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Société

Larzac : la «rave» qui fâche

Le gouvernement annonce une réunion mercredi à Toulouse pour définir l’emplacement définitif du Teknival, le plus grand festival de musique techno de l’été. Une polémique est née suite à sa décision d’autoriser cette rave-party sur le site du rassemblement altermondialiste Larzac 2003.
Les représentants des raveurs, les élus locaux et les organisateurs du rassemblement Larzac 2003 ont fait, lundi soir, une demande commune au préfet de l’Aveyron pour désigner un autre site pour le Teknival du 15 août. «Le gouvernement a voulu monter les gens les uns contre les autres mais nous ne sommes pas tombés dans le panneau», a résumé le leader de la Confédération paysanne José Bové.

Pour sa part, le Collectif des Sounds Systems, co-organisateur du Teknival, considère que la réquisition des terrains agricoles du Larzac par le ministre de l’Intérieur est «un coup bas» qui vise à «dresser les agriculteurs et les festivaliers les uns contres les autres». De quoi donner des inquiétudes aux autorités, et surtout au ministère de l’Intérieur, qui se retrouve en porte-à- faux face aux représentants des raveurs.

En effet, le Collectif des Sounds Systems fait partie des organisations qui ont été reçues au début du mois par Nicolas Sarkozy pour discuter des raves parties. La réaction du ministre de l’Intérieur a été immédiate. Il vient d’annoncer qu’il rencontrera mercredi à Toulouse les élus locaux, les organisateurs du rassemblement altermondialiste Larzac 2003 et ceux du Teknival, pour déterminer le lieu où se déroulera, en toute sécurité, le Teknival.

A peine terminé le grand rassemblement altermondialiste qui a réuni près de 200 000 personnes le week-dernier au Larzac, les habitants de la région ont appris que le site serait réquisitionné par l’Etat pour le Teknival, la plus grande rave-party de l’été qui devrait accueillir du 15 au 17 août plusieurs dizaines de milliers d’amateurs de musique techno.

Des problèmes de sécurité

Initialement prévu sur le camp militaire du Larzac, le préfet d’Aveyron a indiqué dimanche soir que le choix des autorités s’était porté sur le même site que celui du rassemblement altermondialiste Larzac 2003 précisant qu’il allait «réquisitionner environ 120 hectares», une décision qui concerne les terrains privés d’une «dizaine de propriétaires». Cela pour des raisons «d'accessibilité et de qualité du terrain».

Pour limiter les fêtes techno sauvages, le gouvernement a décidé de réquisitionner des sites pour en organiser quelques unes. C’est la région aveyronnaise qui a été choisie pour accueillir le Teknival, le plus grand festival de musique techno de l’été.

Cette décision a provoqué la colère du collectif organisateur de Larzac 2003, ainsi que des maires des communes concernées, qui ont annoncé qu’ils feraient tout pour empêcher la tenue de Teknival, invoquant «des problèmes de sécurité, notamment les risques d’incendie». Les habitants de toutes les communes du plateau ne veulent rien savoir. Après le raz de marée altermondialiste Larzac 2003, ils n'en peuvent plus et sont très inquiets de voir débarquer toute une population de «jeunes survoltés».

Plusieurs d’entre eux ont évoqué des incidents avec les raveurs qui ne cessent d’affluer en masse sur le plateau. Des installations sauvages se sont notamment produites sur des terrains privés et trois départs de feu ont eu lieu sur la commune de l’Hospitalet-du-Larzac. Pierre Bayle, le préfet de l'Aveyron, lui, se veut rassurant : «en organisant la fête, on se charge de tout : la sécurité, les sanitaires, les remboursements en cas de dégâts». Des mesures de sécurité ont été également prises : 1 500 policiers vont être déployés.

Ecouter également :

Les explications de José Bové sur RFI le 13 août 2003 (2'58)



par Myriam  Berber

Article publié le 12/08/2003