Répression sur le Web
Les censeurs préoccupés par Internet
Les dernières années ont été marquées par une inquiétante montée de la censure sur Internet, selon le rapport de l’association Reporters sans frontières (RSF). Le développement ininterrompu du réseau inquiète les régimes autoritaires, mais également nos bonnes vieilles démocraties. C’est le cas notamment des Etats-Unis, la patrie de l’Internet.
Cinquante-et-un cyberdissidents sont actuellement derrière les barreaux. Que ce soit au Vietnam où un jeune médecin Pham Hong Son vient d’être condamné à treize ans de prison pour avoir «publié des textes favorables à la démocratie». Que ce soit en Chine où une jeune étudiante de 22 ans, Liu Di, a été arrêtée pour avoir «critiqué le gouvernement sur des forums de discussions». Ou bien en Tunisie où le webmaster Zouhair Yahyaoui qui animait un journal en ligne brocardant le président Ben Ali, a été condamné à deux ans de prison pour «propagation de fausses nouvelles».
RSF fait le point de cette répression dans le monde dans son rapport biennal spécifique à Internet rendu public cette semaine. «La croissance d’Internet s’accompagne d’une censure de plus en plus importante», explique le secrétaire général de RSF Robert Ménard. Avant d’ajouter: «A partir de l’an 2000, on a constaté une vague d’arrestations qui a culminé avec la très lourde peine prononcée mercredi 19 juin à l’encontre du vietnamien Pham Hong Son».
Marché noir d’adresses e-mails
Le Vietnam semble reproduire à la lettre le modèle chinois. Rappelons, les trois-quarts des cyberdissidents emprisonnés dans le monde, le sont en Chine. La moitié a été condamnée à des peines de prison de trois à douze ans. Le Pakistan, la Malaisie ou bien encore l’Iran et la Tunisie sont également des pays où toute la panoplie répressive est utilisée pour museler le réseau. Là encore bon nombre d’éditeurs et de journalistes se sont tournés vers l’Internet en raison de la censure qui frappe les médias.
Si la Chine a adopté une stratégie de contrôle de contenu et d’auto-censure, Cuba contrôle strictement son accès à l’intérieur de ses frontières. La tactique est différente, mais le résultat est le même. Le régime cherche à maîtriser qui à droit à Internet. L’accès au réseau est un phénomène limité aux universités et autres institutions autorisées. Seulement 60 000 personnes disposent d’une adresse électronique sur onze millions de Cubains. Entre un tiers à la moitié d’entre eux peuvent envoyer des messages à l’international. Les particuliers pour justifier d’une connexion doivent donner une raison valable. La situation est telle qu’un marché noir d’adresses e-mails a vu le jour et profite aux rares Cubains disposant d’un ordinateur.
Mais selon le rapport de RSF, il n’y a pas que les régimes autoritaires. Dans de nombreux pays comme les Etats-Unis, le Canada ou le Royaume-Uni, se multiplient ces atteintes, arbitraires ou légalisées. Les attentats du 11 septembre n’ont fait que renforcer la volonté des autorités américaines de contrôler la circulation de l’information sur la Toile. Au nom de la lutte anti-terroriste, plusieurs lois liberticides comme le Patriot Act et le Homeland Security Act qui ont pour objectif de surveiller des comportements douteux, viennent accroître le pouvoir d’investigation des autorités. En effet, ces lois sur la cybersécurité autorisent désormais les fournisseurs d’accès à révéler le contenu de communications électroniques à une administration locale ou fédérale. Services de renseignements, services de police ou juridique ont désormais accès à des infos confidentielles de connexion Internet.
