Liberia
Violents affrontements à Monrovia
Depuis trois jours, les forces du président Charles Taylor et les rebelles du LURD (Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie) s’affrontent autour de Monrovia. Ces combats à l’arme lourde sont particulièrement violents et des mouvements de panique ont été observés au sein des populations présentes dans la zone. Un photographe français, Patrick Robert, a d’autre part été touché par des tirs et se trouve dans un état préoccupant.
L’offensive menée par les rebelles du LURD a progressé jusqu’à quelques kilomètres du cœur de la capitale du pays, Monrovia. Samedi, des combats intenses ont eu lieu autour du Pont Saint Paul qui se situe dans une zone stratégique à environ dix kilomètres du Nord de la ville. Selon certains témoignages, les rebelles ont réussi à franchir le pont et à se rapprocher du centre de Monrovia. Les forces de Charles Taylor auraient empêché les rebelles de progresser plus avant mais les combats très violents n’ont pas cessé durant la nuit. Dimanche les forces du LURD ont commencé à pilonner certains quartiers résidentiels de la ville avec des obus de mortier et des roquettes. Et la situation à Monrovia reste, selon les témoignages, extrêmement tendue.
Aucun bilan vérifiable sur le nombre de victimes n’est pour le moment disponible. Mais le ministre de la Défense Daniel Chea a déclaré qu’il y aurait une vingtaine de morts. Par contre, les combats ont fait fuir des milliers de civils qui ont pris la route pour sortir des zones les plus dangereuses. Certains ont tenté de se réfugier dans le centre de Monrovia où ils se sentent moins vulnérables.
Un photographe français en mission au Liberia pour le magazine Time, Patrick Robert, a quant à lui été grièvement blessé par balle samedi. Il a été pris entre deux feux et a été touché au bras et à la poitrine. Son état est inquiétant. Soigné à la Croix-Rouge de Monrovia par des médecins américains, il aurait pu être opéré et serait dans l’attente d’une éventuelle évacuation vers l’étranger.
Les Etats-Unis appellent à la reprise des négociations de paix
Rebelles et forces gouvernementales se rejettent mutuellement la responsabilité de ces combats et de la violation du cessez-le-feu conclu le 17 juin dernier au Ghana, à la suite des négociations menées sous les auspices de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest). Les rebelles affirment que leur offensive n’a été déclenchée qu’en réponse à des bombardements menés par les militaires de Charles Taylor.
Celui-ci a de son côté juré dans un message radiophonique que les forces gouvernementales se battraient jusqu’au «dernier homme» pour repousser les rebelles. Il a aussi réaffirmé qu’il ne quitterait pas le pays avant l’arrivée d’une force internationale de maintien de la paix.
L’envoi au Liberia d’un détachement d’environ un millier d’hommes a en effet été décidé par la CEDEAO. Mais ces troupes composées de soldats ghanéens, maliens, et nigérians, ne devraient pas se rendre sur place avant la fin du mois de juillet. Une équipe d’une douzaine de membres de la CEDEAO est, par contre, arrivée dans la nuit de vendredi à samedi pour évaluer la situation sur le terrain en prévision de ce déploiement.
Washington a réagi à la suite de ces affrontement par la voix de son ambassadeur au Liberia John Blaney. Celui-ci a appelé les rebelles du LURD qui «sont entrés dans Monrovia» à «ne pas avancer davantage dans la ville» et à «cesser le feu». Mais surtout il a fait part du souhait des Etats-Unis, qui sont très impliqués dans le règlement de la crise au Liberia mais n’ont pour le moment pas voulu s’engager militairement dans le pays au sein d’une force de paix, à retrouver le chemin des négociations engagées à Accra et ce, «indépendamment de la situation militaire sur le terrain».
A écouter également :
Cyril bensimon a recueilli le témoignage de Dominique Lième, chef de la délégation du comité internaitonal de la croix rouge.
Aucun bilan vérifiable sur le nombre de victimes n’est pour le moment disponible. Mais le ministre de la Défense Daniel Chea a déclaré qu’il y aurait une vingtaine de morts. Par contre, les combats ont fait fuir des milliers de civils qui ont pris la route pour sortir des zones les plus dangereuses. Certains ont tenté de se réfugier dans le centre de Monrovia où ils se sentent moins vulnérables.
Un photographe français en mission au Liberia pour le magazine Time, Patrick Robert, a quant à lui été grièvement blessé par balle samedi. Il a été pris entre deux feux et a été touché au bras et à la poitrine. Son état est inquiétant. Soigné à la Croix-Rouge de Monrovia par des médecins américains, il aurait pu être opéré et serait dans l’attente d’une éventuelle évacuation vers l’étranger.
Les Etats-Unis appellent à la reprise des négociations de paix
Rebelles et forces gouvernementales se rejettent mutuellement la responsabilité de ces combats et de la violation du cessez-le-feu conclu le 17 juin dernier au Ghana, à la suite des négociations menées sous les auspices de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest). Les rebelles affirment que leur offensive n’a été déclenchée qu’en réponse à des bombardements menés par les militaires de Charles Taylor.
Celui-ci a de son côté juré dans un message radiophonique que les forces gouvernementales se battraient jusqu’au «dernier homme» pour repousser les rebelles. Il a aussi réaffirmé qu’il ne quitterait pas le pays avant l’arrivée d’une force internationale de maintien de la paix.
L’envoi au Liberia d’un détachement d’environ un millier d’hommes a en effet été décidé par la CEDEAO. Mais ces troupes composées de soldats ghanéens, maliens, et nigérians, ne devraient pas se rendre sur place avant la fin du mois de juillet. Une équipe d’une douzaine de membres de la CEDEAO est, par contre, arrivée dans la nuit de vendredi à samedi pour évaluer la situation sur le terrain en prévision de ce déploiement.
Washington a réagi à la suite de ces affrontement par la voix de son ambassadeur au Liberia John Blaney. Celui-ci a appelé les rebelles du LURD qui «sont entrés dans Monrovia» à «ne pas avancer davantage dans la ville» et à «cesser le feu». Mais surtout il a fait part du souhait des Etats-Unis, qui sont très impliqués dans le règlement de la crise au Liberia mais n’ont pour le moment pas voulu s’engager militairement dans le pays au sein d’une force de paix, à retrouver le chemin des négociations engagées à Accra et ce, «indépendamment de la situation militaire sur le terrain».
A écouter également :
Cyril bensimon a recueilli le témoignage de Dominique Lième, chef de la délégation du comité internaitonal de la croix rouge.
par valérie GAS, avec AFP
Article publié le 20/07/2003