Proche-Orient
La trêve menacée ?
Alors que responsables israéliens et palestiniens rivalisent de déclarations pour convaincre de leur volonté d’aller de l’avant, la trêve décrétée par les groupes palestiniens dans les attentats anti-israéliens a connu jeudi ses premiers ratés sérieux. Un activiste des Brigades des martyrs d’al-Aqsa a en effet été tué par des soldats israéliens, des tirs roquettes ont visé une colonie juive blessant trois personnes et Tsahal a ordonné la fermeture de la principale route de Gaza dont elle avait pourtant ordonné lundi la réouverture. L’évacuation mercredi de Bethléem par l’armée israélienne ne convainc en outre pas la population toujours empêchée de quitter la ville.
La ville de la Nativité est depuis mercredi après-midi de nouveau sous le contrôle de l’Autorité palestinienne. L’armée israélienne s’est en effet retirée de la cité et, pour la première fois depuis le mois de novembre 2002, des éléments des forces de sécurité palestiniennes peuvent circuler en uniforme et armés dans les rues de Bethléem. Le gouvernement de Mahmoud Abbas doit désormais veiller à ce qu’aucune attaque anti-israélienne ne soit lancée depuis la ville sous peine de voir de nouveau les forces de Tsahal y prendre position. Ce transfert des pouvoirs à l’Autorité palestinienne est le deuxième du genre puisque lundi l’armée israélienne avait déjà évacué le nord de la bande de Gaza. Il est toutefois loin de satisfaire les habitants de cette ville sainte du christianisme. La région de Bethléem reste en effet toujours bouclée, la population ne pouvant toujours pas circuler vers le reste de la Cisjordanie et encore moins vers la ville de Jérusalem distante de quelques kilomètres à peine.
Les retraits du nord de la bande de Gaza et de Bethléem, tout comme l’annonce d’une trêve de trois mois dans les attentats anti-israéliens, n’en constituent pas moins une avancée certaine et beaucoup estiment que la feuille de route, ce plan de paix qui prévoit la création d’un Etat palestinien à l’horizon 2005, est enfin sur les rails. D’autant que la rencontre Ariel Sharon-Mahmoud Abbas s’est déroulée dans les meilleures conditions, le président George Bush en personne s’étant déclaré «très content» des progrès enregistrés vers la paix au Proche-Orient. Quelques heures après cette rencontre, les autorités israéliennes ont annoncé la libération de huit prisonniers palestiniens, récemment arrêtés dans la région de Hébron et placés en détention administrative. Un geste de plus de la bonne volonté du Premier ministre israélien. Ariel Sharon a en outre reconnu que l’on ne pouvait pas demander aux Palestiniens de «liquider les terroristes sur le champ». Son gouvernement pourrait même ne pas exiger, dans un premier temps, le désarmement des activistes palestiniens.
Premiers dérapages
Si l’espoir semble de nouveau permis au Proche-Orient, la trêve décrétée par les groupes radicaux palestiniens dimanche dernier a connu ses premiers revers sérieux. Un militant des Brigades des martyrs al-Aqsa est en effet mort dans la nuit de mercredi à jeudi lors d’échanges de tirs avec des soldats israéliens à Kalkiliya dans le nord de la Cisjordanie. Il a été tué alors que des militaires de Tsahal étaient venus l’arrêter. Une foule de 5000 personnes a participé jeudi à ses obsèques et des hommes cagoulés tirant des rafales en l’air ont promis de venger sa mort. Les Brigades des martyrs d’al-Aqsa ont en outre affirmé ne plus être liées par la trêve qu’ils avaient proclamé lundi. «Nous avertissons l’ennemi sioniste et lui disons que nous n’allons pas nous taire face à ces opérations criminelles d’assassinats et d’arrestations et notre réponse sera très dure», affirme ainsi un communiqué de ce groupe radical lié au Fatah de Yasser Arafat et de son Premier ministre Mahmoud Abbas.
Trois roquettes ont en outre été tirées dans la nuit de mercredi à jeudi contre une colonie juive dans le sud de la bande de Gaza, blessant légèrement trois personnes. L’armée israélienne a aussitôt coupé la route de Salaheddine, le principal axe reliant le nord et le sud de la bande de Gaza réouvert lundi. Cet incident a été l’occasion pour les autorités israéliennes de présenter leur première protestation officielle depuis le début de la trêve. Conciliant et soucieux de ne pas mettre à mal des relations pour le moins cordiales, le Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas a qualifié d’«actes de sabotage» ces tirs de roquettes tout comme l’attaque qui a provoqué lundi la mort d’un travailleur immigré bulgare. «Ce sont des actes de sabotage que nous rejetons», a-t-il notamment affirmé.
