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Liberia

Des obus sur l’ambassade américaine

Les rebelles du LURD ont pour la troisième fois attaque la capitale libérienne. Depuis quatre jours, de violents combats ont lieu entre forces gouvernementales et rebelles. Ces combats font plus de victimes que les deux précédents. Ce sont les civils qui en font toujours les frais. Les bombardements de lundi ont été sans précédent aussi bien dans l’intensité que dans le bilan. Une cinquantaine de personnes ont été tuées juste en face de l’Ambassade des Etats Unis où ils avaient trouvé refuge.
De notre correspondant à Monrovia

Le centre de la capitale libérienne était lundi, sous un bombardement très intense. Plusieurs dizaines d’obus sont tombés un peu partout au centre de Monrovia. C’est dans le quartier Mamba Point où se trouve l’ambassade américaine, que les obus ont fait beaucoup plus de dégâts : au moins 85 morts et plus d’une centaine de blessés. Toutes les victimes sont des civils. Parmi elles, Lassana Allen, garçon de 12 ans qui avait été envoyé par sa mère pour acheter de l’huile. Il a été touché à la tête par un éclat d’obus, et il a instantanément rendu l’âme. Sa mère qui est arrivée sur les lieux quelques minutes après, s’est effondrée en larmes. Un obus est même tombé au sein de l’ambassade des États-Unis sans faire de victimes.

L’abri illusoire de l’ambassade

Par contre, dans une autre cour de l’ambassade où se trouvent plus de dix mille déplacés, deux obus sont tombés. Bilan : 53 morts et une centaine de blessés. Ce sont des gens qui s’étaient déplacés là, pensant que cela les mettait à l’abri des combats. Car au Liberia, on pense que rien ne peut arriver aux installations des États-Unis en cas de guerre. Mais malheureusement, ils viennent de faire l’amère expérience du contraire.

C’est la deuxième fois que cette cour des États-Unis où se trouvent les déplacés, est ciblée par les tirs d’obus. Pris de colère, les déplacés sont allés déposer les corps devant l’entrée de l’ambassade des États-Unis. Ils y ont fait une manifestation anti-américaine. Sur les placards on pouvait lire : «Bush criminel». Ou encore : «Bush est le représentant de Satan sur terre». Ce sentiment anti-américain provient du fait que les Libériens pensent que les rebelles sont soutenus par les États-Unis et que c’est même l’Amérique qui arme le Lurd. Et puisque les obus qui ont atterri dans la cour sont des obus de mortiers utilisés par les rebelles, les déplacés se disent que les Américains sont en partie responsables de leur calvaire. D’autant que les États-Unis, sollicités par tous pour envoyer des forces au Liberia pour mettre fin aux combats, traînent les pieds.



par Zoom  Dosso

Article publié le 22/07/2003