Liberia
Bush ordonne un déploiement militaire «limité»
Alors que les combats n’ont rien perdu de leur intensité autour et dans la capitale libérienne Monrovia, le président George Bush, pressé par la communauté internationale d’intervenir, a finalement ordonné le déploiement de navires américains au large du Liberia. Ce déploiement militaire, «limité» selon la Maison Blanche, aura pour principal objectif de soutenir l’action d’une force africaine d’interposition conduite par le Nigeria. Cette décision a été saluée par les forces loyalistes au président Taylor qui estiment qu’il s’agit d’«un pas important dans la bonne direction qui pèsera sur le rétablissement de la paix et de la stabilité». Le chef de l’Etat libérien, dont le départ est réclamé par Washington, devait adresser un discours à la nation samedi après-midi à l’occasion de la fête d’indépendance de ce pays ravagé par pratiquement 14 années de guerre civile.
Pressé de toutes parts d’agir au Liberia où la situation humanitaire s’annonce des plus dramatiques, le président américain a finalement décidé vendredi le déploiement «limité» de navires et moyens militaires au large de ce pays de l’Afrique de l’Ouest. «J’ai ordonné que nos soldats, en nombre limité, se rendent dans la zone afin d’aider à préparer l’arrivée de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour alléger les souffrances humanitaires», a-t-il déclaré vendredi à la presse. «Des troupes américaines seront sur place pour aider la CEDEAO à entrer au Liberia et servir au maintien de la paix afin de créer les conditions pour l’arrivée de l’aide humanitaire et aider la population», a également précisé George Bush qui s’est dit «très préoccupé» de la crise humanitaire croissante.
Selon le Pentagone, trois bateaux amphibies, dont le Iwo Jima, le Carter Hall et le Nashville, avec 4.500 marins et Marines à bord, achèvent de passer de mer Rouge en Méditerranée pour pouvoir éventuellement intervenir «en sept à dix jours» au Liberia. Aucun ordre ne leur a toutefois été jusqu’à présent donné pour quitter la Méditerranée et se positionner au large du Liberia. Certaines sources au Pentagone n’excluent pas que la force américaine décidée par George Bush soit aéroportée. La Maison Blanche entretient toutefois volontairement le flou sur sa position au sujet de l’envoi de troupes américaines sur le sol libérien. «Nous continuons d’évaluer ce que doit être le rôle de soutien des Etats-Unis aux forces de la CEDEAO», a ainsi déclaré le porte-parole de George Bush, Scott McClellan qui rappelé que le président américain avait réitéré son appel à Charles Taylor pour qu’il quitte le pouvoir. Le président libérien, inculpé de crimes de guerre par un tribunal spécial des Nations unies pour la Sierra Leone pour son rôle dans la guerre civile qui a ravagé ce pays frontalier du Liberia, s’est vu offrir l’asile politique par le Nigeria.
Satisfaction de Kofi Annan
La décision américaine de déployer une force militaire même «limitée» a été accueillie avec soulagement par le secrétaire général des Nations unies qui l’a qualifiée de «mesure importante qui devrait accélérer le déploiement des troupes de la CEDEAO et de la force multinationale qui suivra pour stabiliser le Liberia». Kofi Annan a en outre demandé aux autres Etats membres de l’ONU en position de le faire de se joindre aux Etats-Unis «pour assurer dans l’urgence, l’aide nécessaire à un déploiement rapide de la CEDEAO».
Dans l’immédiat le Pentagone a dépêché une équipe de cinq hommes au Nigeria, qui doit diriger les troupes de la CEDEAO, «afin d’examiner les capacités militaires» de cette force d’interposition ouest-africaine. Les Etats-Unis se sont en outre engagés à fournir 10 millions de dollars pour l’aide logistique au déploiement de deux bataillons de l’armée nigériane qui à elle seule contribue à hauteur de 1 300 hommes à la force de la CEDEAO qui en compte quelque 1 500. Aucune date n’a pour l’instant été fixée pour son déploiement mais des diplomates estiment que les soldats de la paix nigérians ne devraient pas arriver au Libéria avant la fin de la semaine prochaine.
