Social
Annulation des festivals : l’heure des comptes
Les deux plus grands rendez-vous culturels de la saison : Aix-en-Provence et Avignon ont été annulés. Une catastrophe économique pour un certain nombre de régions françaises. Le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon a assuré que l’Etat ne laissera pas tomber les festivals mis en difficulté par la grève des intermittents.
C’en est fini des trois plus grandes manifestations estivales de l’été. Après les Francofolies de La Rochelle, c’est au tour des organisateurs des festival d’Avignon et d’Aix-en-Provence de jeter l’éponge face à la détermination des intermittents du spectacle. Ces derniers restent plus que jamais mobilisés pour défendre leur régime spécifique d’assurance-chômage. Le rideau est tombé également sur les Tombées de la nuit à Rennes, les Scènes estivales d’Albi… la liste s’allonge de jour en jour. La menace plane désormais sur une dizaine de manifestations dont les Vieilles Charrues en Bretagne et le Festival interceltique de Lorient.
La CGT, majoritaire dans le secteur, menace également de fortes perturbations le festival «off» d’Avignon. Après la fin du festival officiel, les grévistes veulent aussi l’arrêt du festival off. Près de 400 compagnies qui ne sont pas subventionnées, se produisent par leurs moyens dans le cadre du festival «off». Bon nombre de troupes du «off», ont décidé de jouer malgré tout, dans un climat très tendu. D’autant plus que du côté du festival officiel, la direction d’Avignon a commencé à rembourser les 74 000 places vendues pour l’édition 2003.
Des pertes importantes à Avignon, Aix et La Rochelle
Ces annulations risquent de porter un sérieux préjudice aux économies locales. Un festivalier dépense en moyenne 110 euros par jour, ce qui équivaut à une perte globale de 7,5 millions d'euros quotidiennement. Tous les secteurs sont touchés, outre celui du spectacle : l’hôtellerie et la restauration tout d’abord, mais aussi les transports, les locations de véhicules et de nombreux métiers liés à l'organisation de festivals, ces derniers étant aussi de gros employeurs saisonniers. Le syndicat des hôteliers-restaurateurs vient d’annoncer pour ces villes des annulations en masse pouvant atteindre 70 à 80%. La restauration gastronomique enregistre d’ores et déjà 50 à 60% de baisse de chiffre d'affaires et les cafés de 20 à 30%.
L’heure est aux comptes. Le président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Avignon et du Vaucluse, François Mariani, voit «partir en fumée 40 millions d’euros» avec l’annulation du festival, et Stéphane Lissner, à Aix, brandit la menace du dépôt de bilan «avec un déficit de 7 millions d’euros». La mairie de La Rochelle a chiffré à 14 millions d’euros les retombées du festival sur l’économie locale en temps normal. A Rennes, l’impact du festival des Tombées de la Nuit est évalué à 4 millions d’euros dans l’économie locales.
Suite à tous ces dégâts, le ministre français de la Culture Jean-Jacques Aillagon a déploré «un énorme gâchis» et s’en est pris à certains syndicats qui ont joué «la politique du pire». Le ministre en personne a promis que «l’Etat ne laisserait pas tomber les festivals» mis en difficulté par la grève des intermittents. Le Premier ministre n’est pas en reste, Jean-Pierre Raffarin a annoncé vendredi qu’il allait mettre en place «un programme national pour la pérennité des festivals». Mais pour l’heure, on ne connaît toujours pas le montant de cet éventuel fonds de soutien. Pour sa part, Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, a annoncé un plan d’urgence d’un million d’euros aux compagnies franciliennes de spectacle vivant. Des aides également du côté du public, puisque certains spectateurs refusent de se faire rembourser et proposent un report sur le prochain festival.
La CGT, majoritaire dans le secteur, menace également de fortes perturbations le festival «off» d’Avignon. Après la fin du festival officiel, les grévistes veulent aussi l’arrêt du festival off. Près de 400 compagnies qui ne sont pas subventionnées, se produisent par leurs moyens dans le cadre du festival «off». Bon nombre de troupes du «off», ont décidé de jouer malgré tout, dans un climat très tendu. D’autant plus que du côté du festival officiel, la direction d’Avignon a commencé à rembourser les 74 000 places vendues pour l’édition 2003.
Des pertes importantes à Avignon, Aix et La Rochelle
Ces annulations risquent de porter un sérieux préjudice aux économies locales. Un festivalier dépense en moyenne 110 euros par jour, ce qui équivaut à une perte globale de 7,5 millions d'euros quotidiennement. Tous les secteurs sont touchés, outre celui du spectacle : l’hôtellerie et la restauration tout d’abord, mais aussi les transports, les locations de véhicules et de nombreux métiers liés à l'organisation de festivals, ces derniers étant aussi de gros employeurs saisonniers. Le syndicat des hôteliers-restaurateurs vient d’annoncer pour ces villes des annulations en masse pouvant atteindre 70 à 80%. La restauration gastronomique enregistre d’ores et déjà 50 à 60% de baisse de chiffre d'affaires et les cafés de 20 à 30%.
L’heure est aux comptes. Le président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Avignon et du Vaucluse, François Mariani, voit «partir en fumée 40 millions d’euros» avec l’annulation du festival, et Stéphane Lissner, à Aix, brandit la menace du dépôt de bilan «avec un déficit de 7 millions d’euros». La mairie de La Rochelle a chiffré à 14 millions d’euros les retombées du festival sur l’économie locale en temps normal. A Rennes, l’impact du festival des Tombées de la Nuit est évalué à 4 millions d’euros dans l’économie locales.
Suite à tous ces dégâts, le ministre français de la Culture Jean-Jacques Aillagon a déploré «un énorme gâchis» et s’en est pris à certains syndicats qui ont joué «la politique du pire». Le ministre en personne a promis que «l’Etat ne laisserait pas tomber les festivals» mis en difficulté par la grève des intermittents. Le Premier ministre n’est pas en reste, Jean-Pierre Raffarin a annoncé vendredi qu’il allait mettre en place «un programme national pour la pérennité des festivals». Mais pour l’heure, on ne connaît toujours pas le montant de cet éventuel fonds de soutien. Pour sa part, Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, a annoncé un plan d’urgence d’un million d’euros aux compagnies franciliennes de spectacle vivant. Des aides également du côté du public, puisque certains spectateurs refusent de se faire rembourser et proposent un report sur le prochain festival.
par Myriam Berber
Article publié le 11/07/2003