Entreprises
Grandes manœuvres dans l’aluminium
Pas de pause estivale pour la mondialisation. Le Canadien Alcan, numéro 2 mondial de la production d’aluminium cherche à s’emparer du numéro 5, le Français Pechiney. Cette offre publique d’achat (OPA) jugée hostile par Pechiney permettrait la constitution d’un groupe renforcé face au leader mondial l’Américain Alcoa.
Travis Engen, président du groupe canadien Alcan est disposé à mettre 3,4 milliards d’euros sur la table pour prendre le contrôle de son homologue dans le secteur de l’aluminium le Français Pechiney. Ainsi, les porteurs d’actions du groupe Pechiney, désigné comme «la cible» se voient offrir 41 euros par action, soit un bonus de plus de 20% par rapport au dernier cours boursier, avant l’annonce de cette OPA. Pechiney a jugé inamicale et sans concertation une opération par ailleurs incertaine quand on connaît l’attachement de la Commission européenne aux conditions du maintien de la concurrence en Europe.
Alcan, en effet, n’en est pas à son coup d’essai en matière de rapprochement entre industriels de l’aluminium de part et d’autre de l’Atlantique. Déjà, en 2000, une fusion avait été amorcée entre Alcan, Pechiney et le Suisse Algroup. Elle avait échoué devant les réticences de la Commission de Bruxelles, le rapprochement se limitant alors à Alcan et Algroup. Aujourd’hui, Alcan semble vouloir reprendre le travail là où il avait été interrompu et Pechiney relève que les mêmes causes pourraient bien produire les mêmes effets.
Toutefois, du côté des analystes boursiers on avance une autre hypothèse. Pechiney repousserait l’OPA afin d’obtenir un meilleur prix de cession. La proposition Alcan valorise l’ensemble du groupe français à 3,4 milliards d’euros, montant que les marchés financiers jugent insuffisant si l’on en croit l’appréciation immédiate de l’action Pechiney à 42 euros soit au-dessus de l’offre d’Alcan.
Objectif : un groupe de 24 milliards de dollars
Pechiney, cependant, est en cours de restructuration. Avec un chiffre d’affaires total de 11,9 milliards d’euros en 2002, et 34 000 salariés dans le monde, le groupe a affiché une perte de 50 millions d’euros. Il procède actuellement à des réductions d’effectifs. Le marché de l’aluminium est étroitement lié à la croissance du PIB et, de ce fait, souffre du ralentissement de l’économie mondiale et du prix de l’énergie. A cela s’ajoute pour le groupe français la baisse des cours du dollar par rapport à la monnaie unique européenne. Pechiney produit et commercialise 1,23 million de tonnes d’aluminium. Présent dans l’emballage, il est au premier rang des fournisseurs d’Airbus et de Boeing et progresse dans l’automobile. Le groupe est numéro 1 pour les ventes de techniques d’électrolyse utilisées dans la plupart des installations récentes dans le monde.
De son coté, Alcan présente un chiffre d’affaires de 12,5 milliards de dollars en 2002 et emploie depuis sa fusion avec le Suisse Algroup 53 000 personnes dans 41 pays. La constitution d’un groupe Alcan-Pechiney donnerait naissance à une entité de 24 milliards de dollars de chiffre d’affaires, au premier rang mondial de l’aluminium et de l’emballage face au géant américain Alcoa. Le PDG d’Alcan espère bien que l’affaire sera bouclée, y compris l’accord de la Commission européenne, d’ici octobre prochain.
En attendant, les représentants du syndicat CGT de Pechiney manifestent la plus vive inquiétude devant cette annonce d’OPA qui s’inscrit, selon eux «dans le processus de concentration du capital qui s'étend à de nombreux secteurs industriels au niveau mondial dont on connaît les méfaits sur le quotidien des salariés et les industries nationales». Par avance, Alcan avait fait savoir que le groupe d’envisageait pas de réduction d’effectifs ni de sites de production en France, autre que celle déjà prévue par Pechiney dans le cadre de sa restructuration.
A lire également :
OPA sur Pechiney : big is beautiful
La chronique économique de Norbert Navarro (07/07/2003).
Alcan, en effet, n’en est pas à son coup d’essai en matière de rapprochement entre industriels de l’aluminium de part et d’autre de l’Atlantique. Déjà, en 2000, une fusion avait été amorcée entre Alcan, Pechiney et le Suisse Algroup. Elle avait échoué devant les réticences de la Commission de Bruxelles, le rapprochement se limitant alors à Alcan et Algroup. Aujourd’hui, Alcan semble vouloir reprendre le travail là où il avait été interrompu et Pechiney relève que les mêmes causes pourraient bien produire les mêmes effets.
Toutefois, du côté des analystes boursiers on avance une autre hypothèse. Pechiney repousserait l’OPA afin d’obtenir un meilleur prix de cession. La proposition Alcan valorise l’ensemble du groupe français à 3,4 milliards d’euros, montant que les marchés financiers jugent insuffisant si l’on en croit l’appréciation immédiate de l’action Pechiney à 42 euros soit au-dessus de l’offre d’Alcan.
Objectif : un groupe de 24 milliards de dollars
Pechiney, cependant, est en cours de restructuration. Avec un chiffre d’affaires total de 11,9 milliards d’euros en 2002, et 34 000 salariés dans le monde, le groupe a affiché une perte de 50 millions d’euros. Il procède actuellement à des réductions d’effectifs. Le marché de l’aluminium est étroitement lié à la croissance du PIB et, de ce fait, souffre du ralentissement de l’économie mondiale et du prix de l’énergie. A cela s’ajoute pour le groupe français la baisse des cours du dollar par rapport à la monnaie unique européenne. Pechiney produit et commercialise 1,23 million de tonnes d’aluminium. Présent dans l’emballage, il est au premier rang des fournisseurs d’Airbus et de Boeing et progresse dans l’automobile. Le groupe est numéro 1 pour les ventes de techniques d’électrolyse utilisées dans la plupart des installations récentes dans le monde.
De son coté, Alcan présente un chiffre d’affaires de 12,5 milliards de dollars en 2002 et emploie depuis sa fusion avec le Suisse Algroup 53 000 personnes dans 41 pays. La constitution d’un groupe Alcan-Pechiney donnerait naissance à une entité de 24 milliards de dollars de chiffre d’affaires, au premier rang mondial de l’aluminium et de l’emballage face au géant américain Alcoa. Le PDG d’Alcan espère bien que l’affaire sera bouclée, y compris l’accord de la Commission européenne, d’ici octobre prochain.
En attendant, les représentants du syndicat CGT de Pechiney manifestent la plus vive inquiétude devant cette annonce d’OPA qui s’inscrit, selon eux «dans le processus de concentration du capital qui s'étend à de nombreux secteurs industriels au niveau mondial dont on connaît les méfaits sur le quotidien des salariés et les industries nationales». Par avance, Alcan avait fait savoir que le groupe d’envisageait pas de réduction d’effectifs ni de sites de production en France, autre que celle déjà prévue par Pechiney dans le cadre de sa restructuration.
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La chronique économique de Norbert Navarro (07/07/2003).
par Francine Quentin
Article publié le 08/07/2003