Côte d''Ivoire
Seydou Diarra dans la ligne de mire du FPI
Le parti du président Gbagbo soupçonne le Premier ministre Seydou Diarra de complicité dans la «tentative de déstabilisation» de la Côte d’Ivoire déjouée en France. A Paris, le sergent-chef «IB» a été mis en examen.
L’affaire «IB» n’en est apparemment qu’à ces débuts. Elle suit son cours judiciaire en France alors qu’une vague d’arrestations a eu lieu à Abidjan, mais sur le plan politique elle donne déjà lieu à une passe d’armes extrêmement violente. Dans une interview à RFI, le président du FPI (Front populaire ivoirien, le parti du président Laurent Gbagbo) accuse tout simplement le Premier ministre Seydou Diarra de complicité avec cette tentative de déstabilisation.
Dans l’entretien qu’il a accordé à Jean Hélène de RFI, Pascal Affi N’Guessan explique qu’il attend «que le Premier ministre fasse la preuve qu’il n’a aucun lien avec ce mouvement de déstabilisation».
Le président du FPI revient par ailleurs sur le discours prononcé le 19 août dernier par Seydou Diarra. Ce jour là le Premier ministre avait fait sa première allocution radiotélévisée depuis son entrée en fonction à la fin du mois de janvier. Le chef du gouvernement était sorti de sa réserve pour réclamer plus de pouvoirs au président Gbagbo afin de mener à bien son programme de «réconciliation nationale». Pascal Affi N’Guessan juge aujourd’hui que «le Premier ministre n’a pas prononcé son discours innocemment» et qu’il s’agissait «d’un acte de défiance grave et de provocation».
La mise en cause du Premier ministre par le chef du parti présidentiel ne s’arrête pas là. Le président du FPI estime que ces faits interviennent «après la tournée du Premier ministre en Europe et aux Etats-Unis». Tournée au cours de laquelle, selon Pascal Affi N’Guessan, Seydou Diarra aurait rencontré en France Alassane Ouattara, le chef de file du RDR (Rassemblement des Républicains). «Nous sommes en droit de nous demander ce que M. Ouattara et M. Diarra se sont dit à Paris et quel lien est-ce que cela a avec l’attitude que «IB» a eue?», s’interroge le président du FPI.
Mis en examen, «IB» dément toute responsabilité
Cette mise en cause du rôle supposé du Premier ministre dans les derniers événements intervient alors qu’un coup de filet a eu lieu mercredi à Abidjan. Entre 20 et 30 personnes ont été interpellées pour avoir été en relation avec le sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit «IB».
A Paris, «IB» a été présenté mercredi soir au juge d’instruction antiterroriste Jean-Louis Bruguière qui a procédé à sa mise en examen pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» et «recrutement de mercenaires». Sept autres personnes ont également été mises en examen dans le cadre de cette affaire. Selon des sources judiciaires, certains d’entre eux ont affirmé que leur mission était d’assassiner le président Gbagbo. «IB», pour sa part, a contesté les accusations portées contre lui. «Il nous a dit qu’il ne connaît pas ses gens-là» affirme sur RFI Me Amidou Diabaté, l’un des avocats d’Ibrahim Coulibaly en évoquant les trois mercenaires présumés interpellés samedi à l’aéroport de Roissy. Un autre avocat d’«IB», Me Sorin Margulis, évoque pour sa part «une instrumentatlisation de la justice française à des fins politiques pour le régime en place là-bas».
Dans le nord de la Côte d’Ivoire, c’est à dire dans le secteur contrôlé par les Forces nouvelles (ex-rebelles), des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes pour réclamer la remise en liberté du sergent-chef «IB». C’est le cas à Man comme l’explique sur RFI, Lansina Kouyaté, porte-parole de la société civile de la ville, qui estime que toute l’affaire est «un mensonge et un montage de Gbagbo pour ne pas appliquer les accords de Marcoussis».
Les accords de Marcoussis, il devait en être question lors de la visite de Guillaume Soro à Paris à partir de ce jeudi. Le ministre de la Communication du gouvernement ivoirien, qui est l’un des principaux responsables politiques des Forces nouvelles, devait être reçu au ministère des Affaires étrangères. Le voyage a finalement été reporté. Un voyage qui était prévu avant l’éclatement de l’affaire «IB» explique-t-on du côté français. Le principe du voyage a été décidé lors du conclave des ex-rebelles en fin de semaine dernière à Bouké lorsqu’ils ont constaté «l’impasse» dans laquelle se trouvent les accords de Marcoussis.
Ecouter également:
Pascal Affi N’Guessan , président du FPI (Front populaire ivoirien) s’interroge sur les liens entre «IB», Alassane Ouatarra et Sydou Diarra (28 août 2003).
Pascal Affi N’Guessan , président du FPI (Front populaire ivoirien) demande au Premier ministre (qui a prononcé un discours télévisé le 19 août pour demander plus de pouvoirs au chef de l’Etat) de « faire la preuve qu’il n’a aucun lien avec la tentative de déstabilisation » (28 août 2003).
Maître Amidou Diabaté , l’un des avocats d’Ibrahim Coulibaly, affirme que son client « ne connaît pas » les mercenaires présumés arrêtés samedi dernier à l’aéroport de Roissy (28 août 2003).
