Rwanda
Retour d’exil
Faustin Twagiramungu, ancien Premier ministre est candidat à l’élection présidentielle de son pays. Ce scrutin sera la première consultation qui marquera le retour au fonctionnement des institutions républicaines après le génocide de 1994.
Faustin Twagiramungu retourne dans son pays, pour briguer le poste de président de la République. Exilé à Bruxelles depuis 1995, il a souvent été entendu par les différentes commissions d’enquête sur le génocide au Rwanda. Hutu d’origine, et dit «modéré», il a aussi été la caution de la volonté de changement et de réconciliation des Tutsis, dans le gouvernement de ceux qui ont mis fin au génocide, l e Front patriotique rwandais (FPR). Le «gouvernement de transition à base élargie», à forte coloration tutsie, composé en juillet 1994, était conduit par Faustin Twagiramungu. Il avait été confirmé à ce poste par les accords d’Arusha signés quelques jours plus tôt. Par consensus au sein du bureau politique du FPR (Front patriotique rwandais) Pasteur Bizimungu était devenu le nouveau président de la République. Un certain major-général Paul Kagame, commandant en chef de l’Armée patriotique rwandaise, était le vice-président et le ministre de la Défense.
Destitué par Paul Kagame en 1995, en même temps que le président Bizimungu, toujours en prison, Faustin Twagiramungu s’est exilé en Belgique, d’où il a mené des activités politiques en demi-teinte. Mais, dès l’annonce des nouvelles réformes institutionnelles au Rwanda, il avait, en décembre 2002, manifesté son intention de briguer la magistrature suprême de son pays. Exilé volontaire, il entend aussi rentrer librement dans son pays pour conduire personnellement la campagne électorale avant le scrutin présidentiel du mois d’août prochain. Il est attendu à Kigali, le vendredi 20 juin, mais pour des raisons de sécurité il n’a pas l’intention de rejoindre son domicile. Une chambre à l’hôtel lui paraît plus sûre dans un premier temps.
Le multipartisme en question
Le référendum du 26 mai sur la nouvelle constitution a été approuvé par 93% des voix du peuple rwandais. Cette nouvelle constitution ouvre la voie aux premières élections générales au Rwanda après le guerre civile et le génocide de 1994. L’élection présidentielle sera suivie dès le mois de septembre par les législatives. Le suffrage universel direct est le mode retenu pour l’élection présidentielle et en partie pour les législatives. Le mandat du chef de l’Etat sera de sept années renouvelable une seule fois. Par ailleurs, la nouvelle constitution, même si elle autorise le multipartisme, encadre tout de même son fonctionnement. «Le multipartisme a eu des effets néfastes au Rwanda. Ce n’est pas le multipartisme en soi mais la façon dont les prétendus politiciens ont utilisé les partis. Le multipartisme n’est pas un mal. Ici, il a été mal utilisé», a déclaré Charles Murigande, le ministre des Affaires étrangères pour justifier des interdictions signifiées à de nombreux partis politiques.
«En Allemagne, on ne peut pas se lever et lancer des théories raciales ou former un parti pour promouvoir la race aryenne», poursuit Charles Murigande qui explique la démarche du gouvernement soucieux d’éloigner les démons du «divisionnisme ethnique». Mais pour les organisations de défense des droits de l’homme, ces termes ont été choisis pour empêcher certains opposants de participer aux élections. Le FPR, ancienne rébellion tutsie qui contrôle le parlement et le gouvernement, a obtenu la suspension du Mouvement démocratique républicain (MDR), principal mouvement hutu, dont est issu Faustin Twagiramungu. Président du MDR, il n’exclut pas l’éventualité de se présenter comme un candidat indépendant à l’élection présidentielle. Au Rwanda, l’ethnie Hutu est majoritaire, mais la minorité tutsie, qui avait subi le génocide de 1994, contrôle aujourd’hui l’appareil de l’Etat.
Destitué par Paul Kagame en 1995, en même temps que le président Bizimungu, toujours en prison, Faustin Twagiramungu s’est exilé en Belgique, d’où il a mené des activités politiques en demi-teinte. Mais, dès l’annonce des nouvelles réformes institutionnelles au Rwanda, il avait, en décembre 2002, manifesté son intention de briguer la magistrature suprême de son pays. Exilé volontaire, il entend aussi rentrer librement dans son pays pour conduire personnellement la campagne électorale avant le scrutin présidentiel du mois d’août prochain. Il est attendu à Kigali, le vendredi 20 juin, mais pour des raisons de sécurité il n’a pas l’intention de rejoindre son domicile. Une chambre à l’hôtel lui paraît plus sûre dans un premier temps.
Le multipartisme en question
Le référendum du 26 mai sur la nouvelle constitution a été approuvé par 93% des voix du peuple rwandais. Cette nouvelle constitution ouvre la voie aux premières élections générales au Rwanda après le guerre civile et le génocide de 1994. L’élection présidentielle sera suivie dès le mois de septembre par les législatives. Le suffrage universel direct est le mode retenu pour l’élection présidentielle et en partie pour les législatives. Le mandat du chef de l’Etat sera de sept années renouvelable une seule fois. Par ailleurs, la nouvelle constitution, même si elle autorise le multipartisme, encadre tout de même son fonctionnement. «Le multipartisme a eu des effets néfastes au Rwanda. Ce n’est pas le multipartisme en soi mais la façon dont les prétendus politiciens ont utilisé les partis. Le multipartisme n’est pas un mal. Ici, il a été mal utilisé», a déclaré Charles Murigande, le ministre des Affaires étrangères pour justifier des interdictions signifiées à de nombreux partis politiques.
«En Allemagne, on ne peut pas se lever et lancer des théories raciales ou former un parti pour promouvoir la race aryenne», poursuit Charles Murigande qui explique la démarche du gouvernement soucieux d’éloigner les démons du «divisionnisme ethnique». Mais pour les organisations de défense des droits de l’homme, ces termes ont été choisis pour empêcher certains opposants de participer aux élections. Le FPR, ancienne rébellion tutsie qui contrôle le parlement et le gouvernement, a obtenu la suspension du Mouvement démocratique républicain (MDR), principal mouvement hutu, dont est issu Faustin Twagiramungu. Président du MDR, il n’exclut pas l’éventualité de se présenter comme un candidat indépendant à l’élection présidentielle. Au Rwanda, l’ethnie Hutu est majoritaire, mais la minorité tutsie, qui avait subi le génocide de 1994, contrôle aujourd’hui l’appareil de l’Etat.
par Didier Samson
Article publié le 20/06/2003