Algérie
L’interminable attente des otages du Sahara
Après plus de cinq mois d’éprouvante captivité, en Algérie puis au Mali, les négociations pour la libération des 14 otages occidentaux des intégristes algériens se poursuivent sous les auspices du médiateur malien.
Il règne toujours une certaine confusion concernant le sort des quatorze otages occidentaux toujours détenus dans le Sahara malien par un groupe algérien intégriste conduit par le numéro 2 du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Ce sont les derniers captifs d’un groupe de 32 touristes (Allemands, Autrichiens, Suisses, Suédois et Néerlandais), enlevés entre la mi-févier et la mi-mars dans le Sahara algérien. Dix-sept d’entre eux avaient été libérés au mois de mai, après une opération de l’armée algérienne. Sur les quinze restés entre les mains de leurs ravisseurs, une Allemande a succombé à une insolation, en juin ou en juillet. Et, depuis le début de la semaine, on nourrit de vives inquiétudes sur l’état de santé de 4 ou 6 d’entre eux, selon les sources, alités voire «gravement malade».
Pourtant, «Les négociations sont très avancées, on devrait très rapidement voir plus clair», déclaré mercredi à l’AFP une source proche de la médiation, de retour «de l’endroit où se trouve tout ce monde». Le lieu de la détention des otages n’est pas public et les environs de plusieurs localités du nord malien sont citées, notamment Kidal et Taoudenit. Les négociations sont menées par un médiateur malien d’origine touarègue, Iyad Ag Ghali, chargé par son gouvernement et le gouvernement allemand (qui compte 9 ressortissants parmi les otages) de conduire les discussions. Entre lui et le chef présumé des ravisseurs, l’Algérien Amari Saïfi, dit Abderrazak le para, ancien sous-officier de l’armée algérienne, le contact serait «permanent», déclare une source proche des négociations qui «confirme que les ravisseurs des otages et les médiateurs sont actuellement en pourparlers en territoire malien».
Les ravisseurs acceptent des vivres et des médicaments
A ce stade, les négociateurs veulent tout d’abord obtenir la libération immédiate des malades. Les ravisseurs, eux, veulent le versement d’une rançon de 4 à 5 millions d’euros par otages. Mais, en signe de bonne volonté, ils auraient accepté mercredi, pour la première fois et pour montrer leur bonne foi, que des vivres et des médicaments soient acheminés aux otages. Selon l’envoyé spécial de la chaîne de télévision allemande N-tv, c’est un chef de tribu locale qui est l’intermédiaire entre les diplomates et les ravisseurs.
Autre signe d’une poursuite des pourparlers, selon les témoignages recueillis à Kidal par l’AFP, Amari Saïfi, qui dispose «de puissants moyens de transmission, (…) a demandé à parler d’urgence à ce qu’il a appelé ‘sa base’, on ne sait pour quelle raison». Il faut toutefois se garder d’une interprétation optimiste : une source militaire algérienne citée par le quotidien algérien l’Expression de ce jeudi14 août affirme que Amari Saïfi avait ordonné l’exécution des otages après l’assaut lancé au mois de mai par l’armée algérienne qui avait permis la libération des 17 premiers prisonniers. Ces derniers n’avaient dû leur salut qu’au refus de l’un des preneurs d’otages, une sorte d’aumônier qui s’était opposé à la volonté de son chef arguant «qu’il n’y avait aucun motif théologique acceptable pour mettre fin à la vie des otages».
