Corse
Yvan Colonna appréhendé
Yvan Colonna, l’assassin présumé du préfet Claude Erignac a été arrêté le vendredi 4 juillet, en début de soirée dans une bergerie en Corse du sud, alors que le procès des assassins présumés entre dans sa cinquième semaine. Il a immédiatement été transféré à Paris, à la maison d’arrêt de la Santé.
Vendredi 4 juillet, à 19 heures des policiers du Raid pénètrent dans la bergerie du lieu-dit Margaritaghia, à Porto-Pollo en Corse du sud. Cet petit hameau ou Yvan Colonna a été retrouvé est situé entre Ajaccio au et Propriano au sud. De sources policière, il aurait été repéré en ces lieux quelques jours au paravent. Des informations concordantes et des regroupements de renseignements divers auraient permis aux policiers de situer la cachette du fugitif. Selon eux, aucune dénonciation ne les aurait mis sur la piste d’Yvan Colonna. Vendredi matin après avoir donné à manger aux oies et aux chèvres, il avait quitté la bergerie pour le maquis, mais les policiers ayant jugé la filature trop risquée, ont préféré attendre son retour pour l’interpeller.
L’homme a changé d’aspect et ne correspond plus à l’image du jeune homme mal rasé aux cheveux courts, diffusée dans toute la France. Il porte aujourd’hui des cheveux longs, il est barbu et a aussi forci. Au moment de son interpellation, il aurait d’abord nié être Yvan Colonna, avant de répondre «Oui c’est bien moi». Il s’est rendu sans résistance, mais selon Nicolas Sarkozy, les forces de l’ordre ont découvert un chargeur et une grenade dans son domicile, vraisemblablement disposés pour lui «permettre de fuire».
La nouvelle de l’arrestation d’Yvan Colonna parcourt toute l’île et mobilise très vite une foule de sympathisants et de curieux devant le commissariat d’Ajaccio. Une rumeur avait annoncé son transfert à ce commissariat. A 21 heures 30 minutes plusieurs véhicules de la gendarmerie qui approchaient les lieux ont été bloqués et des militants nationalistes scandaient son nom. Mais très vite les manifestants ont compris que les gendarmes avaient, par cette opération, fait diversion pour conduire le captif, dans une relative sérénité, vers son lieu de détention, la prison de la Santé à Paris où il est arrivé tard dans la nuit.
«Il n’y a pas eu de négociation»
Pendant cette opération de transfert, la nouvelle a été apportée à Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, en plein meeting à Carpentras, dans le sud de la France. Le cours normal de la réunion publique de l’UMP est suspendu pour une annonce du ministre. «J’ai quelque chose de très important à vous dire : il y a vingt minutes, la police française a arrêté Yvan Colonna, l’assassin du préfet Erignac», a lancé Nicolas Sarkozy dans un tonnerre d’applaudissement. Mais dès le lendemain matin, après les expressions des joies et félicitations diverses, apparaissent les interrogations et suspicions sur les coïncidences et méthodes du gouvernement.
En effet, le procès des assassins présumés du préfet Claude Erignac entre dans sa 5ème semaine sans faits nouveaux et le hasard du calendrier fait qu’on se trouve à la veille du référendum en Corse sur le statut de l’île. Très vite on a parlé de négociation, et d’arrangement entre le gouvernement et les nationalistes corses. Nicolas Sarkozy a rejeté toutes ces allégations en soulignant que «les équipes sur le terrain jugent seules de l'opportunité de passer à l’action, ce n’est pas une décision qui vient de la centrale». Malgré tout certaines similitudes avec la libération des otages français du Liban sautent aux yeux. En effet, après trois ans de détention Marcel Carton, Marcel Fontaine et Jean-Paul Kauffmann avaient été libérés le 5 mai 1988, en plein deuxième de l’élection présidentielle, opposant le Premier ministre d’alors Jacques Chirac à François Mitterrand, le président sortant.Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Charles Pasqua avait été aussi accusé d’avoir versé une importante rançon pour obtenir la libération des otages, programmée pour que le candidat Chirac puisse en tirer un bénéfice politique.
