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Corse

Le «non» l’emporte d’un cheveu

Une petite majorité s’est prononcée en faveur du «non» au référendum du 6 juillet sur l’avenir institutionnel de l’île. Les deux départements ont dit non à la réforme proposée par le gouvernement.
Le scrutin s’est déroulé sans heurts sur l’île de beauté avec une participation de 60%. Après la fermeture des bureaux de vote les chiffres ont évolué entre, tantôt une victoire du Oui et tantôt une victoire du Non. Un suspens que les instituts de sondage ont entretenu avec des publications partielles avant la diffusion des résultats «stabilisés» annoncés par Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur.

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur les Corses se sont prononcés pour un statu quo en votant Non à la réforme à 50,98% contre 49,02% pour le Oui. Une défaite personnelle pour le ministre de l’Intérieur qui s’est investi personnellement en faveur d’une réforme institutionnelle qui aurait pu être le fer de lance de la politique du gouvernement en matière de décentralisation. Nicolas Sarkozy dans une brève allocution a reconnu la difficulté de mettre en place «une vraie réforme en Corse».

Oui pour un statu quo

José Rossi, le président de l’Assemblée de Corse (UMP) a souligné «la grande chance perdue par la Corse». En revanche, Emile Zuccarelli, le député–maire de Bastia, grand partisan du non s’est réjouit de ce résultat en qualifiant les propositions de décentralisation et de réforme des institutions de la Corse de «mauvaises».

En effet, la réforme proposait la suppression des Conseils généraux des deux départements de la Corse du sud et de la Haute Corse. Leurs compétences devraient être transférées à une assemblée territoriale unique qui devrait siéger à Ajaccio, avec ses 91 élus à la proportionnelle. Mais les opposants à cette réforme gouvernementale ont souligné le déséquilibre institutionnel, alors que la volonté affichée par le gouvernement est d’effacer la spécificité corse en l’intégrant au tissu national. Le paradoxe souligné par les opposants à la réforme de décentralisation s’est rajouté à l’arrestation d’Yvan Colonna, le tueur présumé du préfet Claude Erignac, que de nombreux Corses n’ont pas attribué au hasard.

Un communiqué du président de la République, souligne le regret de Jacques Chirac qui «appelle les Corses à se mobiliser pour relever le défi du développement économique, social et culturel». En revanche, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et son ministre de l’Intérieur, contre mauvaise fortune font bon cœur en saluant un taux de participation «exceptionnel» au scrutin.



par Didier  Samson

Article publié le 06/07/2003