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Iran

Arrestations de membres de l’OMPI

A Paris, onze opposants iraniens membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien dont Maryam Radjavi, épouse du fondateur de l’OMPI ont été placés en détention provisoire dans la nuit de samedi à dimanche. Six autres ont été mis en examen mais laissés en liberté sous contrôle judiciaire.
Quelques jours après un coup de filet parmi les réfugiés iraniens en France, dix-sept personnes, membres de l'Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI), dont Maryam Radjavi, épouse de Massoud Radjavi, chef de ce groupe d'opposition au régime de Téhéran, ont été mises en examen. Onze d’entre elles ont été placées en détention provisoire et sont poursuivies pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» et «financement de terrorisme». Six autres prévenus, dont Saleh Radjavi, frère de Massoud, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

La gravité des faits a des «conséquences sur l'équilibre géopolitique du monde». C'est par cette formule que le juge des libertés et de la détention a justifié l'incarcération de Maryam Radjavi, revenue d'Irak peu après le déclenchement du conflit par les Etats-Unis et considérée comme responsable de l'organisation militaire de l'OMPI. «C'est un dossier vide de charges et saturé d'arrières pensées politiques», s’est par ailleurs insurgé son avocat, Henri Leclerc, qui a déposé une demande de référé-liberté devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. «On ne peut pas penser sérieusement qu'ils étaient en train de préparer des actes de terrorisme ou qu'ils allaient en préparer», a insisté l'avocat, rappelant que ces personnes, pour la plupart réfugiés politiques depuis plus de vingt ans, ont elles-mêmes «fait l'objet d'actes de terreur» dans leur pays d'origine.

Les grévistes réconfortés

Leur comparution devant les trois magistrats instructeurs, qui devait débuter samedi à 15h, n'a commencé que peu après 20h30 pour se terminer vers trois heures alors que les suspects ont été transférés au dépôt du Palais de Justice de Paris samedi dès 5h du matin. Une situation qui a suscité la colère des avocats de la défense qui n'avaient à leur disposition qu'un seul dossier de la procédure. Si le parquet de Paris a décidé de ne procéder à l'expulsion d'aucun de ces Iraniens, le sort de Maryam Radjavi inquiète les sympathisants de ce mouvement dont certains n'ont pas hésité ces derniers jours à s'immoler dans plusieurs villes d'Europe.

De ce fait, les mesures de sécurité ont été considérablement accrues autour du Palais de justice de Paris où sont stationnés plusieurs cars de police et de gendarmerie, ainsi qu'un véhicule équipé d'une pompe à eau. La Sainte-Chapelle, ainsi que la station de métro «Cité» ont été fermées au public. De retour à Auvers-sur-Oise, où il a été porté en triomphe, Saleh Radjavi a réconforté ses compatriotes grévistes de la faim. «J’essaie de calmer les choses. Je leur ai dit d’arrêter la grève sans eau. J’ai une inquiétude profonde les concernant mais je ne peux pas leur dire d’arrêter la grève. Je leur ai dit aussi que Maryam Radjavi ne veut pas les voir mourir», a-t-il déclaré.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 22/06/2003