas Lubanga, le chef de l’UPC (Union des patriotes congolais), groupe armé dominé par l’ethnie Héma, minoritaire face à l’ethnie Lendu, mais qui contrôle la ville de Bunia depuis le 12 mai dernier. Le calme est rapidement revenu sur la ville et ses environs et aucun autre accrochage n’a été signalé, opposant les miliciens lendus et hémas entre eux, ni contre la force multinationale. Les soldats français sont néanmoins en alerte et en faction devant les points stratégiques de la ville. Au nombre de 500 à Bunia, ils suffiraient «pour faire le travail» selon l’état-major qui dispose d’une base arrière à Entebe, en Ouganda, de 600 hommes. Mais pour le reste de la région, l’est du Congo, la collaboration de la communauté internationale est souhaitée par les autorités françaises.
Les solutions viennent de l’extérieur
Selon le Haut commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme, un accord de cessation des hostilités, a été signé par les cinq factions qui se disputent le contrôle de la ville de Bunia et est entré en vigueur dès le samedi 14 juin au soir. Selon les mêmes sources, ledit accord concerne également le cantonnement des belligérants et la démilitarisation de Bunia. L’UPC s’est dit favorable à ce dernier de l’accord, si la démilitarisation est placée sous l’autorité de la force multinationale dirigée par la France. En revanche, Thomas Lubanga, chef de l’UPC refuse de désarmer ses troupes stationnées hors de la ville de Bunia.
Par ailleurs, une autre décision de l’UPC a déclenche une réaction immédiate de rejet de la Monuc (Mission de Nations unies en République démocratique du Congo), concernant la nomination du maire de la ville de Bunia. La Monuc a déclaré cette nomination «nulle et non avenue» et ne reconnaît que la compétence administrative de la Commission de pacification de l’Ituri (CPI). Pendant de ce temps, les ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité ont achevé une tournée dans les pays des Grands lacs. Jean-Marc de la Sablière, l’ambassadeur de France au Conseil de sécurité conduisant la délégation onusienne a déclaré qu’il est de «la plus grande importance que les gouvernements de la région exercent des pressions sur les factions combattant en république démocratique du Congo pour qu’elles décident la paix». La délégation du Conseil de sécurité est convaincue que les ficelles du jeu politique congolais sont tirées de l’extérieur et que toutes les influences extérieures devraient d’abord être convaincues par les solutions de paix proposées à travers les différents accords.
«Nous sommes très satisfaits de cette prise de conscience de la réalité sécuritaire parce que, pour la ville de Bunia, le problème n’était pas à l’intérieur de la ville mais plutôt dans la périphérie sud-est», a confié à l’AFP Thomas Lubanga, le chef de l’UPC (Union des patriotes congolais), groupe armé dominé par l’ethnie Héma, minoritaire face à l’ethnie Lendu, mais qui contrôle la ville de Bunia depuis le 12 mai dernier. Le calme est rapidement revenu sur la ville et ses environs et aucun autre accrochage n’a été signalé, opposant les miliciens lendus et hémas entre eux, ni contre la force multinationale. Les soldats français sont néanmoins en alerte et en faction devant les points stratégiques de la ville. Au nombre de 500 à Bunia, ils suffiraient «pour faire le travail» selon l’état-major qui dispose d’une base arrière à Entebe, en Ouganda, de 600 hommes. Mais pour le reste de la région, l’est du Congo, la collaboration de la communauté internationale est souhaitée par les autorités françaises.
Les solutions viennent de l’extérieur
Selon le Haut commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme, un accord de cessation des hostilités, a été signé par les cinq factions qui se disputent le contrôle de la ville de Bunia et est entré en vigueur dès le samedi 14 juin au soir. Selon les mêmes sources, ledit accord concerne également le cantonnement des belligérants et la démilitarisation de Bunia. L’UPC s’est dit favorable à ce dernier de l’accord, si la démilitarisation est placée sous l’autorité de la force multinationale dirigée par la France. En revanche, Thomas Lubanga, chef de l’UPC refuse de désarmer ses troupes stationnées hors de la ville de Bunia.
Par ailleurs, une autre décision de l’UPC a déclenche une réaction immédiate de rejet de la Monuc (Mission de Nations unies en République démocratique du Congo), concernant la nomination du maire de la ville de Bunia. La Monuc a déclaré cette nomination «nulle et non avenue» et ne reconnaît que la compétence administrative de la Commission de pacification de l’Ituri (CPI). Pendant de ce temps, les ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité ont achevé une tournée dans les pays des Grands lacs. Jean-Marc de la Sablière, l’ambassadeur de France au Conseil de sécurité conduisant la délégation onusienne a déclaré qu’il est de «la plus grande importance que les gouvernements de la région exercent des pressions sur les factions combattant en république démocratique du Congo pour qu’elles décident la paix». La délégation du Conseil de sécurité est convaincue que les ficelles du jeu politique congolais sont tirées de l’extérieur et que toutes les influences extérieures devraient d’abord être convaincues par les solutions de paix proposées à travers les différents accords.
par Didier Samson
Article publié le 16/06/2003