Union européenne
Italie : 180 jours pour convaincre
L’accent mis sur la personne de Silvio Berlusconi comme président, pour six mois, de l’Union européenne a quelque peu occulté les dossiers sur lesquels la présidence italienne a déjà entrepris de se pencher. A l’ordre du jour d’ici décembre 2003, la future constitution de l’Europe, la relance économique dans la communauté et la lutte contre l’immigration clandestine.
Le président du Conseil italien se sent, à juste titre, dans le collimateur à l’heure où il prend la présidence semestrielle de l’Union européenne. Mais, au-delà de sa personne, controversée dans bien des capitales européennes, c’est l’Italie tout entière qui se trouve au défi de réussir. Silvio Berlusconi a reconnu, devant les parlementaires italiens, qu’«au cours des prochains 180 jours nous serons tous jugés sur la manière dont l’Italie aura su exercer son rôle de coordinateur et de guide à un des moments politique et constitutionnel les plus importants de l’histoire récente de l’Europe». Le président de l’Union européenne doit présenter officiellement son programme le 2 juillet devant le parlement européen à Strasbourg.
En effet, l’agenda de la présidence italienne de l’Union européenne porte en priorité l’ouverture, en octobre prochain, de la conférence intergouvernementale (CIG) sur la future constitution de l’Europe à 25 membres. L’objectif de Silvio Berlusconi est d’aboutir avant la fin de l’année afin de permettre la signature du traité constitutionnel entre le 1er mai 2004, date de l’entrée de dix nouveaux membres dans l’Union et juin suivant, mois des élections au parlement européen dans les 25 pays membres. Le délai peut paraître court au regard des divergences encore à aplanir.
Le président du conseil italien espère que cette signature interviendra à Rome, là où a vu le jour, en 1957, la première institution européenne ouvrant la voie à l’union d’aujourd’hui. Mais, sur le lieu de la signature, rien n’est encore définitivement arrêté et le dernier sommet de Thessalonique est muet sur ce point.
Un «plan Tremonti» pour la croissance
Autre thème difficile de la présidence italienne : la relance économique de l’Union dans un contexte de morosité internationale et de contrainte accrue sur les finances publiques. Comment promouvoir l’aspect croissance du fameux Pacte de stabilité et de croissance, sans, justement, mettre en danger la stabilité ? Le ministre des finances italien Giulio Tremonti pense avoir trouvé la solution avec un plan de grands travaux financé par l’emprunt afin de ne pas peser davantage sur les déficits publics. De grands réseaux européens de transports routiers et ferroviaires pourraient, avec le «plan Tremonti», doper la reprise économique dont les pays européens ont tant besoin tout en améliorant les infrastructures de l’Union à moyen et long terme. Dès le 15 juillet les ministres de l’économie et des finances des Quinze devraient mandater la Banque européenne d’investissement (BEI) pour qu’elle prépare des propositions concrètes et envisage leur financement.
Il revient également à l’Italie, pays particulièrement exposé en ce domaine, de mettre en œuvre les décisions prises pour renforcer la lutte contre l’immigration clandestine et le terrorisme. Le ministre de l’Intérieur Giuseppe Pisanu met au rang des priorités l’inclusion des données biométriques sur les visas accordés aux ressortissants des pays non communautaires. Les empreintes digitales constitueront la première étape de sécurisation des documents d’identité, y compris des Européens eux-mêmes. La reconnaissance faciale pourrait s’y ajouter d’autant que les Etats-Unis ont annoncé qu’ils les imposeraient dès l’automne 2003 pour l’entrée sur leur territoire.
Enfin, dans les relations extérieures de l’Union européenne Silvio Berlusconi se veut à la fois un chaud partisan de l’Europe et un grand ami des Etats-Unis dont il a été lors de la crise irakienne un fervent soutien. Il s’attachera à réconcilier plus avant les pays, comme la France ou l’Allemagne, qui se sont opposés à la politique américaine, et les Etats-Unis. Partisan d’une Europe très élargie à la Turquie, la Russie et même Israël, Silvio Berlusconi compte sur ses bonnes relations avec George W. Bush pour faire avancer l’idée d’organiser en Italie une conférence de paix entre Israéliens et Palestiniens.
En effet, l’agenda de la présidence italienne de l’Union européenne porte en priorité l’ouverture, en octobre prochain, de la conférence intergouvernementale (CIG) sur la future constitution de l’Europe à 25 membres. L’objectif de Silvio Berlusconi est d’aboutir avant la fin de l’année afin de permettre la signature du traité constitutionnel entre le 1er mai 2004, date de l’entrée de dix nouveaux membres dans l’Union et juin suivant, mois des élections au parlement européen dans les 25 pays membres. Le délai peut paraître court au regard des divergences encore à aplanir.
Le président du conseil italien espère que cette signature interviendra à Rome, là où a vu le jour, en 1957, la première institution européenne ouvrant la voie à l’union d’aujourd’hui. Mais, sur le lieu de la signature, rien n’est encore définitivement arrêté et le dernier sommet de Thessalonique est muet sur ce point.
Un «plan Tremonti» pour la croissance
Autre thème difficile de la présidence italienne : la relance économique de l’Union dans un contexte de morosité internationale et de contrainte accrue sur les finances publiques. Comment promouvoir l’aspect croissance du fameux Pacte de stabilité et de croissance, sans, justement, mettre en danger la stabilité ? Le ministre des finances italien Giulio Tremonti pense avoir trouvé la solution avec un plan de grands travaux financé par l’emprunt afin de ne pas peser davantage sur les déficits publics. De grands réseaux européens de transports routiers et ferroviaires pourraient, avec le «plan Tremonti», doper la reprise économique dont les pays européens ont tant besoin tout en améliorant les infrastructures de l’Union à moyen et long terme. Dès le 15 juillet les ministres de l’économie et des finances des Quinze devraient mandater la Banque européenne d’investissement (BEI) pour qu’elle prépare des propositions concrètes et envisage leur financement.
Il revient également à l’Italie, pays particulièrement exposé en ce domaine, de mettre en œuvre les décisions prises pour renforcer la lutte contre l’immigration clandestine et le terrorisme. Le ministre de l’Intérieur Giuseppe Pisanu met au rang des priorités l’inclusion des données biométriques sur les visas accordés aux ressortissants des pays non communautaires. Les empreintes digitales constitueront la première étape de sécurisation des documents d’identité, y compris des Européens eux-mêmes. La reconnaissance faciale pourrait s’y ajouter d’autant que les Etats-Unis ont annoncé qu’ils les imposeraient dès l’automne 2003 pour l’entrée sur leur territoire.
Enfin, dans les relations extérieures de l’Union européenne Silvio Berlusconi se veut à la fois un chaud partisan de l’Europe et un grand ami des Etats-Unis dont il a été lors de la crise irakienne un fervent soutien. Il s’attachera à réconcilier plus avant les pays, comme la France ou l’Allemagne, qui se sont opposés à la politique américaine, et les Etats-Unis. Partisan d’une Europe très élargie à la Turquie, la Russie et même Israël, Silvio Berlusconi compte sur ses bonnes relations avec George W. Bush pour faire avancer l’idée d’organiser en Italie une conférence de paix entre Israéliens et Palestiniens.
par Francine Quentin
Article publié le 01/07/2003