Liberia
Les dessous du départ annoncé de Taylor
Le chef de l'État libérien Charles Taylor doit bientôt quitter le pouvoir. Il a reçu une offre d'asile au Nigeria. La question maintenant est : quand va-t-il partir ? Il faut d'abord que la force de maintien de paix soit présente, répond Charles Taylor.
De notre correspondant a Monrovia
Au départ, la condition posée par Charles Taylor était la mise en place d'un gouvernement de transition. Il disait alors que cela était indispensable pour savoir à qui il devait laisser ses combattants.
Depuis la récente visite du président nigérian Olusegun Obasanjo au Libéria, la donne a changé. Charles Taylor ne dit plus qu'il attend la mise en place d'un gouvernement intérimaire, mais plutôt l'arrivée d'une force de maintien de la paix. A la question de savoir pourquoi cette condition, il répond qu'il faut bien que les forces en question soient reçues par des autorités. «Il faut qu'on soit là pour donner aux éléments de force de maintient de la paix, ce dont ils ont besoin pour rendre leur tache facile.» a indiqué Charles Taylor mercredi lors d'une interview exclusive avec RFI à Monrovia. Il a ajouté que dès que cela sera fait, il va immédiatement quitter le pays pour aller au Nigeria comme il est prévu.
D'aucuns se posent alors la question de savoir pourquoi Charles Taylor ne peut pas laisser le soin à d'autres personnes de s'occuper de la réception des forces de maintien de la paix. La réponse est très simple. L'homme fort de Monrovia a sur lui une très forte pression émanant de ses combattants. Ces derniers se posent des questions auxquelles ils n'ont pas encore eu de réponse: «qu'allons-nous devenir après le départ de notre président ? Va-t-il nous payer avant de partir ?». Et la réponse a ces question est pour le moment introuvable. Charles Taylor a récemment réuni les différents chefs de ces troupes pour leur parler de sa décision de partir. Ces derniers lui ont pose la question de savoir ce qui serait leur sort. «La transition sera assurée par mon vice-président, et le parti prendra soin de vous.» avait répondu Charles Taylor. Mais au train ou vont les choses, le gouvernement intérimaire risque d'être formé au Ghana.
La menace des miliciens
Un gouvernement qui ne sera pas dirigé par le parti de Charles Taylor. Alors les chefs des troupe de Taylor ont reposé la question à leur chef qui leur demande de patienter et promet qu'il va les payer avant de partir. Mais les miliciens sont entrain de perdre patience. Environ 400 miliciens avaient lundi dernier, commencé à marcher pour exiger d’être payés. Mais ils ont été rapidement dispersés. Une autre manifestation des miliciens est prévue la semaine prochaine. Si Charles Taylor pose donc comme condition l'arrivée d'une force d'interposition, c'est parce qu'il a peur d'être intercepté à l'aéroport par ses propres forces. Selon des sources sûres, le président libérien a payé de l'argent aux différents chefs des miliciens pour que ces derniers calment les esprits. Mais les subordonnés veulent eux aussi recevoir quelque chose en récompense des nombreux services qu'ils ont rendus au gouvernement libérien.
Un bon nombre de sous-officiers miliciens que j'ai rencontrés m'ont laissé entendre qu'ils vont rendre la ville de Monrovia invivable si jamais Taylor prend la route de l'aéroport sans leur donner assez d'argent. «Il a donné de l'argent a ses proches et aux membres du gouvernement qui lui sont restes fidèles. Et nous qui avons risqué nos vie pour qu'il reste en vie, il veut nous donner des miettes. Qu'il prenne la route de l'aéroport et on verra», m'a confié un général milicien très connu et très redoutable. Les miliciens de Charles Taylor sont pratiquement tous illettrés. Ils n'ont aucun autre moyen de faire de l'argent que par les armes. ILs sont aujourd'hui détestés par la population civile a cause des atrocités commises lors des combats.
Au départ, la condition posée par Charles Taylor était la mise en place d'un gouvernement de transition. Il disait alors que cela était indispensable pour savoir à qui il devait laisser ses combattants.
Depuis la récente visite du président nigérian Olusegun Obasanjo au Libéria, la donne a changé. Charles Taylor ne dit plus qu'il attend la mise en place d'un gouvernement intérimaire, mais plutôt l'arrivée d'une force de maintien de la paix. A la question de savoir pourquoi cette condition, il répond qu'il faut bien que les forces en question soient reçues par des autorités. «Il faut qu'on soit là pour donner aux éléments de force de maintient de la paix, ce dont ils ont besoin pour rendre leur tache facile.» a indiqué Charles Taylor mercredi lors d'une interview exclusive avec RFI à Monrovia. Il a ajouté que dès que cela sera fait, il va immédiatement quitter le pays pour aller au Nigeria comme il est prévu.
D'aucuns se posent alors la question de savoir pourquoi Charles Taylor ne peut pas laisser le soin à d'autres personnes de s'occuper de la réception des forces de maintien de la paix. La réponse est très simple. L'homme fort de Monrovia a sur lui une très forte pression émanant de ses combattants. Ces derniers se posent des questions auxquelles ils n'ont pas encore eu de réponse: «qu'allons-nous devenir après le départ de notre président ? Va-t-il nous payer avant de partir ?». Et la réponse a ces question est pour le moment introuvable. Charles Taylor a récemment réuni les différents chefs de ces troupes pour leur parler de sa décision de partir. Ces derniers lui ont pose la question de savoir ce qui serait leur sort. «La transition sera assurée par mon vice-président, et le parti prendra soin de vous.» avait répondu Charles Taylor. Mais au train ou vont les choses, le gouvernement intérimaire risque d'être formé au Ghana.
La menace des miliciens
Un gouvernement qui ne sera pas dirigé par le parti de Charles Taylor. Alors les chefs des troupe de Taylor ont reposé la question à leur chef qui leur demande de patienter et promet qu'il va les payer avant de partir. Mais les miliciens sont entrain de perdre patience. Environ 400 miliciens avaient lundi dernier, commencé à marcher pour exiger d’être payés. Mais ils ont été rapidement dispersés. Une autre manifestation des miliciens est prévue la semaine prochaine. Si Charles Taylor pose donc comme condition l'arrivée d'une force d'interposition, c'est parce qu'il a peur d'être intercepté à l'aéroport par ses propres forces. Selon des sources sûres, le président libérien a payé de l'argent aux différents chefs des miliciens pour que ces derniers calment les esprits. Mais les subordonnés veulent eux aussi recevoir quelque chose en récompense des nombreux services qu'ils ont rendus au gouvernement libérien.
Un bon nombre de sous-officiers miliciens que j'ai rencontrés m'ont laissé entendre qu'ils vont rendre la ville de Monrovia invivable si jamais Taylor prend la route de l'aéroport sans leur donner assez d'argent. «Il a donné de l'argent a ses proches et aux membres du gouvernement qui lui sont restes fidèles. Et nous qui avons risqué nos vie pour qu'il reste en vie, il veut nous donner des miettes. Qu'il prenne la route de l'aéroport et on verra», m'a confié un général milicien très connu et très redoutable. Les miliciens de Charles Taylor sont pratiquement tous illettrés. Ils n'ont aucun autre moyen de faire de l'argent que par les armes. ILs sont aujourd'hui détestés par la population civile a cause des atrocités commises lors des combats.
par Zoom Dosso
Article publié le 11/07/2003