France
Paris offre un quai à Mitterrand
Le Conseil de Paris a décidé mardi 17 juin 2003 de donner le nom de l’ancien chef de l’Etat François Mitterrand à l’un des quais du centre de la capitale. Initiée par le maire de Paris Bertrand Delanoë, cette idée a suscité de vives réactions aussi bien au sein de la droite que de la gauche.
Désormais, les Parisiens pourront se promener sur le quai Mitterrand. Celui-ci s’étendra sur quelques centaines de mètres, comprenant une portion des quais du Louvre et des Tuileries. Cette décision du conseil de Paris ne résulte pourtant pas d’un consensus. L’idée de rendre ainsi hommage à celui qui fut président de la République durant deux septennats a en effet fait l’objet d’un débat passionné.
L’UMP reconnaît volontiers qu’il est de «tradition républicaine» de donner des noms d’artères à des présidents défunts. Mais elle déplore l’association qui est faite entre des «symboles forts de l’histoire de France» et la personne de François Mitterrand «qui reste très controversée». La droite a notamment fait allusion à l’histoire de la collaboration. Jean-François Legaret, maire UMP du 1er arrondissement, a par ailleurs regretté que les riverains n’aient pas été consultés au préalable. Ce à quoi le socialiste Patrick Bloche a répondu : «Mais personne n’habite sur ces quais !» Il n’y a effectivement aucun riverain entre le palais du Louvre et la Seine. La majorité du groupe UMP n’a donc pas pris part au vote. L’UDF, quant à elle, a clairement voté contre, avançant le fait que le lieu en question relève du «patrimoine mondial de l’Humanité».
«Manœuvres de politicaillerie»
Même au sein de la gauche, l’initiative n’a pas reçu l’approbation de tous. Les Verts, dont la majorité s’est abstenue, n’ont pas chaudement accueilli le projet visant à honorer l’ancien président. «Dans le contexte actuel, avec le procès Elf qui souligne sa participation au pacte de corruption, c’est un peu déplacé de vouloir donner un nom de quai à Mitterrand», a souligné lundi le président du groupe des Verts, Alain Riou. Le PCF, également peu enthousiaste, a cependant voté favorablement, afin de rendre hommage aux «orientations politiques nouvelles» du début de l’ère Mitterrand. D’ailleurs, le MRC (Mouvement républicain et citoyen de l’ex-ministre Jean-Pierre Chevènement) rappelle à l’occasion certains des grands traits de l’œuvre du défunt président : la suppression de la peine de mort, la retraite à 60 ans et son rôle dans l’aménagement de la capitale.
L’approbation du projet par une large majorité constitue d’autant plus une réussite pour le maire de Paris Bertrand Delanoë qu’il s’était vu refuser ses précédentes propositions d’emplacement : le site des Buttes-Chaumont et la place du Carrousel. Cette fois-ci, la proposition aurait bénéficié du soutien du président de la République. «C’est la moindre des choses que Mitterrand ait une rue», estime-t-on à l’Elysée. Bertrand Delanoë a cependant regretté lundi le manque de consensus : «Cela me peine un peu, les gens qui n’arrivent pas à prendre de la hauteur», a-t-il indiqué. Georges Sarre (MRC) qualifie d’ailleurs l’opposition de la droite au projet de «manœuvres de politicaillerie».
L’UMP reconnaît volontiers qu’il est de «tradition républicaine» de donner des noms d’artères à des présidents défunts. Mais elle déplore l’association qui est faite entre des «symboles forts de l’histoire de France» et la personne de François Mitterrand «qui reste très controversée». La droite a notamment fait allusion à l’histoire de la collaboration. Jean-François Legaret, maire UMP du 1er arrondissement, a par ailleurs regretté que les riverains n’aient pas été consultés au préalable. Ce à quoi le socialiste Patrick Bloche a répondu : «Mais personne n’habite sur ces quais !» Il n’y a effectivement aucun riverain entre le palais du Louvre et la Seine. La majorité du groupe UMP n’a donc pas pris part au vote. L’UDF, quant à elle, a clairement voté contre, avançant le fait que le lieu en question relève du «patrimoine mondial de l’Humanité».
«Manœuvres de politicaillerie»
Même au sein de la gauche, l’initiative n’a pas reçu l’approbation de tous. Les Verts, dont la majorité s’est abstenue, n’ont pas chaudement accueilli le projet visant à honorer l’ancien président. «Dans le contexte actuel, avec le procès Elf qui souligne sa participation au pacte de corruption, c’est un peu déplacé de vouloir donner un nom de quai à Mitterrand», a souligné lundi le président du groupe des Verts, Alain Riou. Le PCF, également peu enthousiaste, a cependant voté favorablement, afin de rendre hommage aux «orientations politiques nouvelles» du début de l’ère Mitterrand. D’ailleurs, le MRC (Mouvement républicain et citoyen de l’ex-ministre Jean-Pierre Chevènement) rappelle à l’occasion certains des grands traits de l’œuvre du défunt président : la suppression de la peine de mort, la retraite à 60 ans et son rôle dans l’aménagement de la capitale.
L’approbation du projet par une large majorité constitue d’autant plus une réussite pour le maire de Paris Bertrand Delanoë qu’il s’était vu refuser ses précédentes propositions d’emplacement : le site des Buttes-Chaumont et la place du Carrousel. Cette fois-ci, la proposition aurait bénéficié du soutien du président de la République. «C’est la moindre des choses que Mitterrand ait une rue», estime-t-on à l’Elysée. Bertrand Delanoë a cependant regretté lundi le manque de consensus : «Cela me peine un peu, les gens qui n’arrivent pas à prendre de la hauteur», a-t-il indiqué. Georges Sarre (MRC) qualifie d’ailleurs l’opposition de la droite au projet de «manœuvres de politicaillerie».
par Muriel Le Dieu
Article publié le 18/06/2003