Social
Raffarin joue une rentrée apaisée
Le 19 juin, huitième journée d'action nationale contre le projet de réforme du système français des retraites, a confirmé l'effritement du mouvement de protestation sociale. Alors que les syndicats et manifestants prenaient date pour la rentrée, le Premier ministre prônait dans le journal Le Monde «l'apaisement social» et les députés continuaient leurs travaux sur ce projet de loi.
Les cortèges n'ont pas fait le plein de manifestants et les appels à la grève notamment dans les transports en commun et dans l'Education nationale ont été peu suivis. Indéniablement, la mobilisation sociale contre la réforme des retraites, organisée par la CGT, FO, la FSU et l'Unsa, s'essouffle. D’autant que le mouvement a touché essentiellement le secteur public sans réussir à rallier le privé. Conscient de cet effritement, les syndicats tentent désormais de sauver la face en annonçant une reprise de la contestation en septembre prochain sur, cette fois-ci, le projet de réforme du système de santé, annoncé par Jacques Chirac la semaine dernière à Toulouse.
Pendant ce temps, le texte sur la réforme des retraites était toujours en discussion à l'Assemblée nationale. Hier, les députés ont d'ailleurs voté l'article clé du texte qui prévoit un allongement progressif et généralisé de la durée de cotisation, soit 40 ans pour tous les salariés. Après dix jours de débats, l'article 5 vient seulement d'être adopté car l'opposition mène une guerre de procédure en multipliant les amendements et en provoquant les suspensions de séance.
Dialoguer et apaiser
Dans un entretien accordé au journal Le Monde, Jean-Pierre Raffarin a affirmé ne pas avoir été surpris par le mouvement de protestation sur les retraites : «Les choses se sont globalement passées telles qu'on les avait pressenties, hormis la forte mobilisation du 13 mai, qui a surpris les syndicats eux-mêmes». Avec ce net repli du mouvement social, le Premier ministre est en passe de remporter sa première grande victoire après un an à Matignon. Jean-Pierre Raffarin est, semble-t-il, en passe de réussir là où un autre gouvernement de droite, celui d’Alain Juppé, avait dû reculer en 1995.
«Nous sortons d’un printemps tendu, en raison du débat sur les retraites. Je souhaite vraiment que l’on puisse apaiser ces tensions. Je fais le choix de l’apaisement social», a déclaré le chef du gouvernement, anticipant sur les dossiers sociaux de la rentrée : de nouveau les retraites, le chômage, l’Education nationale, les salaires et surtout la réforme de la Sécurité sociale. A l’approche de ce prochain grand rendez-vous social, il s’est voulu rassurant en affirmant ne pas «envisager d’initiative brutale». Jean-Pierre Raffarin insiste donc sur sa volonté de ne brusquer personne pour cette nouvelle réforme à laquelle les Français sont très attachés. «La politique de réforme, ce n’est pas un 110 mètres haies où l’on passe en une seconde d’un obstacle à l’autre», a-t-il dit.
Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste n’a pas tardé à réagir aux propos tenus par Jean-Pierre Raffarin dans le quotidien du soir. «Le Premier ministre veut se présenter comme l’homme de l’apaisement après avoir créé toutes les conditions de l’affrontement», a-t-il souligné, avant d’ajouter : «Derrière le ton patelin, Jean-Pierre Raffarin s’affirme bien ainsi comme le Premier ministre de la droite libérale (…) Une telle attitude ne présage rien de bon concernant les réformes à venir de l’assurance maladie». Pour sa part, Alain Bocquet, président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, a jugé que le locataire de Matignon cherchait à «biaiser en parlant d’apaisement social».
Pendant ce temps, le texte sur la réforme des retraites était toujours en discussion à l'Assemblée nationale. Hier, les députés ont d'ailleurs voté l'article clé du texte qui prévoit un allongement progressif et généralisé de la durée de cotisation, soit 40 ans pour tous les salariés. Après dix jours de débats, l'article 5 vient seulement d'être adopté car l'opposition mène une guerre de procédure en multipliant les amendements et en provoquant les suspensions de séance.
Dialoguer et apaiser
Dans un entretien accordé au journal Le Monde, Jean-Pierre Raffarin a affirmé ne pas avoir été surpris par le mouvement de protestation sur les retraites : «Les choses se sont globalement passées telles qu'on les avait pressenties, hormis la forte mobilisation du 13 mai, qui a surpris les syndicats eux-mêmes». Avec ce net repli du mouvement social, le Premier ministre est en passe de remporter sa première grande victoire après un an à Matignon. Jean-Pierre Raffarin est, semble-t-il, en passe de réussir là où un autre gouvernement de droite, celui d’Alain Juppé, avait dû reculer en 1995.
«Nous sortons d’un printemps tendu, en raison du débat sur les retraites. Je souhaite vraiment que l’on puisse apaiser ces tensions. Je fais le choix de l’apaisement social», a déclaré le chef du gouvernement, anticipant sur les dossiers sociaux de la rentrée : de nouveau les retraites, le chômage, l’Education nationale, les salaires et surtout la réforme de la Sécurité sociale. A l’approche de ce prochain grand rendez-vous social, il s’est voulu rassurant en affirmant ne pas «envisager d’initiative brutale». Jean-Pierre Raffarin insiste donc sur sa volonté de ne brusquer personne pour cette nouvelle réforme à laquelle les Français sont très attachés. «La politique de réforme, ce n’est pas un 110 mètres haies où l’on passe en une seconde d’un obstacle à l’autre», a-t-il dit.
Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste n’a pas tardé à réagir aux propos tenus par Jean-Pierre Raffarin dans le quotidien du soir. «Le Premier ministre veut se présenter comme l’homme de l’apaisement après avoir créé toutes les conditions de l’affrontement», a-t-il souligné, avant d’ajouter : «Derrière le ton patelin, Jean-Pierre Raffarin s’affirme bien ainsi comme le Premier ministre de la droite libérale (…) Une telle attitude ne présage rien de bon concernant les réformes à venir de l’assurance maladie». Pour sa part, Alain Bocquet, président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, a jugé que le locataire de Matignon cherchait à «biaiser en parlant d’apaisement social».
par Clarisse Vernhes
Article publié le 20/06/2003