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Tourisme

Signes encourageants de reprise

Le tourisme a connu, depuis le 11 septembre 2001, une série de chocs dont il compte bien se relever rapidement. L’impact de la guerre en Irak, puis celui du SRAS en Asie, s’estompent et l’Organisation mondiale du tourisme table sur une reprise dans ce secteur économique en forte croissance jusqu’à ces dernières années.
Particulièrement vulnérable aux événements extérieurs, le tourisme a connu depuis le 11 septembre «la crise la plus grave de son histoire», souligne Francesco Frangialli, secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Mais, signe encourageant, en 2001, après les attentats aux Etats-Unis, le nombre de touristes internationaux ne diminuait que de 0,5%, pour progresser à nouveau de 3% en 2002. En dépit des attentats dont les touristes ont été victimes à Djerba, Bali ou Mombasa, les mois d’expectative avant l’intervention américaine en Irak et l’épidémie de SRAS en Asie, qui se succédé depuis, les spécialistes de ce secteur économique tablent maintenant sur une relance. Beaucoup dépend cependant de la reprise économique mondiale qui, toujours annoncée, se fait encore attendre.

L’enjeu est de taille, les recettes mondiales liées au tourisme ont atteint 480 milliards de dollars en 2002, contre 464 milliards de dollars en 2001. Ce montant égale, bon an mal an, celui des exportations pétrolières et dépasse les exportations agroalimentaires mondiales. Depuis les années 50 la croissance des recettes dans ce secteur d’activités atteignait 10 à 12% par an. On comptait 25 millions de touristes internationaux en 1950 et 715 millions en 2002.

La manne, tout comme celle du pétrole, est très inégalement répartie. Des 750 millions de touristes, 400 millions profitent à l’Europe et, parmi eux, 76 millions à la France, première destination mondiale. L’Afrique ne reçoit que 3% des voyageurs internationaux et 2% des recettes. Toutefois, pour un pays comme le Sénégal, en prenant pour référence l’année 2000, c’est-à-dire avant les turbulences récentes, le secteur touristique représentait, directement 4,6% du PIB, et indirectement près de 7%. Dans le même temps, il générait 75 000 emplois directs et 25 000 emplois indirects.

Objectif : 1,5 milliard de touristes en 2020

Malgré les crises des trois dernières années des marges de développement demeurent partout dans le monde et on attend maintenant l’effet de rattrapage, à l’exemple de ce qui s’est produit après la guerre du golfe en 1991. Cette année là la croissance avait été négative pour rebondir de plus de 8% l’année suivante. Le tourisme au sens strict, hôtellerie, restauration, services, est beaucoup moins sensible aux fluctuations brutales que le transport aérien. En effet la tendance des dernières années est à privilégier les séjours intra-régionaux en limitant les voyages lointains en avion. Ainsi 80% des Européens restent en Europe ou autour de la Méditerranée et autant d’Américains se cantonnent à la région Amériques-Caraïbes. Avec le retour à la normale de la situation internationale et la levée de l’alerte au SRAS le goût pour les destinations plus lointaines devrait logiquement renaître.

Sauf que le secrétaire général de l’OMT juge inquiétant parce qu’apparemment durable l’appréhension à voyager des citoyens des Etats-Unis. Selon lui l’image négative de la France liée à sa position hostile à l’intervention américaine en Irak ne joue qu’un rôle marginal car la Grande-Bretagne enregistre le même phénomène de désaffection. La hausse rapide de l’euro par rapport au dollar ne lui parait pas non plus déterminante. D’autant que le billet vert s’est déprécié aussi par rapport à d’autres monnaies comme le yen, le dollar canadien, néo-zélandais et australien, autres destinations des Américains. Les compagnies aériennes et les chaînes hôtelières tentent d’attirer les Américains en Europe en baissant leurs prix. Mais, une fois sur place, les touristes américains s’étonnent de payer leur hamburger plus cher que chez eux.

Avant le début d’épidémie de SRAS la région Asie-¨Pacifique était passée au deuxième rang derrière l’Europe des régions touristiques devant les amériques. Le coup a été très rude y compris dans les pays comme la Thaïlande, l’Indonésie et les Philippines qui n’étaient pas touchés par le virus. Afin de hâter la reprise ces destinations ont entrepris des campagnes de publicité à grande échelle.

En reprenant un rythme de croissance raisonnable de 4% à 5% l’an et sans événement contraire, le tourisme devrait atteindre les prévisions de l’OMT : 1,5 milliard de touristes internationaux en 2020.



par Francine  Quentin

Article publié le 11/07/2003