Vakaramoko Diaby , arrêté en compagnie d’«IB» avant d’être relâché, raconte les circonstances de l’interpellation par la police française (27 août 2003).
Lansina Kouyaté , porte-parole de la société civile de Man, explique que la population a commencé à manifester dans cette ville «pour réclamer la libération» d’ «IB» (27 août 2003).
Dans l’entretien qu’il a accordé à Jean Hélène de RFI, Pascal Affi N’Guessan explique qu’il attend «que le Premier ministre fasse la preuve qu’il n’a aucun lien avec ce mouvement de déstabilisation».
Le président du FPI revient par ailleurs sur le discours prononcé le 19 août dernier par Seydou Diarra. Ce jour là le Premier ministre avait fait sa première allocution radiotélévisée depuis son entrée en fonction à la fin du mois de janvier. Le chef du gouvernement était sorti de sa réserve pour réclamer plus de pouvoirs au président Gbagbo afin de mener à bien son programme de «réconciliation nationale». Pascal Affi N’Guessan juge aujourd’hui que «le Premier ministre n’a pas prononcé son discours innocemment» et qu’il s’agissait «d’un acte de défiance grave et de provocation».
La mise en cause du Premier ministre par le chef du parti présidentiel ne s’arrête pas là. Le président du FPI estime que ces faits interviennent «après la tournée du Premier ministre en Europe et aux Etats-Unis». Tournée au cours de laquelle, selon Pascal Affi N’Guessan, Seydou Diarra aurait rencontré en France Alassane Ouattara, le chef de file du RDR (Rassemblement des Républicains). «Nous sommes en droit de nous demander ce que M. Ouattara et M. Diarra se sont dit à Paris et quel lien est-ce que cela a avec l’attitude que «IB» a eue?», s’interroge le président du FPI.
Mis en examen, «IB» dément toute responsabilité
Cette mise en cause du rôle supposé du Premier ministre dans les derniers événements intervient alors qu’un coup de filet a eu lieu mercredi à Abidjan. Entre 20 et 30 personnes ont été interpellées pour avoir été en relation avec le sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit «IB».
A Paris, «IB» a été présenté mercredi soir au juge d’instruction antiterroriste Jean-Louis Bruguière qui a procédé à sa mise en examen pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» et «recrutement de mercenaires». Sept autres personnes ont également été mises en examen dans le cadre de cette affaire. Selon des sources judiciaires, certains d’entre eux ont affirmé que leur mission était d’assassiner le président Gbagbo. «IB», pour sa part, a contesté les accusations portées contre lui. «Il nous a dit qu’il ne connaît pas ses gens-là» affirme sur RFI Me Amidou Diabaté, l’un des avocats d’Ibrahim Coulibaly en évoquant les trois mercenaires présumés interpellés samedi à l’aéroport de Roissy. Un autre avocat d’«IB», Me Sorin Margulis, évoque pour sa part «une instrumentatlisation de la justice française à des fins politiques pour le régime en place là-bas».
Dans le nord de la Côte d’Ivoire, c’est à dire dans le secteur contrôlé par les Forces nouvelles (ex-rebelles), des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes pour réclamer la remise en liberté du sergent-chef «IB». C’est le cas à Man comme l’explique sur RFI, Lansina Kouyaté, porte-parole de la société civile de la ville, qui estime que toute l’affaire est «un mensonge et un montage de Gbagbo pour ne pas appliquer les accords de Marcoussis».
Les accords de Marcoussis, il devait en être question lors de la visite de Guillaume Soro à Paris à partir de ce jeudi. Le ministre de la Communication du gouvernement ivoirien, qui est l’un des principaux responsables politiques des Forces nouvelles, devait être reçu au ministère des Affaires étrangères. Le voyage a finalement été reporté. Un voyage qui était prévu avant l’éclatement de l’affaire «IB» explique-t-on du côté français. Le principe du voyage a été décidé lors du conclave des ex-rebelles en fin de semaine dernière à Bouké lorsqu’ils ont constaté «l’impasse» dans laquelle se trouvent les accords de Marcoussis.
Ecouter également:
Pascal Affi N’Guessan , président du FPI (Front populaire ivoirien) s’interroge sur les liens entre «IB», Alassane Ouatarra et Sydou Diarra (28 août 2003).
Pascal Affi N’Guessan , président du FPI (Front populaire ivoirien) demande au Premier ministre (qui a prononcé un discours télévisé le 19 août pour demander plus de pouvoirs au chef de l’Etat) de « faire la preuve qu’il n’a aucun lien avec la tentative de déstabilisation » (28 août 2003).
Maître Amidou Diabaté , l’un des avocats d’Ibrahim Coulibaly, affirme que son client « ne connaît pas » les mercenaires présumés arrêtés samedi dernier à l’aéroport de Roissy (28 août 2003).
Vakaramoko Diaby , arrêté en compagnie d’«IB» avant d’être relâché, raconte les circonstances de l’interpellation par la police française (27 août 2003).
Lansina Kouyaté , porte-parole de la société civile de Man, explique que la population a commencé à manifester dans cette ville «pour réclamer la libération» d’ «IB» (27 août 2003).
par Philippe Couve
Article publié le 28/08/2003