Avec d’autres associations de défense des libertés individuelles (dont Electronic Privacy Information Center et Electronic Frontier Foundation), RSF cherche à sensibiliser le grand public sur cette problématique qui est celle de la confidentialité des données. Selon RSF, ce dispositif législatif mis en place par l’administration Bush est largement «liberticide, interventionniste, complice d’une nouvelle ère de surveillance généralisée». Une porte ouverte à tous les abus. L’Europe n’est pas en reste. Le Conseil de l’Europe, malgré un lobbying actif de nombreuses ONG, a ainsi adopté, à Budapest en 2001, un traité international qui permet de lutter contre les infractions pénales commises via l’Internet. Cette convention contient une série de procédures, comme la perquisition des réseaux informatiques et l’interception.
RSF fait le point de cette répression dans le monde dans son rapport biennal spécifique à Internet rendu public cette semaine. «La croissance d’Internet s’accompagne d’une censure de plus en plus importante», explique le secrétaire général de RSF Robert Ménard. Avant d’ajouter: «A partir de l’an 2000, on a constaté une vague d’arrestations qui a culminé avec la très lourde peine prononcée mercredi 19 juin à l’encontre du vietnamien Pham Hong Son».
Marché noir d’adresses e-mails
Le Vietnam semble reproduire à la lettre le modèle chinois. Rappelons, les trois-quarts des cyberdissidents emprisonnés dans le monde, le sont en Chine. La moitié a été condamnée à des peines de prison de trois à douze ans. Le Pakistan, la Malaisie ou bien encore l’Iran et la Tunisie sont également des pays où toute la panoplie répressive est utilisée pour museler le réseau. Là encore bon nombre d’éditeurs et de journalistes se sont tournés vers l’Internet en raison de la censure qui frappe les médias.
Si la Chine a adopté une stratégie de contrôle de contenu et d’auto-censure, Cuba contrôle strictement son accès à l’intérieur de ses frontières. La tactique est différente, mais le résultat est le même. Le régime cherche à maîtriser qui à droit à Internet. L’accès au réseau est un phénomène limité aux universités et autres institutions autorisées. Seulement 60 000 personnes disposent d’une adresse électronique sur onze millions de Cubains. Entre un tiers à la moitié d’entre eux peuvent envoyer des messages à l’international. Les particuliers pour justifier d’une connexion doivent donner une raison valable. La situation est telle qu’un marché noir d’adresses e-mails a vu le jour et profite aux rares Cubains disposant d’un ordinateur.
Mais selon le rapport de RSF, il n’y a pas que les régimes autoritaires. Dans de nombreux pays comme les Etats-Unis, le Canada ou le Royaume-Uni, se multiplient ces atteintes, arbitraires ou légalisées. Les attentats du 11 septembre n’ont fait que renforcer la volonté des autorités américaines de contrôler la circulation de l’information sur la Toile. Au nom de la lutte anti-terroriste, plusieurs lois liberticides comme le Patriot Act et le Homeland Security Act qui ont pour objectif de surveiller des comportements douteux, viennent accroître le pouvoir d’investigation des autorités. En effet, ces lois sur la cybersécurité autorisent désormais les fournisseurs d’accès à révéler le contenu de communications électroniques à une administration locale ou fédérale. Services de renseignements, services de police ou juridique ont désormais accès à des infos confidentielles de connexion Internet.
Avec d’autres associations de défense des libertés individuelles (dont Electronic Privacy Information Center et Electronic Frontier Foundation), RSF cherche à sensibiliser le grand public sur cette problématique qui est celle de la confidentialité des données. Selon RSF, ce dispositif législatif mis en place par l’administration Bush est largement «liberticide, interventionniste, complice d’une nouvelle ère de surveillance généralisée». Une porte ouverte à tous les abus. L’Europe n’est pas en reste. Le Conseil de l’Europe, malgré un lobbying actif de nombreuses ONG, a ainsi adopté, à Budapest en 2001, un traité international qui permet de lutter contre les infractions pénales commises via l’Internet. Cette convention contient une série de procédures, comme la perquisition des réseaux informatiques et l’interception.
par Myriam Berber
Article publié le 20/06/2003 Dernière mise à jour le 19/06/2003 à 22:00 TU