Outre les neuf Allemands, quatre Suisses et un Néerlandais demeurent entre les mains du groupe intégriste. Berne a dépêché au Mali deux agents de police judiciaire et Berlin dispose d’une dizaine d’agents des services de renseignements sur place. Ils avaient l’intention de se rendre dans le nord du pays où les militaires maliens espèrent vivement qu’ils ne viendront «pas mener une médiation parallèle» qui pourrait être préjudiciable aux négociations en cours. Aucune intervention musclée ne semble pour l’heure programmée. Les ravisseurs semblent en effet déterminés : lors de leur passage au Mali, en juillet, les hommes du GSPC sont tombés sur la police des douanes algérienne. Ils avaient capturé trois fonctionnaires avant de les tuer, selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Depuis, les autorités d’Alger auraient substantiellement renforcé leurs effectifs militaire à la frontière algéro-malienne afin d’empêcher toute possibilité de retour en arrière des terroristes.
Pourtant, «Les négociations sont très avancées, on devrait très rapidement voir plus clair», déclaré mercredi à l’AFP une source proche de la médiation, de retour «de l’endroit où se trouve tout ce monde». Le lieu de la détention des otages n’est pas public et les environs de plusieurs localités du nord malien sont citées, notamment Kidal et Taoudenit. Les négociations sont menées par un médiateur malien d’origine touarègue, Iyad Ag Ghali, chargé par son gouvernement et le gouvernement allemand (qui compte 9 ressortissants parmi les otages) de conduire les discussions. Entre lui et le chef présumé des ravisseurs, l’Algérien Amari Saïfi, dit Abderrazak le para, ancien sous-officier de l’armée algérienne, le contact serait «permanent», déclare une source proche des négociations qui «confirme que les ravisseurs des otages et les médiateurs sont actuellement en pourparlers en territoire malien».
Les ravisseurs acceptent des vivres et des médicaments
A ce stade, les négociateurs veulent tout d’abord obtenir la libération immédiate des malades. Les ravisseurs, eux, veulent le versement d’une rançon de 4 à 5 millions d’euros par otages. Mais, en signe de bonne volonté, ils auraient accepté mercredi, pour la première fois et pour montrer leur bonne foi, que des vivres et des médicaments soient acheminés aux otages. Selon l’envoyé spécial de la chaîne de télévision allemande N-tv, c’est un chef de tribu locale qui est l’intermédiaire entre les diplomates et les ravisseurs.
Autre signe d’une poursuite des pourparlers, selon les témoignages recueillis à Kidal par l’AFP, Amari Saïfi, qui dispose «de puissants moyens de transmission, (…) a demandé à parler d’urgence à ce qu’il a appelé ‘sa base’, on ne sait pour quelle raison». Il faut toutefois se garder d’une interprétation optimiste : une source militaire algérienne citée par le quotidien algérien l’Expression de ce jeudi14 août affirme que Amari Saïfi avait ordonné l’exécution des otages après l’assaut lancé au mois de mai par l’armée algérienne qui avait permis la libération des 17 premiers prisonniers. Ces derniers n’avaient dû leur salut qu’au refus de l’un des preneurs d’otages, une sorte d’aumônier qui s’était opposé à la volonté de son chef arguant «qu’il n’y avait aucun motif théologique acceptable pour mettre fin à la vie des otages».
Outre les neuf Allemands, quatre Suisses et un Néerlandais demeurent entre les mains du groupe intégriste. Berne a dépêché au Mali deux agents de police judiciaire et Berlin dispose d’une dizaine d’agents des services de renseignements sur place. Ils avaient l’intention de se rendre dans le nord du pays où les militaires maliens espèrent vivement qu’ils ne viendront «pas mener une médiation parallèle» qui pourrait être préjudiciable aux négociations en cours. Aucune intervention musclée ne semble pour l’heure programmée. Les ravisseurs semblent en effet déterminés : lors de leur passage au Mali, en juillet, les hommes du GSPC sont tombés sur la police des douanes algérienne. Ils avaient capturé trois fonctionnaires avant de les tuer, selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Depuis, les autorités d’Alger auraient substantiellement renforcé leurs effectifs militaire à la frontière algéro-malienne afin d’empêcher toute possibilité de retour en arrière des terroristes.
par Georges Abou
Article publié le 14/08/2003