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Algérie

Otages du Sahara : la Libye a facilité leur libération

Après près de six mois de captivité dans le Sahara algérien et malien, les 14 touristes européens enlevés en début d’année sont arrivés mercredi matin à Cologne, en Allemagne, à bord d’un Airbus médicalisé de l’armée de l’air allemande. Les ex-otages d’un groupe présumé islamiste (neuf Allemands, quatre Suisses et un Néerlandais) sont rapidement descendus de l’appareil pour monter dans un bus. Souriants et calmes, ils étaient visiblement en bonne santé, comme l’a confirmé le secrétaire d’Etat allemand aux Affaires étrangères, Juergen Chrobog. Ils n’ont fait aucune déclaration à la presse à leur arrivée. M. Chrobog n’a voulu faire aucun commentaires sur la question du paiement d’une rançon aux ravisseurs estimée, selon la télévision publique allemande, à 4,6 millions d’euros. Outre cette question restée jusqu’alors sans réponse, on sait désormais que plusieurs pays, outre l’Algérie, l’Allemagne et le Mali, ont été associés au dénouement de cette affaire.




Lors d’un discours mardi à Bamako, le président Amadou Toumani Touré a notamment remercié pour son aide le colonel libyen Mouammar Kadhafi, tandis que le secrétaire d’Etat allemand évoquait le gouvernement nigérien. La contribution libyenne a été, semble-t-il, obtenue par l’intermédiaire de la fondation Kadhafi que dirige le fils du chef de l’Etat.
A l'origine, la fondation Kadhafi plante des palmiers, creuse des réseaux d'irrigation et aide les nécessiteux en Libye et dans les pays africains. C'est une organisation caritative. Il s'agit pour le régime Libyen de faire oublier son passé trouble, son soutien à des mouvements considérés comme terroristes, bref de dissoudre l'inhumain d'hier dans l'humanitaire d'aujourd'hui. La fondation est dirigée par le propre fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, qui n'est autre que l'héritier désigné, celui qui un jour succèdera au guide de la révolution.

La fondation lui permet de faire ses premières armes en politique tout en peaufinant sa réputation d'homme de bien. La fondation Kadhafi s'affirme peu à peu comme le vecteur d'une diplomatie parallèle. Utile pour créer des réseaux, dénouer des affaires qui réclament discrétion et tact. Ainsi elle joue un rôle prépondérant en juillet 2000 dans la libération des otages de l'île de Jolo aux Philippines, détenus par le groupe islamiste Abou Sayyaf.

Quelle rôle a-t-elle joué dans la libération des otages occidentaux du Sahara ? Dans un communiqué la fondation précise avoir contribué à éliminer les derniers désaccords et à réduire le montant de la rançon versée aux ravisseurs. Rançon dont Berlin ne reconnaît pas l'existence.

Ecouter également : Jean-Michel Boss, correspondant de Rfi en Allemagne.



par Olivier  Rogez

Article publié le 20/08/2003