Malgré l’annonce vendredi d’un cessez-le-feu par les rebelles du Lurd pour officiellement «des raisons humanitaires», les combats font rage à Monrovia. Les rebelles tentent de prendre le contrôle d’un des ponts qui donne l’accès au centre de la capitale. Dans la nuit de vendredi à samedi matin, trois civils libériens ont ainsi été tués et 13 autres grièvement blessés par la chute d'un obus de mortier sur une église du centre-ville où quelque 3.000 personnes déplacées avaient trouvé refuge.
Ecoutez également : la correspondance de Jean-Hélène, envoyé spécial à Monrovia.
Ecoutez également le témoignage d'un habitant de Monrovia.
Ecoutez également Jean-Louis Portet, correspondant à Washington.
Selon le Pentagone, trois bateaux amphibies, dont le Iwo Jima, le Carter Hall et le Nashville, avec 4.500 marins et Marines à bord, achèvent de passer de mer Rouge en Méditerranée pour pouvoir éventuellement intervenir «en sept à dix jours» au Liberia. Aucun ordre ne leur a toutefois été jusqu’à présent donné pour quitter la Méditerranée et se positionner au large du Liberia. Certaines sources au Pentagone n’excluent pas que la force américaine décidée par George Bush soit aéroportée. La Maison Blanche entretient toutefois volontairement le flou sur sa position au sujet de l’envoi de troupes américaines sur le sol libérien. «Nous continuons d’évaluer ce que doit être le rôle de soutien des Etats-Unis aux forces de la CEDEAO», a ainsi déclaré le porte-parole de George Bush, Scott McClellan qui rappelé que le président américain avait réitéré son appel à Charles Taylor pour qu’il quitte le pouvoir. Le président libérien, inculpé de crimes de guerre par un tribunal spécial des Nations unies pour la Sierra Leone pour son rôle dans la guerre civile qui a ravagé ce pays frontalier du Liberia, s’est vu offrir l’asile politique par le Nigeria.
Satisfaction de Kofi Annan
La décision américaine de déployer une force militaire même «limitée» a été accueillie avec soulagement par le secrétaire général des Nations unies qui l’a qualifiée de «mesure importante qui devrait accélérer le déploiement des troupes de la CEDEAO et de la force multinationale qui suivra pour stabiliser le Liberia». Kofi Annan a en outre demandé aux autres Etats membres de l’ONU en position de le faire de se joindre aux Etats-Unis «pour assurer dans l’urgence, l’aide nécessaire à un déploiement rapide de la CEDEAO».
Dans l’immédiat le Pentagone a dépêché une équipe de cinq hommes au Nigeria, qui doit diriger les troupes de la CEDEAO, «afin d’examiner les capacités militaires» de cette force d’interposition ouest-africaine. Les Etats-Unis se sont en outre engagés à fournir 10 millions de dollars pour l’aide logistique au déploiement de deux bataillons de l’armée nigériane qui à elle seule contribue à hauteur de 1 300 hommes à la force de la CEDEAO qui en compte quelque 1 500. Aucune date n’a pour l’instant été fixée pour son déploiement mais des diplomates estiment que les soldats de la paix nigérians ne devraient pas arriver au Libéria avant la fin de la semaine prochaine.
Malgré l’annonce vendredi d’un cessez-le-feu par les rebelles du Lurd pour officiellement «des raisons humanitaires», les combats font rage à Monrovia. Les rebelles tentent de prendre le contrôle d’un des ponts qui donne l’accès au centre de la capitale. Dans la nuit de vendredi à samedi matin, trois civils libériens ont ainsi été tués et 13 autres grièvement blessés par la chute d'un obus de mortier sur une église du centre-ville où quelque 3.000 personnes déplacées avaient trouvé refuge.
Ecoutez également : la correspondance de Jean-Hélène, envoyé spécial à Monrovia.
Ecoutez également le témoignage d'un habitant de Monrovia.
Ecoutez également Jean-Louis Portet, correspondant à Washington.
par Mounia Daoudi
Article publié le 26/07/2003