Commerce mondial
Larzac : «d’autres mondes sont possibles»
Larzac 1973-2003 : trente ans après, le symbole de la lutte des pacisfistes et des antinucléaires, le plateau du Larzac, dans le sud-ouest de la France, est devenu le lieu de rassemblement des altermondialistes. De 50 000 à 100 000 personnes sont attendues, du 8 au 10 août, pour une mobilisation contre le sommet de l’OMC qui se déroule à Cancun au Mexique du 10 au 14 septembre.
José Bové, figure de proue de la lutte contre la mondialisation néo-libérale, a donné le ton : «je l’affirme, on peut faire échec au sommet de Cancun», a-t-il déclaré à sa sortie anticipée de prison il y a quelques jours. Le leader de la Confédération paysanne, organisation agricole hostile au productivisme et aux OGM, a bénéficié d’un aménagement de sa peine d’emprisonnement, liée à son combat contre les OGM. Il tiendra donc sa place sur le Larzac du 8 au 10 août et espère bien obtenir de la justice l’autorisation de se rendre au sommet de l’OMC à Cancun en septembre prochain.
En effet le plateau désertique du Larzac, haut-lieu de la résistance antinucléaire des années 70, est devenu, depuis la fin des années 90, celui de l’opposition à la mondialisation libérale. En août 1999, c’est un événement lié à la globalisation économique, la décision des Etats-unis de taxer le fromage roquefort en riposte à une résolution européenne contre l’acier américain qui a fait connaître celui qu’un éditorialiste de la presse française a surnommé le «Gandhi des bergeries». La destruction d’un restaurant McDonald’s en cours de construction a donné le signal de l’ouverture de la lutte contre la «malbouffe ». Depuis, le combat s’est étendu à l’agriculture productiviste et subventionnée, défavorable aux petites exploitations familiales et aux exportations des pays en développement.
Mobilisation contre le sommet de l’OMC
Pays riches contre pays pauvres, développement agricole, libéralisation du commerce et des services, accès aux médicaments : autant de thèmes à l’ordre du jour de la conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce qui rassemble 146 pays au Mexique du 10 au 14 septembre. Depuis l’échec du sommet de Seattle, en décembre 1999, qui a également vu la naissance d’un véritable mouvement de résistance internationale à la mondialisation les altermondialistes savent que leur action peut payer.
Le rassemblement Larzac 2003 marque donc le début de la mobilisation contre le sommet de Cancun, dont la demande au gouvernement Raffarin d’ouvrir un grand débat sur l’OMC afin de clarifier la position de la France face aux enjeux de cette rencontre. Les mouvements altermondialistes tels Attac, la Confédération paysanne ou l’union syndicale G10-Solidaires contestent l’opacité qui entoure les décisions de l’OMC, de même que la philosophie générale de l’organisation qui consiste, selon eux, à «transformer la planète en un gigantesque Monopoly». D’où le slogan qui s’affiche cette année sur les T-shirts des participants à la rencontre du Larzac, «D’autres mondes sont possibles».
Pour ce qui concerne l’ennemi public numéro un des agriculteurs écologistes représentés dans le mouvement antimondialisation, l’agriculture génétiquement modifiée, les difficultés se précisent. Les Etats-Unis viennent de demander à l’OMC de constituer un panel sur le contentieux qui les oppose à l’Union européenne. Cette instance de règlement des différends de l’OMC devra établir si, comme l’affirment les Etats-Unis le moratoire européen sur les OGM depuis 1998 est du protectionnisme déguisé sous la forme de principe de précaution.
En effet le plateau désertique du Larzac, haut-lieu de la résistance antinucléaire des années 70, est devenu, depuis la fin des années 90, celui de l’opposition à la mondialisation libérale. En août 1999, c’est un événement lié à la globalisation économique, la décision des Etats-unis de taxer le fromage roquefort en riposte à une résolution européenne contre l’acier américain qui a fait connaître celui qu’un éditorialiste de la presse française a surnommé le «Gandhi des bergeries». La destruction d’un restaurant McDonald’s en cours de construction a donné le signal de l’ouverture de la lutte contre la «malbouffe ». Depuis, le combat s’est étendu à l’agriculture productiviste et subventionnée, défavorable aux petites exploitations familiales et aux exportations des pays en développement.
Mobilisation contre le sommet de l’OMC
Pays riches contre pays pauvres, développement agricole, libéralisation du commerce et des services, accès aux médicaments : autant de thèmes à l’ordre du jour de la conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce qui rassemble 146 pays au Mexique du 10 au 14 septembre. Depuis l’échec du sommet de Seattle, en décembre 1999, qui a également vu la naissance d’un véritable mouvement de résistance internationale à la mondialisation les altermondialistes savent que leur action peut payer.
Le rassemblement Larzac 2003 marque donc le début de la mobilisation contre le sommet de Cancun, dont la demande au gouvernement Raffarin d’ouvrir un grand débat sur l’OMC afin de clarifier la position de la France face aux enjeux de cette rencontre. Les mouvements altermondialistes tels Attac, la Confédération paysanne ou l’union syndicale G10-Solidaires contestent l’opacité qui entoure les décisions de l’OMC, de même que la philosophie générale de l’organisation qui consiste, selon eux, à «transformer la planète en un gigantesque Monopoly». D’où le slogan qui s’affiche cette année sur les T-shirts des participants à la rencontre du Larzac, «D’autres mondes sont possibles».
Pour ce qui concerne l’ennemi public numéro un des agriculteurs écologistes représentés dans le mouvement antimondialisation, l’agriculture génétiquement modifiée, les difficultés se précisent. Les Etats-Unis viennent de demander à l’OMC de constituer un panel sur le contentieux qui les oppose à l’Union européenne. Cette instance de règlement des différends de l’OMC devra établir si, comme l’affirment les Etats-Unis le moratoire européen sur les OGM depuis 1998 est du protectionnisme déguisé sous la forme de principe de précaution.
par Francine Quentin
Article publié le 08/08/2003 Dernière mise à jour le 23/09/2005 à 09:38 TU