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Union européenne

L'appel aux Balkans à réformer

Le sommet européen de Thessalonique, en Grèce, vient de s’achever avec une réunion entre les dirigeants des quinze pays membres et ceux des cinq pays anciennement communistes des Balkans, qui aspirent à intégrer l’Union européenne. Une réunion qui a fait suite à l’adoption comme «document de base» du projet de Constitution européenne élaboré par la Convention présidée par Valéry Giscard d’Estaing.
Condition pour obtenir le droit d’entrer dans l’Union européenne : accélérer les réformes et combattre le crime organisé. C’est en substance les messages qu’ont adressés les dirigeants de l’Union européenne à leurs homologues des cinq pays des Balkans, samedi matin, lors d’un bref sommet qui a duré un peu plus de deux heures, à Porto Carras. Un sommet UE-Balkans qui aurait été particulièrement voulu par la présidence grecque de l’Union, qui a fait de l’intégration européenne des pays des Balkans l’une de ses priorités.

Ce mini-sommet a donc permis de réaffirmer que les cinq pays - Albanie, Bosnie-Herzégovine, Serbie-Monténégro, Macédoine et Croatie - ont vocation d’adhérer un jour à l’Union européenne mais aussi et surtout qu’ils ont à intensifier les réformes tant politiques qu’économiques ou judiciaires pour se rapprocher des normes européennes. «Notre message pour ces pays est clair, leur destin est l’appartenance à l’Union européenne mais bien sûr ils devront faire des efforts», avait déjà prévenu, Chris Patten, commissaire européen aux Relations extérieures, avant d’ajouter : «Cela dépend entièrement d’eux». Ainsi pour les encourager à s’engager plus fermement sur la voie de la réforme, l’UE a décidé de mobiliser à leur intention plus de 200 millions d’euros supplémentaires entre 2004 et 2006, qui s’ajoutent à une enveloppe de 4,6 milliards d’euros prévus pour la période 2000/2006.

Adoption d’une déclaration commune

Outre l’accélération des réformes, la lutte active et prioritaire contre le crime organisé et la corruption a été activement préconisée. La déclaration commune a souligné «que la criminalité organisée et la corruption sont de réels obstacles à la stabilité démocratique, à l’Etat de droit, au développement économique et au développement de la société civile dans la région et sont une source de grave préoccupation pour l’UE». «Combattre ces maux constitue une priorité de premier plan», poursuit le texte, en ajoutant qu’une «attention particulière sera accordée par l’UE à la lutte contre la traite des êtres humains».

Lundi dernier, à Luxembourg, les ministres européens des Affaires étrangères s’étaient déjà inquiétés de la fragilité de la situation dans ces pays, illustrée de façon dramatique par l’assassinat, en mars dernier, du Premier ministre serbe, Zoran Djindjic. Ils avaient alors souligné la nécessité de renforcer la lutte contre la criminalité organisée, qui se traduit par le trafic d’être humains, de drogues et d’armes, mais aussi la contrebande de marchandises. La répression de la corruption devant également se poursuivre.

A l’heure actuelle, seule la Croatie a déposé une demande d’adhésion à l’Union européenne. Elle souhaiterait pouvoir la rejoindre en 2007, en même temps que la Bulgarie et la Roumanie. Mais sa candidature n’a pas encore officiellement été acceptée. La Serbie-Monténégro a multiplié les réformes économiques et son président espère que son pays pourra adhérer à l’UE «dès 2007 ou 2008, et non pas seulement en 2010 voire 2015». Quant à la Bosnie-Herzégovine, elle a pour objectif de rejoindre l’Union en 2012 au plus tard.



par Clarisse  Vernhes

Article publié le 21/06/2003