Madagascar
L’Ariary remplace le Franc malgache
Madagascar change de monnaie. Ce 1er août, les nouveaux billets en Ariary entrent officiellement en circulation. Le Franc malgache va progressivement disparaître d’ici à fin 2004.
De notre correspondant à Antananarivo
L’Ariary, c’est l’histoire d’une nouvelle ancienne monnaie. Elle date de la période royale, avant la colonisation, mais elle a toujours subsisté, en tant qu’unité monétaire locale. Les pièces étaient et sont libellées en Ariary. En brousse, les paysans ont toujours calculé avec cette unité de compte. Depuis l’indépendance de la Grande Ile en 1960, cette monnaie a cohabité avec les billets qui étaient libellés, eux, en Franc Malgache (FMG). Aujourd’hui, ce sont ces billets qui sont appelés à disparaître, en même temps que l’appellation «Franc malgache». La décision a été prise par le président de la République. «Ce retour à la monnaie traditionnelle, c’est pour montrer l’indépendance économique du pays», explique Marc Ravalomanana. De manière officieuse, certains experts ajoutent que ce changement de monnaie permet d’assainir le système financier, mettre hors-service les milliards de FMG qui ont disparu des caisses de l’Etat, durant la crise politique de l’an dernier, et retirer du circuit économique malgache tous les faux-billets.
Trois nouvelles coupures entre donc en circulation. Des billets de 2000 et 5000 Ariary, qui remplacent respectivement les billets de 10 000, 25 000 FMG ; et un billet de 10 000 Ariary, qui a une valeur de 50 000 FMG. Ces billets s’ajoutent donc aux pièces, déjà existantes. Enfin, d’autres coupures devraient voir le jour, en Ariary, dans les prochains mois, pour remplacer les billets de 500, 1000 et 5000 FMG. Les nouveaux billets ont été imprimés par une société allemande, celle-là même qui avait fabriqué les Euros. D’ailleurs, les billets se ressemblent, dans leur forme, leur couleur et surtout leur spécificités techniques, infalsifiables. La comparaison avec l’Euro s’arrête là. Les motifs sur les billets en Ariary représentent des paysages et des monuments malgaches. Enfin, la valeur n’est pas la même : 1 euro = 1400 Ariary.
Les deux monnaies vont coexister jusqu'en 2004
L’entrée en circulation de ces nouveaux billets ne signifie pas l’arrêt immédiat d’utilisation du Franc malgache. Les deux monnaies vont coexister jusqu’à la fin de l’année 2004. «Conformément à la loi, nous allons pratiquer le double affichage des prix» explique Jean-Pierre Badano, directeur du supermarché Cora, à Antananarivo. «A la caisse, le client pourra régler avec des billets en Ariary ou en Franc malgache. Et nous lui rendront la monnaie en Ariary, autant que possible, sinon en Franc malgache». D’autres petits commerçants semblent plus inquiets. «Il va falloir jongler avec une double caisse», prédit une vendeuse de tissus. Tandis qu’un pharmacien dit ne pas savoir quoi faire quand les clients règleront avec des grosses coupures en Ariary.
Pour répondre aux interrogations, les établissements bancaires se veulent rassurants. «La nouveauté, ce sont les billets, explique Damase Andriamanohisoa, secrétaire général de la banque BNI-Crédit Lyonnais. Ceux qui ont un compte bancaire et qui utilisent leur chéquier ou leur carte bancaire, vont continuer à libeller en Franc malgache». Le changement se fait donc progressivement, selon le calendrier établi par la Banque centrale. Les billets en FMG restent en circulation jusqu’au 30 novembre 2004. Dès lors, ils perdront leur cours légal. Et d’ici là, les établissements de crédit et les institutions financières sont chargées de les échanger contre des Ariary.
Le grand basculement, ce sera pour le 1er janvier 2005. La comptabilité des entreprises, les contrats, les transactions nationales… ne se feront plus qu’en Ariary. Cette période transitoire laisse le temps aux particuliers de se familiariser avec la nouvelle monnaie, aux opérateurs privés de mettre au point les logiciels informatiques pour une gestion et une comptabilité en Ariary, et à l’administration de montrer l’exemple.
