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Afghanistan

La traque des talibans continue

Si les talibans ne sont plus au pouvoir en Afghanistan depuis l’intervention américaine dans le pays fin 2001, les partisans du régime mené par le mollah Omar n’en demeurent pas moins très actifs dans certaines zones notamment dans le Sud. C’est pour essayer de stopper leurs actions violentes, en pleine recrudescence, que les forces gouvernementales afghanes ont engagé, avec le soutien des troupes américaines, une vaste opération de «nettoyage». Selon le porte-parole de la province de Zaboul où a lieu l'intervention, une cinquantaine de présumés talibans auraient déjà été tués dans les combats.
Durant les deux dernières semaines, les commandos talibans ont été particulièrement actifs en Afghanistan. Leurs attaques auraient fait plus d’une centaine de victimes dans le pays parmi lesquelles des soldats des forces américaines. Les partisans de l’ancien régime participent largement à entretenir le climat d’insécurité chronique dans lequel vivent les Afghans. Malgré la traque dont ils sont l’objet depuis un an et demi, les talibans ont réussi à se maintenir dans certaines régions, notamment dans le secteur de Kandahar (ancien fief du mollah Omar) et dans les zones tribales à la frontière avec le Pakistan. Il semble d’ailleurs que c’est dans les écoles coraniques de ce pays que sont, encore à l’heure actuelle, recrutés bon nombre de combattants pro-talibans.

Face à l’augmentation des actions violentes menées, selon les autorités, par les intégristes, une opération de «nettoyage» a donc été engagée au sud, dans les montagnes Dozi du district de Dai Chopan (300 km au sud-ouest de Kaboul), où se situerait l’un de leurs principaux bastions. Selon les estimations des Afghans, environ 600 combattants pro-talibans auraient été regroupés dans cette zone. Près de 500 hommes des troupes gouvernementales et une trentaine de soldats américains des forces spéciales seraient engagés dans l’offensive à laquelle l’aviation américaine a aussi participé en effectuant des bombardements sur la zone pour soutenir les opérations terrestres.

D’autres opérations sont prévues

Hamdullah Watandoost, le porte-parole du gouverneur régional, a déclaré lundi: «Nous avons assiégé l’ensemble des forces des talibans qui n’ont aucun moyen de s’échapper». Près de 50 combattants auraient été tués (parmi lesquels «pourrait se trouver» le mollah Dadullah, l’un des principaux chefs militaires talibans) et une quarantaine de personnes ont été capturées. De leur côté, les Américains ont en partie confirmé les informations diffusées par le pouvoir afghan en déclarant qu’ils avaient envoyé des avions de combat dans le sud du pays et qu’au moins quatorze personnes avaient été tuées.

L’opération s’est poursuivie mardi. Les soldats procèdent maintenant à la fouille des villages du secteur pour essayer de débusquer les miliciens qui auraient malgré tout réussi à s’échapper des bases attaquées dans la première phase de l’intervention. Les autorités estiment que cette traque pourrait continuer encore une dizaine de jours et d’autres opérations du même type seraient déjà prévues. De leur côté, les talibans ont déclaré à l’agence Reuters que «seuls quatre de leurs combattants» avaient été tués et qu’ils gardaient le contrôle du district de Dai Chopan.

Cette opération militaire participe aux efforts du gouvernement d’Hamid Karzaï pour tenter d’imposer son autorité au-delà de Kaboul. De nouveaux gouverneurs ont d’ailleurs été nommés la semaine dernière dans trois provinces parmi lesquelles la province sensible de Zaboul où a été envoyé Hafizullah Hashim. Leur mission est de restaurer la sécurité qui n’est absolument pas assurée dans le pays pour le moment. La responsabilité de cette situation incombe en partie aux actions de déstabilisation menées par les miliciens pro-talibans mais d’autres facteurs interviennent aussi. Parmi eux, les règlements de compte entre les trafiquants d’opium (dont la production ne fait que croître et embellir dans le pays) mais aussi entre les chefs de guerre locaux qui ont repris le contrôle des provinces et face auxquels le pouvoir central reste impuissant.



par Valérie  Gas

Article publié le 26/08/2003