Ces incidents portent certes un coup dur à la trêve décrétée dimanche par les groupes palestiniens. Une trêve qui risque d’être brisée si les autorités israéliennes ne procèdent pas très vite à des libérations de prisonniers palestiniens. Les groupes radicaux ont en effet conditionné l’arrêt des violences à la libération de tous les détenus politiques. Lors de la rencontre Sharon-Abbas, les trois quarts des entretiens ont porté sur le sujet sans qu’il n’y ait d’avancée notable. Le ministre palestinien chargé des prisonniers, Hicham Abdel Razzak a d’ailleurs souligné que «la paix sera impossible aussi longtemps qu’il y aura des Palestiniens dans les prisons israéliennes». Quelques 8000 prisonniers sont actuellement incarcérés par l’Etat hébreu. Près de 1200 sont des détenus administratifs, maintenus en prison sans jugement pendant des périodes de six mois renouvelables.
Les retraits du nord de la bande de Gaza et de Bethléem, tout comme l’annonce d’une trêve de trois mois dans les attentats anti-israéliens, n’en constituent pas moins une avancée certaine et beaucoup estiment que la feuille de route, ce plan de paix qui prévoit la création d’un Etat palestinien à l’horizon 2005, est enfin sur les rails. D’autant que la rencontre Ariel Sharon-Mahmoud Abbas s’est déroulée dans les meilleures conditions, le président George Bush en personne s’étant déclaré «très content» des progrès enregistrés vers la paix au Proche-Orient. Quelques heures après cette rencontre, les autorités israéliennes ont annoncé la libération de huit prisonniers palestiniens, récemment arrêtés dans la région de Hébron et placés en détention administrative. Un geste de plus de la bonne volonté du Premier ministre israélien. Ariel Sharon a en outre reconnu que l’on ne pouvait pas demander aux Palestiniens de «liquider les terroristes sur le champ». Son gouvernement pourrait même ne pas exiger, dans un premier temps, le désarmement des activistes palestiniens.
Premiers dérapages
Si l’espoir semble de nouveau permis au Proche-Orient, la trêve décrétée par les groupes radicaux palestiniens dimanche dernier a connu ses premiers revers sérieux. Un militant des Brigades des martyrs al-Aqsa est en effet mort dans la nuit de mercredi à jeudi lors d’échanges de tirs avec des soldats israéliens à Kalkiliya dans le nord de la Cisjordanie. Il a été tué alors que des militaires de Tsahal étaient venus l’arrêter. Une foule de 5000 personnes a participé jeudi à ses obsèques et des hommes cagoulés tirant des rafales en l’air ont promis de venger sa mort. Les Brigades des martyrs d’al-Aqsa ont en outre affirmé ne plus être liées par la trêve qu’ils avaient proclamé lundi. «Nous avertissons l’ennemi sioniste et lui disons que nous n’allons pas nous taire face à ces opérations criminelles d’assassinats et d’arrestations et notre réponse sera très dure», affirme ainsi un communiqué de ce groupe radical lié au Fatah de Yasser Arafat et de son Premier ministre Mahmoud Abbas.
Trois roquettes ont en outre été tirées dans la nuit de mercredi à jeudi contre une colonie juive dans le sud de la bande de Gaza, blessant légèrement trois personnes. L’armée israélienne a aussitôt coupé la route de Salaheddine, le principal axe reliant le nord et le sud de la bande de Gaza réouvert lundi. Cet incident a été l’occasion pour les autorités israéliennes de présenter leur première protestation officielle depuis le début de la trêve. Conciliant et soucieux de ne pas mettre à mal des relations pour le moins cordiales, le Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas a qualifié d’«actes de sabotage» ces tirs de roquettes tout comme l’attaque qui a provoqué lundi la mort d’un travailleur immigré bulgare. «Ce sont des actes de sabotage que nous rejetons», a-t-il notamment affirmé.
Ces incidents portent certes un coup dur à la trêve décrétée dimanche par les groupes palestiniens. Une trêve qui risque d’être brisée si les autorités israéliennes ne procèdent pas très vite à des libérations de prisonniers palestiniens. Les groupes radicaux ont en effet conditionné l’arrêt des violences à la libération de tous les détenus politiques. Lors de la rencontre Sharon-Abbas, les trois quarts des entretiens ont porté sur le sujet sans qu’il n’y ait d’avancée notable. Le ministre palestinien chargé des prisonniers, Hicham Abdel Razzak a d’ailleurs souligné que «la paix sera impossible aussi longtemps qu’il y aura des Palestiniens dans les prisons israéliennes». Quelques 8000 prisonniers sont actuellement incarcérés par l’Etat hébreu. Près de 1200 sont des détenus administratifs, maintenus en prison sans jugement pendant des périodes de six mois renouvelables.
par Mounia Daoudi
Article publié le 03/07/2003