L’Ariary, c’est l’histoire d’une nouvelle ancienne monnaie. Elle date de la période royale, avant la colonisation, mais elle a toujours subsisté, en tant qu’unité monétaire locale. Les pièces étaient et sont libellées en Ariary. En brousse, les paysans ont toujours calculé avec cette unité de compte. Depuis l’indépendance de la Grande Ile en 1960, cette monnaie a cohabité avec les billets qui étaient libellés, eux, en Franc Malgache (FMG). Aujourd’hui, ce sont ces billets qui sont appelés à disparaître, en même temps que l’appellation «Franc malgache». La décision a été prise par le président de la République. «Ce retour à la monnaie traditionnelle, c’est pour montrer l’indépendance économique du pays», explique Marc Ravalomanana. De manière officieuse, certains experts ajoutent que ce changement de monnaie permet d’assainir le système financier, mettre hors-service les milliards de FMG qui ont disparu des caisses de l’Etat, durant la crise politique de l’an dernier, et retirer du circuit économique malgache tous les faux-billets.
Trois nouvelles coupures entre donc en circulation. Des billets de 2000 et 5000 Ariary, qui remplacent respectivement les billets de 10 000, 25 000 FMG ; et un billet de 10 000 Ariary, qui a une valeur de 50 000 FMG. Ces billets s’ajoutent donc aux pièces, déjà existantes. Enfin, d’autres coupures devraient voir le jour, en Ariary, dans les prochains mois, pour remplacer les billets de 500, 1000 et 5000 FMG. Les nouveaux billets ont été imprimés par une société allemande, celle-là même qui avait fabriqué les Euros. D’ailleurs, les billets se ressemblent, dans leur forme, leur couleur et surtout leur spécificités techniques, infalsifiables. La comparaison avec l’Euro s’arrête là. Les motifs sur les billets en Ariary représentent des paysages et des monuments malgaches. Enfin, la valeur n’est pas la même : 1 euro = 1400 Ariary.
Les deux monnaies vont coexister jusqu'en 2004
L’entrée en circulation de ces nouveaux billets ne signifie pas l’arrêt immédiat d’utilisation du Franc malgache. Les deux monnaies vont coexister jusqu’à la fin de l’année 2004. «Conformément à la loi, nous allons pratiquer le double affichage des prix» explique Jean-Pierre Badano, directeur du supermarché Cora, à Antananarivo. «A la caisse, le client pourra régler avec des billets en Ariary ou en Franc malgache. Et nous lui rendront la monnaie en Ariary, autant que possible, sinon en Franc malgache». D’autres petits commerçants semblent plus inquiets. «Il va falloir jongler avec une double caisse», prédit une vendeuse de tissus. Tandis qu’un pharmacien dit ne pas savoir quoi faire quand les clients règleront avec des grosses coupures en Ariary.
Pour répondre aux interrogations, les établissements bancaires se veulent rassurants. «La nouveauté, ce sont les billets, explique Damase Andriamanohisoa, secrétaire général de la banque BNI-Crédit Lyonnais. Ceux qui ont un compte bancaire et qui utilisent leur chéquier ou leur carte bancaire, vont continuer à libeller en Franc malgache». Le changement se fait donc progressivement, selon le calendrier établi par la Banque centrale. Les billets en FMG restent en circulation jusqu’au 30 novembre 2004. Dès lors, ils perdront leur cours légal. Et d’ici là, les établissements de crédit et les institutions financières sont chargées de les échanger contre des Ariary.
Le grand basculement, ce sera pour le 1er janvier 2005. La comptabilité des entreprises, les contrats, les transactions nationales… ne se feront plus qu’en Ariary. Cette période transitoire laisse le temps aux particuliers de se familiariser avec la nouvelle monnaie, aux opérateurs privés de mettre au point les logiciels informatiques pour une gestion et une comptabilité en Ariary, et à l’administration de montrer l’exemple.
par Olivier Péguy
Article publié le 31/07/2003