Politique française
Bové occupe le champ de l’opposition
Entre 200 000 et 300 000 personnes ont participé à «Larzac 2003», le grand rassemblement altermondialiste qui s’est tenu sur le plateau aveyronnais ce wek-end, pour critiquer le gouvernement Raffarin et l’OMC.Un succès qualifié d’historique pour les militants français opposés à la mondialisation libérale. Et un triomphe pour le grand organisateur, José Bové, leader de la Confédération paysanne.
À la faveur de la torpeur estivale et des vacances des responsables politiques, José Bové apparaît comme le principal opposant du gouvernement. Dix jours après sa sortie de prison, le porte-parole de la confédération paysanne se place en interlocuteur direct du gouvernement. Il réclame à Jean-Pierre Raffarin un débat national sur la mondialisation avant le sommet de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) du 10 au 14 septembre prochains à Cancun, au Mexique.
Il fédère tous les mouvements de contestation sociale, des altermondialistes écologistes ou pacifistes aux intermittents du spectacle en passant par les enseignants hostiles à la décentralisation. Et puis, cet éleveur aux faux airs d’Astérix, figure de la résistance gauloise dans la bande dessinée du même nom, fixe le grand rendez-vous de la rentrée sociale en appelant à la mobilisation le 6 septembre. José Bové promet d’ailleurs au gouvernement une rentrée, non pas chaude, mais «brûlante».
Il pourrait alors être tenté d’entrer en politique. Les Verts d’ailleurs aimeraient bien en faire leur tête de liste aux élections européennes dans le Sud-Ouest. Mais le leader de la Confédération Paysanne repousse la tentation la main sur le cœur. «Il n’est pas question pour moi de me présenter à une élection locale, nationale ou européenne», assurait-il encore dimanche. Sans doute touché par la modestie, ce personnage médiatique promet même d’abandonner ses fonctions de porte-parole de la Confédération paysanne en avril 2004, quelques semaines justement avant le scrutin européen.
C’est peut-être la seule bonne nouvelle de ce week-end pour les partis de la gauche traditionnelle, le parti socialiste en tête, qui ont fait la preuve de leurs difficultés à donner un nouvel élan au mouvement social.
Le Parti socialiste à la peine avec les altermondialistes
Profil bas ! Le Parti socialiste s'était pourtant fait petit sur le Larzac. La direction n'avait dépêché «que» Martin Malvy,le président du conseil régional Midi-Pyrénées qui pouvait plaider la légitimité géographique. Ils craignaient qu'une délégation à plus haut niveau ne suscite des accusations de récupérations politiques. Et puis, après des incidents de mai dernier au contre-sommet du G8 d'Evian, les relations entre la direction du PS et les altermondialistes sont tumultueuses.
Mais même à un niveau moindre, les militants socialistes semblent personae non gratae pour certains altermondialistes. En témoigne samedi le démontage du stand de la fédération socialiste de l'Aveyron par des militants de Droit au logement aux cris de «qui sème la misère récolte la colère !». Le DAL reproche au PS d'avoir mené une politique de droite. «Ce que fait le gouvernement aujourd'hui est dans la continuité du gouvernement Jospin» explique Jean-Claude Meunier, le secrétaire fédéral du DAL. Une justification qui sonne comme en écho à la déclaration de Jacques Nikonoff, le président de l'association altermondialiste Attac sur «Monsieur Jospin, plus grand privatiseur de la Vème république».
Quinze mois après sa défaite aux élections législatives, le premier parti d'opposition de gauche se retrouve en porte-à-faux et a du mal à donner un élan politique à ce mouvement social. Coïncidence : un sondage publié par l'hebdomadaire Marianne montre que les socialistes perdraient face à tous les candidats possibles de la droite lors d'un second tour d'une éventuelle élection présidentielle.
Le PS a désormais quatre ans pour prouver qu'il peut, comme le souhaite François Hollande, donner une traduction et un débouché politique au mouvement altermondialiste.
Il fédère tous les mouvements de contestation sociale, des altermondialistes écologistes ou pacifistes aux intermittents du spectacle en passant par les enseignants hostiles à la décentralisation. Et puis, cet éleveur aux faux airs d’Astérix, figure de la résistance gauloise dans la bande dessinée du même nom, fixe le grand rendez-vous de la rentrée sociale en appelant à la mobilisation le 6 septembre. José Bové promet d’ailleurs au gouvernement une rentrée, non pas chaude, mais «brûlante».
Il pourrait alors être tenté d’entrer en politique. Les Verts d’ailleurs aimeraient bien en faire leur tête de liste aux élections européennes dans le Sud-Ouest. Mais le leader de la Confédération Paysanne repousse la tentation la main sur le cœur. «Il n’est pas question pour moi de me présenter à une élection locale, nationale ou européenne», assurait-il encore dimanche. Sans doute touché par la modestie, ce personnage médiatique promet même d’abandonner ses fonctions de porte-parole de la Confédération paysanne en avril 2004, quelques semaines justement avant le scrutin européen.
C’est peut-être la seule bonne nouvelle de ce week-end pour les partis de la gauche traditionnelle, le parti socialiste en tête, qui ont fait la preuve de leurs difficultés à donner un nouvel élan au mouvement social.
Le Parti socialiste à la peine avec les altermondialistes
Profil bas ! Le Parti socialiste s'était pourtant fait petit sur le Larzac. La direction n'avait dépêché «que» Martin Malvy,le président du conseil régional Midi-Pyrénées qui pouvait plaider la légitimité géographique. Ils craignaient qu'une délégation à plus haut niveau ne suscite des accusations de récupérations politiques. Et puis, après des incidents de mai dernier au contre-sommet du G8 d'Evian, les relations entre la direction du PS et les altermondialistes sont tumultueuses.
Mais même à un niveau moindre, les militants socialistes semblent personae non gratae pour certains altermondialistes. En témoigne samedi le démontage du stand de la fédération socialiste de l'Aveyron par des militants de Droit au logement aux cris de «qui sème la misère récolte la colère !». Le DAL reproche au PS d'avoir mené une politique de droite. «Ce que fait le gouvernement aujourd'hui est dans la continuité du gouvernement Jospin» explique Jean-Claude Meunier, le secrétaire fédéral du DAL. Une justification qui sonne comme en écho à la déclaration de Jacques Nikonoff, le président de l'association altermondialiste Attac sur «Monsieur Jospin, plus grand privatiseur de la Vème république».
Quinze mois après sa défaite aux élections législatives, le premier parti d'opposition de gauche se retrouve en porte-à-faux et a du mal à donner un élan politique à ce mouvement social. Coïncidence : un sondage publié par l'hebdomadaire Marianne montre que les socialistes perdraient face à tous les candidats possibles de la droite lors d'un second tour d'une éventuelle élection présidentielle.
Le PS a désormais quatre ans pour prouver qu'il peut, comme le souhaite François Hollande, donner une traduction et un débouché politique au mouvement altermondialiste.
par Sophie Torlotin
Article publié le 11/08/2003