La classe politique aujourd'hui, dans son ensemble, est unanime pour ne pas établir un lien entre l'arrestation d'Yvan Colonna et le scrutin à venir en Corse. Néanmoins l’opposition met en garde le gouvernement contre toute exploitation tendancieuse de ce «succès de la police». En revanche Noël Mamère, député Verts, a estimé qu’on est «en droit de s’étonner de cette arrestation à la veille du scrutin».
L’homme a changé d’aspect et ne correspond plus à l’image du jeune homme mal rasé aux cheveux courts, diffusée dans toute la France. Il porte aujourd’hui des cheveux longs, il est barbu et a aussi forci. Au moment de son interpellation, il aurait d’abord nié être Yvan Colonna, avant de répondre «Oui c’est bien moi». Il s’est rendu sans résistance, mais selon Nicolas Sarkozy, les forces de l’ordre ont découvert un chargeur et une grenade dans son domicile, vraisemblablement disposés pour lui «permettre de fuire».
La nouvelle de l’arrestation d’Yvan Colonna parcourt toute l’île et mobilise très vite une foule de sympathisants et de curieux devant le commissariat d’Ajaccio. Une rumeur avait annoncé son transfert à ce commissariat. A 21 heures 30 minutes plusieurs véhicules de la gendarmerie qui approchaient les lieux ont été bloqués et des militants nationalistes scandaient son nom. Mais très vite les manifestants ont compris que les gendarmes avaient, par cette opération, fait diversion pour conduire le captif, dans une relative sérénité, vers son lieu de détention, la prison de la Santé à Paris où il est arrivé tard dans la nuit.
«Il n’y a pas eu de négociation»
Pendant cette opération de transfert, la nouvelle a été apportée à Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, en plein meeting à Carpentras, dans le sud de la France. Le cours normal de la réunion publique de l’UMP est suspendu pour une annonce du ministre. «J’ai quelque chose de très important à vous dire : il y a vingt minutes, la police française a arrêté Yvan Colonna, l’assassin du préfet Erignac», a lancé Nicolas Sarkozy dans un tonnerre d’applaudissement. Mais dès le lendemain matin, après les expressions des joies et félicitations diverses, apparaissent les interrogations et suspicions sur les coïncidences et méthodes du gouvernement.
En effet, le procès des assassins présumés du préfet Claude Erignac entre dans sa 5ème semaine sans faits nouveaux et le hasard du calendrier fait qu’on se trouve à la veille du référendum en Corse sur le statut de l’île. Très vite on a parlé de négociation, et d’arrangement entre le gouvernement et les nationalistes corses. Nicolas Sarkozy a rejeté toutes ces allégations en soulignant que «les équipes sur le terrain jugent seules de l'opportunité de passer à l’action, ce n’est pas une décision qui vient de la centrale». Malgré tout certaines similitudes avec la libération des otages français du Liban sautent aux yeux. En effet, après trois ans de détention Marcel Carton, Marcel Fontaine et Jean-Paul Kauffmann avaient été libérés le 5 mai 1988, en plein deuxième de l’élection présidentielle, opposant le Premier ministre d’alors Jacques Chirac à François Mitterrand, le président sortant.Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Charles Pasqua avait été aussi accusé d’avoir versé une importante rançon pour obtenir la libération des otages, programmée pour que le candidat Chirac puisse en tirer un bénéfice politique.
La classe politique aujourd'hui, dans son ensemble, est unanime pour ne pas établir un lien entre l'arrestation d'Yvan Colonna et le scrutin à venir en Corse. Néanmoins l’opposition met en garde le gouvernement contre toute exploitation tendancieuse de ce «succès de la police». En revanche Noël Mamère, député Verts, a estimé qu’on est «en droit de s’étonner de cette arrestation à la veille du scrutin».
par Didier Samson
Article publié le 06/07/2003